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Critique du film In Their Skin

IN THEIR SKIN

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Titre original : In Their Skin
Réalisé par Jeremy Power Regimbal
Ecrit par Joshua Close
Année : 2012
Pays : Canada
Durée : 97 min
Note du rédacteur : 6 / 10

L'HISTOIRE

Mark, Mary et leur fils Brendan forment une gentille petite famille. Partis se reposer dans leur maison de campagne après la mort tragique de leur petite fille, ils vont croiser la route d'une drôle de famille qui aimerait bien prendre leur place...

LA CRITIQUE

Pour son premier long-métrage, Jeremy Power Regimbal s'engouffre dans le registre de ce que l'on appelle communément "home invasion", à l'instar de films comme "KIDNAPPED", "THE STRANGERS", "MOTHER'S DAY" (le remake davantage que l'original) et bien sûr le(s) "FUNNY GAMES" de Michael Haneke.
"IN THEIR SKIN" démarre d'ailleurs de manière similaire, alors que la famille Hughes prend quelques jours de vacances dans sa résidence secondaire, sans trop se méfier des voisins – certes un peu étranges – qui viennent se présenter à leur porte le lendemain de leur arrivée. Évidemment, la situation ne tardera pas à dégénérer et les trois énergumènes, de plus en plus envahissants, prendront un malin plaisir à séquestrer leurs victimes dans le but de littéralement prendre leur place...

Toute la première partie du film – la plus intéressante – s'emploie à distiller une certaine tension dramatique, dressant le portrait d'une famille endeuillée qui tente péniblement de se reconstruire, et dont les espoirs de tranquillité seront réduits à néant par l'intrusion des Sakowski. Des visiteurs indésirables, dont le comportement singulier, l'empressement et les questions embarrassantes auront raison de l'hospitalité et des règles de bienséance que les Hughes s'étaient jusque là forcés à observer malgré l'incongruité de la situation. Mais après un épisode inquiétant entre les deux enfants, le dîner supposé sceller la rencontre entre les deux familles vire au drame...
Le cynisme de ces parasites malveillants, le gamin étant presque plus malsain que les deux adultes qu'il accompagne, et le sentiment de malaise qu'ils inspirent soulèvent des sentiments contradictoires. A la fois amusés par l'humour noir de certains dialogues et indignés par cette tentative de dépossession arbitraire, on se projette tout naturellement, dans la situation des Hughes (déjà pas très chanceux), se demandant quelle aurait été notre réaction face à notre intimité ainsi violée.

Mais lorsque tout dérape, la courtoisie forcée laisse place à une violence qui montera crescendo, davantage psychologique que physique, passant par des phases d'humiliation à mettre sur le compte du sadisme de Bobby (interprété par James D'Arcy), bien que les motivations purement pratiques des assaillants ne justifiaient pas nécessairement de tels agissements.
Toute la suite du film (écrit par Joshua Close, l'un des acteurs principaux) se montre par conséquent un peu plus classique, bien qu'elle évite de sombrer dans la surenchère de barbarie gratuite pour rivaliser avec ses pairs, comme on aurait pu le craindre. Et en définitive si "IN THEIR SKIN" n'invente rien (il n'en a d'ailleurs pas la prétention), ses enjeux psychologiques présentent tout de même quelques pointes d'originalité, notamment dans l'atmosphère morose et le contexte dramatique qui contrastent avec l'image du foyer heureux habituellement de mise.

Un film honnête.
Note de : 6 sur 10
Publiée le
In Their Skin
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