WILD ZERO - Tetsuro Takeuchi, 2000, Japon
Le monde est le témoin d'une série d'événements étranges: depuis qu'un météore s'est écrasé sur le sol japonais, des zombies arpentent le territoire à la recherche de chair humaine. De plus, des extraterrestres, sans doute responsables du météorite précité, envahissent le ciel avec leurs soucoupes rétros.
C'est au milieu de tout ce fatras qu'Ace, rocker loser propulsé sur une pétrolette ridicule, rencontre Tobio, jeune fille au look androgyne cachant un secret que seul l'esprit lock'n loll propagé par Guitar Wolf saura tolérer.
Soyons honnête, WILD ZERO n'est pas un film intéressant au niveau de son histoire, ni au niveau de sa mise en scène qui s'avère souvent mollassonne. Si le film mérite d'être vu, c'est pour son esprit totalement anarchiste, son fourmillement d'idées absurdes et géniales et sa galerie de personnages débiles. S'il va de soi que le film est construit comme une sorte de vitrine pour le groupe de garage rock Guitar Wolf et leur attitude de rockers caricaturaux se recoiffant la banane entre deux gunfight, le reste du casting mérite un sérieux coup de projecteur: entre le tenancier sadique d'une boîte de nuit au look d'écolier prépubère, la jeune tête brûlée obsédée par les armes à feu qui s'éclate en dégommant du zombie, le couple formé par un petit maigre et une petite grosse, sans oublier Ace en groupie de Guitar Wolf et Tobio avec ses oreilles décollées, il n'y a pas de quoi faire la fine bouche.
Humour à tous les étages, le film fait preuve d'un second degré parfaitement assumé et on sent l'influence du groupe et son admiration pour la SF rétro et l'horreur sanglante. Car en matière de gore, le film ne manque pas; on pourra regretter les nombreuses explosions de tête en CGI, mais au final ça offre un aspect kitsch qui ne fait pas forcément tache dans le paysage, et ce n'est pas le final, plus lock'n loll que jamais, qui me contredira.
Pour avoir vu le film dans une salle de concert avant que Guitar Wolf ne monte sur scène, puis pour l'avoir revu en DVD, force est d'admettre que l'ambiance festive arrosée de bière s'avère plus bénéfique au film que l'ambiance canapé-pèpère-doigts-de-pieds-en-éventail. Mais au final, malgré les nombreuses maladresses, et le jeu très approximatif de nos rockers fous, un seul mot vient à l'esprit : LOCK'N LOOOOOOOOL !!!!