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Critique du film Châtiments, Les

CHATIMENTS, LES

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Titre original : The Reaping
Réalisé par Stephen Hopkins
Ecrit par Carey, Chad Hayes
Année : 2007
Pays : USA
Durée : 99 min
Note du rédacteur : 2 / 10

L'HISTOIRE

Katherine Winter a quitté l'habit de missionnaire après le meurtre, au Soudan, de son mari et de sa petite fille. Professeur d'université, elle consacre désormais tous ses efforts à démystifier les phénomènes "surnaturels" et à en fournir une explication scientifique et rationnelle. Devenue l'expert n°1 en la matière, aucun "miracle" n'a résisté jusqu'ici à sa perspicacité.

Katherine reçoit un jour la visite de Doug Blackwell, instituteur de la petite bourgade sudiste de Haven, en Louisiane. Des "fléaux bibliques" en série ont frappé cette localité dévote, qui menace d'en faire payer le prix à une jeune sauvageonne, Loren. Katherine accepte de se rendre sur place avec son fidèle associé, Ben, pour sauver la vie de la fillette.

Les phénomènes troublants s'enchaînent et, pour la première fois, Katherine est mise en échec. Aucune de ses théories ne tenant la route, elle va devoir réviser tous ses principes pour juguler les forces obscures qui menacent Haven et sa propre sécurité...

LA CRITIQUE

What hath God wrought ? c'est la tagline des Châtiments, tiré de la Bible que l'on peut traduire par 'Ce que Dieu a forgé', mais aussi par 'Pourquoi Dieu permet de faire des films aussi crétins'. Parce qu'en la matière, ces Châtiments se pose comme un mètre étalon, une redéfinition de la bêtise faite pellicule.

Pensez donc : dans le petit village idyllique de Haven (oh mon dieu, je n'ose croire qu'il s'agit d'un jeu de mot ironique avec Heaven !!), une petite fille fait s'abattre les 10 plaies de l'Égypte biblique ; une pasteur ayant tourné le dos à l'Église (elle prend des risques quand même, par les temps qui courent...), spécialiste des faux-miracles, vient expliquer tout ça. Résumé ainsi, le film convie de multiples références, de "SEVEN" aux "10 COMMANDEMENTS", en passant par "L'EXORCISTE", "LA MALEDICTION" et "INTUITIONS". Ce que l'on constate visuellement pour le plus grand malheur des œuvres susnommées pour lesquelles Les châtiments en est une, de plaie.

Broyées par la caméra d'un faiseur anonyme des 80s-90s ayant subi le même sort artistique que Renny Harlin (Stephen Hopkins - "PREDATOR 2", "FREDDY 5", "PERDUS DANS L'ESPACE"), ces références ne parviennent qu'à vomir un insipide produit calibré pour l'Amérique puritaine prompte à se répandre en salmigondis ésotériques. Hopkins pense nous effrayer, à grands renforts d'effets sonores et visuels d'une lourdeur pachydermique, avec ces apparitions d'une blondinette banale (on est loin des asiatiques aux cheveux trop longs et trop sales), avec ces signes diaboliques savamment étudiés pour être, en cas de succès, commercialisés, enfin avec ces fameuses plaies filmées comme une croûte de sang sur le genou d'un apprenti cycliste (comprenez en plans serrés, sans aucun recul permettant une dimension apocalyptique pour de telles séquences).

A la rigueur, tout ce fatras nous donne une impression : celui d'un grand et gros bordel auquel on ne comprend goutte, même si l'on sent arriver un twist qui peut s'inscrire volontiers au concours des twists les plus fumeux de l'histoire du twist fumeux. Cousu de fil blanc sur une narration complexifiée pour perdre un spectateur déjà bien égaré par autant de nullité, le scénario accumule les scènes rigolotes jusqu'à un final grotesque, qui pense marcher sur les plate-bandes des Friedkin et Donner, alors qu'il s'écrase juste le pied.

Et Hilary Swank, dans tout ça ? Elle est jolie, joue avec conviction (la conviction de foutre ses oscars à la poubelle), et c'est tout. Dommage pour elle, qui tenait là un rôle sensible et intéressant, sacrifié sur l'autel du Plein-la-Vue de Stephen Hopkins.

"LES CHATIMENTS" confirme la très grande difficulté du Diable à revenir sur le devant de la scène, en tant que tel. Florissant dans les années 70-80, il est devenu une attraction touristique (ce dont raffole les ricains), un écran de fumée pour cinéastes et spectateurs nostalgiques. Une chose est sûre, ne vous infligez pas ce châtiment.
Note de : 2 sur 10
Publiée le
Châtiments, Les
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