PLANETE DES VAMPIRES, LA
Titre original : Terrore Nello Spazio
Réalisé par Mario Bava
Ecrit par Mario Bava, Alberto Bevilacqua, Callisto Cosulich, Louis M. Heyward, Ib Melchior, Renato Pestriniero, Antonio Román, Rafael J. Salvia
Année : 1965
Pays : Spain | Italy
Durée : 86 min
Note du rédacteur : 5 / 10
L'HISTOIRE
En mission dans l'espace, les vaisseaux Argos et Galliot reçoivent des signaux de la planète Aura. Une force mystérieuse les oblige alors à y atterrir. Alors que certains membres de l'équipage sombrent dans la folie, d'autres sont retrouvés massacrés. Le capitaine Markary découvre que Aura est habitée par d'étranges entités extra-terrestres, prêts à tout pour fuir leur planète maudite...LA CRITIQUE
Considéré à tort comme le premier film de SF réalisé par Mario Bava, "LA PLANETE DES VAMPIRES", adapté de la nouvelle "Notte di 21 ore" ("Une nuit de 21 heures") écrite en 1960 par Renato Pestriniero, marque une seconde collaboration entre le réalisateur italien et la firme American International Pictures, qui distribua son premier succès, "LE MASQUE DU DEMON".L'histoire se déroule dans un futur proche, alors que deux vaisseaux spatiaux, l'Argos et le Galliot, sont envoyés en mission d'exploration sur la planète Aura. Premier à atterrir, l'Argos ne donne plus de signe de vie, tandis qu'à leur arrivée, les membres du Galliot commencent à devenir fous et à se massacrer entre eux. Les explorateurs se rendent vite compte qu'ils ne sont pas seuls sur cette planète...
Tourné dans les célèbres studios Cinecita avec deux rochers en plastiques recyclés d'un vieux péplum, "LA PLANETE DES VAMPIRES", au-delà de son esthétique SF vintage, montre tout le talent de Bava à s'accommoder d'un budget minuscule (seulement 20000$) pour rendre son long métrage attrayant visuellement. Le réalisateur italien use et abuse d'artifices en noyant le plateau de fumée et en utilisant des effets de miroir, renforçant ainsi l'atmosphère étrange et mystérieuse de la planète. En bon directeur de la photographie, il ne manque pas de charmer le spectateur par l'utilisation de couleurs lumineuses et criardes, donnant au film son identité futuriste, tout en rappelant la beauté visuelle des Gialli, dont le metteur en scène est l'un des plus grands artisans. Mais contrairement au Giallo, la violence et le gore sont plus rares. Les maquillages, très réussis mais discrets, soulignent toute l'horreur de la situation, sans pourtant satisfaire l'amateur d'hémoglobine.
Malheureusement, l'acharnement de Mario Bava à combler les trous de son budget par des astuces techniques ne parvient pas à détourner l'attention du spectateur du principal défaut de ce slasher spatial. En effet, les multiples allers-retours du scénario entre l'Italie et les États-Unis, ainsi que les nombreuses réécritures, font ressortir une histoire simpliste aux enjeux très vite oubliés, et on finit par s'ennuyer ferme à suivre les interminables dialogues, creux et répétitifs... Trop concentré sur l'aspect technique, Mario Bava délaisse ses acteurs, tous très impliqués mais en totale roue libre, exceptée Norma Bengell, qui semble se demander dans quelle galère elle s'est embarquée.
Catalogué comme l'une des principales influences d'"ALIEN" (il semble évident que Dan O'Bannon a vu "LA PLANETE DES VAMPIRES"), il ne garde en commun avec le film de Ridley Scott qu'une intrigue similaire : la paranoïa ambiante au sein de l'équipage, ainsi que la découverte d'un immense squelette. Malgré cette comparaison systématique, "LA PLANETE DES VAMPIRES" brille par son statut de pionner dans le genre SF et pose les bases du Space Opera rien que pour sa scène d'ouverture, grande source inspiration pour les créateurs de "STAR TREK".
Une déception subsiste : le projet de "STAR EXPRESS" avorté, suite à la mort de Mario Bava en 1980. Un film qui aurait sûrement transcendé les partis pris techniques et visuels de "LA PLANETE DES VAMPIRES".
Note de Romain : 5 sur 10
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