MAD MAX 2, LE DEFI
Titre original : Mad Max Ii
Réalisé par George Miller
Ecrit par Terry Hayes, George Miller
Année : 1981
Pays : Australia
Durée : 95 min
Note du rédacteur : 10 / 10
L'HISTOIRE
Dans un futur non défini, les réserves de pétrole sont épuisées et la violence règne sur le monde. Max, un ancien de la sécurité routière, se porte aux secours d'une communauté de fuyards aux prises avec des pirates de la route. La bataille se concentre autour d'une citerne de raffinerie.LA CRITIQUE
"Ma vie s'éteint, la vue se trouble, il ne reste plus que des souvenirs...Je me souviens d'un temps où régnait le chaos, un temps de rêves brisés, de terres dévastées. Mais par-dessus tout, je me souviens du guerrier de la route, l'homme que l'on appelait Max". C'est sur ces mots que s'ouvre "MAD MAX 2", sur des paroles nostalgiques d'un mourant racontant la mort d'un monde qui, semble-t-il a réussi à se relever. Un monde dont la déliquescence nous est montrée à travers des images d'archives, de la guerre, des crises pétrolières, d'émeutes, des hommes du XXe siècle qui conduiront leur monde à sa perte. En quelques secondes, George Miller dresse le bilan peu flatteur d'une humanité gangrénée par la violence et l'argent, appuie là où ça fait mal, pour mieux assoir le climat de son film :le chaos.Entre John Milius et Miller, entre Conan et Max, mon cœur balance : deux films, deux réalisateurs, ont su percevoir l'Homme pour ce qu'il est, un animal, agressif, replié sur soi, mené par ses instincts les plus primitifs. Dans "MAD MAX", il n'est plus que cela : le guerrier de la route mange de la bouffe pour chien, est plus vif qu'un serpent, et réagit en fonction d'un instinct de survie qui n'a d'égal que celui des plus grands prédateurs. Max n'est pas le seul, il ressemble à ceux auxquels il essaie d'échapper, qui violent et tuent sans émotion, qui halètent, grognent, se comportent comme des bêtes. Il faudra une communauté solidaire pour rappeler à Max sa vie passée, sa femme et son enfant tués sur la route. Et lui redonner un vague espoir désabusé. En tous cas, suffisant pour redonner l'espoir à ces gens.
Humainement, "MAD MAX 2" est bouleversant : ça peut surprendre quand on voit le traitement de Miller de la violence, graphique, façon comic-book, mais le fait est clairement perceptible. Derrière l'animal, il y a une humanité qui ne demande qu'à se réveiller (fantastique sourire subliminal de Mel Gibson quand il découvre la boîte à musique). Bouleversant aussi le destin d'un homme brisé qui se déplace, qui ne souhaite que partir, rouler, sans savoir vers quel horizon. Miller reprend à son compte la figure mythique au cinéma du Marcheur qui déambule en se cherchant un but. On pourrait croire à la fin que Max n'a pas évolué durant le film (fait accentué par l'aspect cyclique entre l'intro et l'épilogue), mais il s'est investi pour reconstruire une société stable, élément validé par la voix off et le fait que l'enfant soit devenu un homme.
Et puis, "MAD MAX 2", c'est avant-tout un putain de film d'action à l'atmosphère unique, perclus de courses-poursuites toutes plus ahurissantes les unes que les autres. Ne venez pas me parler de "DEATH PROOF", de "DOOMSDAY", de Michael Bay : jamais la séquence finale n'a été dépassée dans la durée, dans l'intensité, Miller maîtrisant admirablement tous les éléments composant la scène. Ici, il met au placard ses accélérations d'images (qui ne sont utilisées auparavant que pour accentuer le côté BD) pour filmer ras le bitume des engins au look improbable mais véritables machines à tuer. Un look que possède également une horde complètement givrée qui tient à la fois du Moyen-âge, du punk destroy des 80s et d'un futurisme primaire. Tout respire la violence, l'agression, la destruction, le néant.
Dans le contexte qui est le nôtre, cette flambée inaltérable du pétrole, cette prise de pouvoir de l'argent sur l'humain et la survie de l'espèce, et même si cela peut sembler démagogique de proférer de tels discours pour un simple film de cinéma, "MAD MAX 2" n'est pas à prendre à la légère. Il y a près de 30 ans, Miller entrevoyait déjà la société du XXIe siècle : la désertification progressive de certaines zones planétaires, les guerres civiles, religieuses, la dépendance au pétrole, tout nous ramène au constat dressé par le film. Et même si celui-ci se pare d'un humour noir en apparence salvateur, n'oublions pas l'adage : le rire est la politesse du désespoir. Celui de Miller est un rictus.
Note de coleoptere : 10 sur 10
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lirandel - 02/02/2010 à 17:13
# 1
30 ans déjà , et ce film supporte encore bien le bitume comparé au premier..
les décors du desert nous délocalise complètement et c'est efficace à souhait !
une recette sui confère à ce cyberpunk movie un coté artisanal qui ne souffre pas du temps . un 10/10 est mérité...a voir absolument
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