Oh My Gore ! - Forum

[Oh My Gore]

Titre original : Wind Chill
Réalisé par Grégory Jacobs
Ecrit par Joe Gangemi & Steven Katz
Avec Emily Blunt, Chelan Simmons, Ian Wallace, Ashton Holmes, Martin Donovan, Nel Bellamy, Darren Moore...
Année : 2006
Pays : USA
Durée : 91 min

.: L'HISTOIRE
Pour retourner passer les fêtes de fin d'année dans sa famille, une jeune étudiante fait du co-voiturage avec un de ses camarades de classe. Alors qu'ils décident d'emprunter un raccourci, ils sont soudainement pris dans une terrible et dangereuse tempête de neige. Terrorisés par les fantômes des victimes de cette route maudite, ils vont très vite se rendre compte que le froid n'est rien à côté de la terreur.

.: LA CRITIQUE
Petite production sympathique que ce "WIND CHILL" mettant en vedette l'actrice britannique Emily Blunt ("LE DIABLE S'HABILLE EN PRADA") qui revête ici une étudiante en proie au grand froid et à un partenaire inquiétant. Partie pour rejoindre sa famille dans le Delaware pour passer un Noël comme tant d'autres, voilà que notre belle londonienne se retrouve coincer dans une voiture au beau milieu de nulle part avec son compagnon de covoiturage, étudiant qui prétend être en cours avec elle et habiter également le Delaware.

Basé sur un scénario signé par Joe Gangemi et Steve Katz, le film nous entraîne dans un malaise total grâce à un traitement double de sa tension. Un huis-clos claustrophobe d'abord puisque l'essentiel de l'action se déroule dans la voiture des protagonistes. Puis par le sentiment d'être perdu en plein milieu de nulle part avec, pour tout horizon, des étendues de neige à perte de vue. La photographie de Dan Lautsen ("MIMIC", "SILENT HLLL"), teintée d'un bleu glacial tranche avec les ténèbres qui ornent l'arrière-plan et parvient à donner un véritable coup de froid à tous les spectateurs.

Dès le départ, le réalisateur Grégory Jacobs (qui a travaillé comme assistant à la réalisation sur de nombreux films comme "TRAFFIC", "THE GOOD GERMAN", "OCEAN'S ELEVEN") aiguise soigneusement les rapports psychologiques qui se tissent entre les deux protagonistes. Ashton Holmes parvient encore une fois à bluffer dans la peau du jeune homme dans un registre plus sombre que dans "A HISTORY OF VIOLENCE" de Cronenberg. Emily Blunt est tout à fait crédible dans son rôle de jeune femme émoussée, méfiante et autoritaire et donne parfaitement le change à son compagnon. Bien plus qu'un film d'épouvante, "WIND CHILL" est une histoire profonde qui n'hésite pas à entrer dans le côté relationnel des personnages et à les mettre dans des situations délicates pour les pousser dans leurs derniers retranchements.

C'est essentiellement le grand apport de ce métrage qui ne fait pas réellement peur et ne joue d'ailleurs que peu de cette prétention. Le film se limite très souvent à décrire la psychologie des personnages plutôt qu'à exposer des apparitions fantomatiques censées effrayer. Ceci dit, lorsque les spectres apparaissent, on ne peut que se réjouir de ces fantômes éloignés des filles asiatiques dénaturées qui parviennent tout de même à ajouter quelque angoisse à un métrage qui en était déjà fortement empli. Vu l'état des spectres qui hantent le paysage, on se dégoûte instinctivement de la théorie de l'éternel retour de Nietzsche pour préférer naturellement notre bonne vieille existence si dramatique.

Un dernier point sur la musique envoûtante de Clint Mansell. Compositeur hallucinant qui propose un générique magnifique, véritable hommage au "PHANTASM" de Don Coscarelli ou encore à "L'ENFANT DU DIABLE" de Peter Medak.

"WIND CHILL" parvient à surprendre par sa maîtrise filmique et scénaristique et refroidira (dans le bon sens du terme) une majorité de spectateurs...

Note de cendrillon is dead : 7 sur 10

Critique sur film WIND CHILL sur le site

[SUSPIRIA]

Second film de Grégory Jacobs après "Criminal" en 2004, "Wind Chill" nous entraine dans un décor hivernal et glacial en compagnie d'un jeune couple réuni pour un covoiturage, coincé dans une voiture après une embardée violemment accidentelle.
Durant 1h30 nous allons suivre leur espoir de survie dans un simple lieux clos unique d'un étroit véhicule et ce, durant la quasi-intégralité du métrage sans jamais nous décrocher une seconde de l'intrigue insineuse et trouble méthodiquement structurée devant notre attention constante.
Trois réussites majeures sautent rapidement aux yeux durant ce formidable huis-clos suffocant : une interprétation juste et accrocheuse relevée d'une belle épaisseur psychologique pour chacun de nos protagonistes, une atmosphère étrange, angoissante, glaciale ou la froideur et l'ampleur des décors enneigés nous retransmet à merveille ce sentiment désespéré et d'impuissance de nos 2 personnages confrontés face à une nature hostile et un scénario étrange bien élaboré qui s'amorce en crescendo pour nous divulguer au fur et à mesure quelques infos supplémentaires sur l'horrible vérité d'un cauchemar qui semble indéterminé avant le lever de rideau final. Sans compter les apparitions irréelles et fantomatiques qui viennent se greffer en inttermitence durant toute la seconde motié du film plus oppressante. Des visions de cadavres impressionnantes et macabrement restituées en filigrane avec l'impact du froid mis en exergue sur leur corps congelés ou brûlés.
Pour mieux nous convaincre, Gregory Jacobs attache beaucoup d'importance aux relations humaines des 2 héros, apeurés, frigorifiés décontenancés et désorientés par cet évènement imprévu et soudain, ces hallucinations collectives dénuées de sens de raison ou l'improbable se vit et se ressent devant leurs yeux innocents et terrifiés.
Tenter de comprendre les raisons d'épisodes aussi imprévisibles et irrationnels entre cauchemar ou réalité jusqu'à créer une aura de confusion autant pour le couple démuni que nous spectateurs, attentifs et témoins d'une aventure humainement et physiquement éprouvante où le froid rigoureux omniprésent, la neige flottante et incessante et le vent violent semblent nous retransmetre de façon sensitive ces terribles frissons nous parcourant l'échine.
Déflorer l'intrigue serait un sacrilège et même si elle n'invente rien pour son thème si récurrent, elle reste captivante, cohérente et surtout rendue crédible grâce à l'habileté et l'intelligence d'une mise en scène soignée à la photographie d'un bleu ôpaque qui ne s'attardera jamais sur un quelconque caractère spectaculaire ou choquant dans le simple but de nous distraire avec facilité et outrance. Tout est ici amplifié par le pouvoir de suggestion et la formidable crédibilité des 2 jeunes interprètes excellement campés par Emily Blunt et Ashton Holmes, couple maudit qui n'attendait rien de leur éventuelle complicité, leur fragile et sereine entraide commune les poussant malgré eux à se réconforter dans le mince espoir de survivre ou d'y mourir.
Magnifié par un score musical emprunt de mélancolie et de beauté languissante, "Wind Chill" est un film fantastique intelligent beaucoup trop méconnu qui réunit avec réel talent tous les ingrédients adéquats pour nous transporter le temps d'1H30 dans un récit âpre, angoissant, humainement riche et touchant, voir émouvant pour y verser dans ses derniers retranchements une larme amère pour cette conclusion nonchalante en détresse mêlée de tristesse.
A découvrir absolument pour tout amateur de cinéma Fantastique spécifique tout en sensibilité.

[ottorivers]

Je ne sais plus i je l'ai vu celui ci. C'est pas soit disant tiré d'une histoire réelle?
Je crois que je confond avec un film ou ils ont pris de la drogue et sont paumés dans le froid en hallucinant comme des tarés jusqu'à en crever.

[SUSPIRIA]

Non du tout Otto, ce n'est pas Wind Chill.

[ottorivers]

Alors je sais ce qui me reste à faire puisque vous êtes tous d'accord.
Merci les Gârs (et la Meûf)!

PS: je met l'affiche j'aime bien les illustrations (bien qu'elle ne soit pas top celle la).

[SUSPIRIA]

Cette affiche est pourtant beaucoup mieux appropriée que la jaquette française à mon goût. Elle est plus conforme à l'ambiance nonchalante du film.
La jaquette française veut nous faire croire à un film bien commercial, terrifiant à effets-chocs.