PACIFIC RIM
Titre original : Pacific Rim
Réalisé par Guillermo del Toro
Ecrit par Travis Beacham, Guillermo del Toro
Année : 2013
Pays : USA
Durée : 132 min
Note du rédacteur : 5.5 / 10
L'HISTOIRE
Surgies des flots, des hordes de créatures monstrueuses venues d'ailleurs, les «Kaiju», ont déclenché une guerre qui a fait des millions de victimes et épuisé les ressources naturelles de l'humanité pendant des années. Pour les combattre, une arme d'un genre nouveau a étémise au point : de gigantesques robots, les «Jaegers», contrôlés simultanément par deux pilotes qui communiquent par télépathie grâce à une passerelle neuronale baptisée le «courant». Mais même les Jaegers semblent impuissants face aux redoutables Kaiju.
Alors que la défaite paraît inéluctable, les forces armées qui protègent l'humanité n'ont d'autre choix que d'avoir recours à deux héros hors normes : un ancien pilote au bout du rouleau (Charlie Hunnam) et une jeune femme en cours d'entraînement (Rinko Kikuchi) qui font équipe pour manœuvrer un Jaeger d'apparence obsolète. Ensemble, ils incarnent désormais le dernier rempart de l'humanité contre une apocalypse de plus en plus imminente...
LA CRITIQUE
Attendu comme le messie par une partie du public, "PACIFIC RIM" s'impose d'ores et déjà comme LE blockbuster de l'été, faisant vraisemblablement une quasi-unanimité auprès des chanceux qui ont eu l'occasion de le voir en avant-première.Beaucoup d'entre nous avaient en effet hâte de découvrir sur grand-écran des batailles dantesques entre robots et monstres géants orchestrées par un Guillermo del Toro, plus prolifique en tant que producteur que comme réalisateur, qui puise allègrement ses inspirations dans la culture populaire japonaise des Mechas et des Kaijus.
L'époque où de pauvres acteurs enfilaient des costumes rembourrés en latex pour jouer les Godzilla semble bien lointaine devant le déferlement de CGI promettant d'en mettre plein la tronche. Poussés à leur paroxysme, les effets spéciaux numériques offrent d'impressionnantes scènes de destructions urbaines durant lesquels buildings et voitures volent en éclat sous les coups de papattes griffues de créatures à l'allure préhistorique et aux mâchoires écumantes de bave acide bleue fluo. Les combats sans merci qu'ils livrent contre les Jaegers – en mer, sur terre ou plus rarement dans les airs – sont tout aussi spectaculaires, bien que l'action se montre parfois difficilement lisible (la plupart du temps en nocturne) et que les détails de la morphologie des différents Kaijus ne soient pas toujours aisément discernables, contrairement au bestiaire japonais bien plus attrayant des productions de la Toho, où chaque monstre possédait des caractéristiques physiques bien spécifiques.
Visuellement, le spectateur est donc servi. Seulement côté scénario, il y a de quoi se sentir blasé par le manque de profondeur des personnages et du récit (on est loin du "LABYRINTHE DE PAN" et de "L'ECHINE DU DIABLE" !), ainsi que par la série de stéréotypes à l'américaine qui défilent à l'écran...
Si nous avons ici affaire à une version de luxe d'un concentré des meilleures séries TV, mangas et longs-métrages Kaiju/Mecha, "PACIFIC RIM" ne possède ni le charme des films d'Ishirô Honda, ni l'intelligence et la portée psychologique d'un "EVANGELION", ni l'humour d'un "GOLDORAK" ou d'un "X-OR" (Gavan !!!). Au lieu de cela, le projet ambitieux du réalisateur mexicain se prend un peu trop au sérieux, à l'image de son personnage principal à la démarche assurée (et peu naturelle), les mains constamment vissées à la ceinture, et dont la musculature est exhibée à tout bout de champ...
Visioconférences avec des chefs d'états, discours solennel destiné à galvaniser les troupes, scènes de liesse avec applaudissements et échanges de regards complices (mais sans les piles de papiers qui volent) et actes dégoulinant d'héroïsme sous un hymne musical grandiloquent s'ajoutent à l'insupportable duo de scientifiques à la Dupond & Dupont, aux rivalités masculines internes ou encore à des faits d'insubordination pour la bonne cause, qui ne font que renforcer ce sentiment pénible de déjà-vu et cette impression d'assister à une compilation de caricatures.
D'accord, on n'est pas là pour voir un film d'auteur. N'empêche qu'un niveau de réflexion un peu plus élevé aurait été le bienvenu au milieu de cette déferlante d'action aux décors apocalyptiques qui manque cruellement d'émotions et relègue les Kaijus à une simple menace extraterrestre (d'ailleurs, on ne sait presque rien de leurs origines), abandonnant toute symbolique nucléaire ou quelconque message écologique au profit d'un divertissement estival moins soucieux du fond que de la forme.
Heureusement, il reste le charisme d'Idris Elba et heureusement, il y a et le caméo plutôt fun de Ron Perlman dans les improbables décors d'une Hong-Kong fantasmée, en proie à un trafic organisé de cadavres de Kaijus – façon "DISTRICT 9" – destinés à la médecine chinoise, qui brise un peu ce premier degré constant et donne envie d'adopter un de ces charmants poux géants !
Veuillez noter qu'un second volet est déjà en préparation...
Note de Lan : 5.5 sur 10
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