Special dédicace à tous ceux qui à la vue de mes goûts musicaux peuvent penser que je suis définitivement irrécupérable :
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Impatience de
Faye Wong
Malgré l'étiquette "HK-pop" avec tout ce que cela supose de facilité que l'on peut lui accoller (mais qu'elle survole d'infiniment haut), l'écoute d'un album de
Faye Wong n'est pas forcemment évident. Pour le néophyte il est d'abord nécessaire de dépasser le choc de la langue (mandarin dans le cas d'
Impatience, mais elle chante aussi en cantonnais et anglais sur d'autres disques), mais même l'initié sera pris à rebrousse-poil, tant derrière son masque de simplicité sa musique se révèle bien plus sophistiquée qu'elle n'en a l'air.
Un disque de
Faye Wong se doit d'être écouté et réécouté, dans le calme et avec introspection, nécessite de se l'approprier pour être apprécié à sa pleine valeur. Et plus vous écoutez
Impatience, plus vous devez vous rendre à l'évidence : vous avez devant vous un putain de chef d'oeuvre.
L'album commence soft, avec deux morceaux aux rythmes coulés que l'on pourrait presque rattacher à de la "pop de base". Ouais mais voilà, quand la miss
Faye Wong fait de la pop de base, elle ne le fait pas à moitié. Résultat : deux petits bijoux où les voix s'entremèlent et se répondent, où la musique file imperceptiblement de magnifiques mais néanmoins élaborées mélodies, et qui par leur grâce et leur communicatif enthousiasme mettent parfaitement en condition pour la suite de l'album.
La troisième piste romp le rythme avec ses rythmiques hachées et ses voix langoureuses, mais c'est la quatrième qui livre avec le sublime
Fracture le chef d'oeuvre de l'album. Quatre minutes magiques et éthérées, qui vous convainquent, si cela était encore nécessaire, que
Faye Wong est sans contestation possible la plus belle voix à l'ouest de la mer de Chine. Un petit bonheur de chaque seconde, doucement poétique, diablement émotionnel, qui prend au tripes comme au coeur et laisse quiconque doté d'un minimum d'âme complètement sur les rotules, assommé par un tel concentré de perfection.
Il fallait bien pour s'en remettre un bel instrumental qui, en douceur, aide l'auditeur à revenir sur Terre. ALors certes, à la suite d'un tel sommet, le reste ne peut rivaliser. Il se contente tout bonnement d'être génial, à l'insart du sophistiqué et vintage
Repressing happiness. En fait, je suis bien mal à l'aise de devoir ne citer qu'un titre, tant le moindre des 10 morceaux qui composent
Impatience est un petit chef d'oeuvre en lui-même.
Sans aucun doute le meilleur album de pop qui ait jamais eu l'occasion de tomber entre mes mains (et j'exagère à peine).
Et pis m'en fous si je prêche dans le vide, car j'aime les jeunes filles avec des couettes ; surtout quand elles ont des grands yeux.
