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Critique du film Cold Fish

COLD FISH

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Titre original : Tsumetai Nettaigyo
Réalisé par Sion Sono
Année : 2010
Pays : Japon
Durée : 143 min
Note du rédacteur : 8 / 10

L'HISTOIRE

Shamoto tient une petite boutique de poissons tropicaux. Il s'est remarié et sa deuxième femme ne s'entend guère avec sa fille, Mitsuko. Un jour, cette dernière va trouver en la personne de M. Murata, non seulement un sauveur, mais aussi un homme exerçant le même métier que son père, mais à grande échelle. Il poussera sa bonté jusqu'à lui offrir un travail dans son magasin.
Mais M. Murata, sous ses manières attentionnées, cache de nombreux sombres secrets....

LA CRITIQUE

Sion Sono, réalisateur des géniaux "SUICIDE CLUB" et "LOVE EXPOSURE" mais aussi des moins réussis "STRANGE CIRCUS" ou "HAIR EXTENSION", s'attaque dans "COLD FISH" à une « histoire vraie », celle d'un serial killer japonais, qui, selon la rumeur, aurait fait entre cinquante et cent victimes... Bien gore, le film n'a pas de quoi faire rougir le label japonais qui le sort, Sushi Typhoon, habitué des productions où le sang gicle à flots.

Tout en restant fidèle aux grandes lignes de ce qu'il s'est réellement passé, Sion Sono transpose le fait divers dans une gigantesque boutique de poissons tropicaux - alors que le couple de tueurs était éleveurs de chiens, moins glamour - et fait de Murata un homme aux crises de folie meurtrières sous ses dehors de gentleman exubérant.

On voit aisément deux parties bien distinctes dans "COLD FISH". On excuse les quelques longueurs de la première qui permet de bien tout mettre en place, à la fois la bienveillance suspecte de Murata et ses accès de « méchanceté » et le piège qui se referme peu à peu sur Shamoto, homme faible et renfermé. Il est la victime parfaite pour notre tueur qui l'impliquera dans ses meurtres, sans que ce complice malgré lui ne se rebelle !

Les rôles de bourreau et de victime s'inversent alors dans la deuxième partie du film, autrement plus violente. Sion Sono nous offre un déluge de gore dont les spectateurs non avertis du Festival Asiatique de Deauville se souviendront ! De nombreuses personnes sont ainsi sorties de la salle pour montrer que franchement, toute cette viande humaine coupée en petits morceaux et les scènes de sexe dans un bain de sang, c'était vraiment trop !

En plus de ses scènes subversives, on remarque que Sion Sono éclabousse aussi la religion en ayant choisi une sorte d'ancienne chapelle avec statue de Sainte Vierge pour abriter le lieu où le couple de tueurs découpe ses victimes... Dans "LOVE EXPOSURE", le père du héros était prêtre catholique et forçait son jeune fils à se confesser du moindre acte le plus insignifiant, avant que le film ne se focalise sur une secte bien étrange, celle de L'Eglise Zero. Fâché contre la religion Sion Sono ? Peut-être bien quand on sait qu'il pourrait faire un biopic sur Varg Vikernes, leader du groupe de Black Metal Burzum.

Bref, assez digressé. Malgré sa filmographie assez inégale, Sion Sono nous prouve qu'il sait encore faire des films brillants - et on est soulagés de voir que "COLD FISH" a obtenu le lotus air France, prix de la critique internationale à Deauville. Son univers décalé, violent et aux personnages hauts en couleur est toujours aussi prenant et jouissif.
D'ailleurs, après la projection au festival Deauville Asie, on avait vu plein d'innocents hachés menu, mais on avait le sourire ! On peut dire que c'est ça l'effet Sion Sono !






Note de : 8 sur 10
Publiée le
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