ABATTOIR 5
Titre original : Slaughterhouse Five
Réalisé par George Roy Hill
Ecrit par Kurt Vonnegut Jr., Stephen Geller
Année : 1972
Pays : USA
Durée : 104 min
Note du rédacteur : 9 / 10
L'HISTOIRE
Billy Pilgrim mène une vie heureuse avec sa femme Valencia. Mais sa conduite inquiète de plus en plus sa fille Barbara, son gendre Stanley et son fils Robert de retour du Viêtnam.En effet, Billy a le don de voyager dans le temps. Il se revoit soldat au cours du deuxième conflit mondial ; d'abord agressé par deux GI, puis prisonnier de guerre, il se retrouve à Dresde au cœur du bombardement le plus meurtrier de l'histoire.
LA CRITIQUE
Billy Pilgrim (Michael Sacks, vu dans l'"AMITYVILLE" original) vit une existence heureuse d'opticien dans une petite ville américaine. Heureuse ? Pas forcément ! Cet ancien soldat a survécu à la Seconde Guerre Mondiale, détenu dans un camp militaire non loin de Dresde (l'Abattoir 5 du titre, « Schlachthof fünf » comme on peut le lire sur une pancarte).Son existence monotone est ponctuée par des sauts dans le temps (ou des souvenirs/fantasmes) l'amenant dans ce camp, dans son enfance, et même dans un futur où il est fait prisonnier à l'intérieur d'une sorte de zoo intergalactique par des aliens, qui étudient son comportement en lui attribuant pour compagne l'actrice porno de ses rêves.
Narration déconstruite où le présent et le passé se renvoient la balle, où le présent écrit le passé, où l'on attend le futur avec patience car lui seul fait rêver. La planète Trafalmadore sur laquelle « simplement le temps est », est décrite comme un Eden où notre personnage principal est à même de trouver le bonheur dans sa cage de verre.
George Roy Hill, immense réalisateur de "L'ARNAQUE" et de "BUTCH CASSIDY ET LE KID", adapte ici le livre de Kurt Vonnegut Jr (auteur de « Breakfast of Champions »), roman antimilitariste au possible, qui a pour morale : « ainsi va la vie » et il faut toujours se concentrer sur les bonnes choses qu'on a vécues.
C'est un peu le leitmotiv de ce film. Même si la phrase « ainsi va la vie » se retrouve plusieurs centaines de fois au cours du roman, mais jamais au cours du film, la réalisation se concentre sur des détails insignifiants laissant en arrière-plan les éléments plus sombres et plus dramatiques (La mort par fusillade de l'un de ses compagnons de cellule est mise au second plan, la réalisation préférant s'attacher au destin d'une babiole en porcelaine... Et c'est ainsi pour tous les morts du métrage).
Peu d'effets sont présents dans le film, et d'ailleurs plus n'auraient pas servi le propos, puisque l'essentiel de la narration et des effets de style se passent par l'intermédiaire du montage, où les différentes séquences se répondent à travers le temps. C'est d'ailleurs par cet intermédiaire que G.R. Hill insinue que notre héros voyage dans le temps, une attitude en appelle une autre, un discours de mariage appelle un discours des gardiens allemands, un crash d'avion appelle un bombardement de guerre... Rien n'est dit sur les aptitudes du héros au voyage temporel, juste une phrase laconique inscrite sur une vieille machine à écrire par un Billy Pilgrim, déjà perdu en dehors du présent au moment où commence le film.
Alors fantasme pour s'échapper de la réalité ou réelle capacité à vivre dans plusieurs époques différentes ? Il y a aussi ces libérations finales où seul le futur sur Trafalmadore dispose d'un avenir. Entre les traumas du passé, la monotonie du présent et nos espérances pour le futur, "ABATTOIR 5" c'est tout simplement la description de la vie.
Note de Arkham : 9 sur 10
Publiée le
- VOS COMMENTAIRES (ancienne version pour ceux qui n'ont pas de compte Facebook) -
Attention, vous laissez des commentaires sur le film et non sur la critique ou le site.
Tout commentaire injurieux, raciste ou déplacé sera supprimé par la rédaction.
Attention, vous laissez des commentaires sur le film et non sur la critique ou le site.
Tout commentaire injurieux, raciste ou déplacé sera supprimé par la rédaction.
Laissez votre commentaire
Cette page a été vue 6576 fois.