Mais c'est quoi ce bordel ?
La pellicule dégueule du stock-shot animalier au kilogramme, pendant qu'une bande de bidasses, dont on se voit forcé de suivre les (més)aventures de fond en comble, fait la canailloux à l'intérieur d'un petit bois espagnol, censé représenter un endroit en Nouvelle-Guinée, le tout rythmé par des soundtracks cultes en veux-tu en voilà de
Goblin, "gaulées" à
Zombie,
Blue Holocaust et
Contamination entre autres.
Après bon, on se dit quand même que va y avoir du bon Gore mal foutu mais Gore quand même donc jouissif, inhérent à ce genre de production. Puis, on attend, on attend, et pour finir, je décide de téléphoner à
Mattei:
<drrzziing, drrzziing>
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Allô, Bruno ! Ecoute, je voulais te demander un truc: eeeuh, il est où le Gore dans ton film là ? ...nan parce que tu vois, le fait que ton film (ou plutôt ton zombie-movie) rivalise de je-m'en-foutisme, le fait qu'il soit mal filmé, mal monté, mal interprété et pas rythmé pour un sou, c'est pas grave, on connaît la chanson (cf.
La terreur des zombies,
Le manoir de la terreur)
.... mais BROUUUUNO, le fait qu'il soit pas Gore non plus, ça t'a pas titillé autrement ? ...nan parce que si tu me dis qu'on voit quand même du Gore, bah moi je te dirai que des petits bouts de bidoche (ou bien est-ce du latex ?) ingurgités par des zombies, ça suffit pas à en référer au Gore, mon p'tit bonhomme. Tu sais, le Gore dans un zombie-movie à c't'époque-là, c'est de beaux gros plans sur de la tripaille, des morsures sanguinaires, ou bien du carnage de zombies à tout-va... et toi, visiblement, tu n'as pas respecté la règle ! Sale petit marginal !
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Alol écoutè, ma petit, tou clois que moi j'avais lés moyens dé fèle dé beaux FX comme la Tom Savini ou la Giannetto de Rossi ou jé né sais encole quoi ?
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Sans doute que non, Brroouuno, sans doute que non, mais Marino Girolami non plus n'avait pas de masterpièce du FX Gore sous la main, bah, il s'est dit: qu'importe, quand faut Gorer, faut Gorer ! quitte à accoucher d'effets spéciaux foireux, mais qu'est-ce que c'est jubilatoire !
Alors bon, c'est quoi,
Virus Cannibale ? C'est une série Z où il ne se passe pratiquement rien. Ben oui, ça s'résume à des bidasses et une journaliste au minois pas forcément joli ('fin ça va quoi, disons qu'on a vu beaucoup beaucoup mieux) qui font des aller-retour dans un petit bois espagnol avec leurs vieilles jeep pourries, déblatérant des dialogues intergalactiques à plus soif. Et ça dure des plombes, des plombes, des plombes. Saluons quand même la bonne idée de la part de
Mattei que d'insérer tout ces stock-shots animaliers, qui, malgré leur mauvaise qualité visuellement parlant, s'avèrent pour la plupart d'entre eux bien emballés (mais c'est vrai, n'empêche !); on voit des bestioles d'un peu partout dans le monde, et ça peut même se révéler instructif pour qui s'y intéresse.
Et toujours pas de Gore à l'horizon. Que nenni. Ah si... y'aura quand même deux petites victuailles à se mettre sous la dent: un chat sort du bide d'une vieille zombie (assez crade quand même comme scène), et lors du dénouement, la journaliste pas très jolie se fait arracher la langue, puis doublement énucléer par voie interne par les macchabées en un magnifique gros plan sur une tête de latex. Mais bon, c'est rien ça. T'as-tu vu la boucherie hallucinante du
Zombie de
Romero, Brroouuunno ? Eh bah, t'en es bien loin...
Virus Cannibale ou la quintessence du néant. Plus d'une heure et demie de pellicule dans un terrain qui ne doit pas dépasser les cents mètres carrés sur cents mètres carrés, avec quelques acteurs pourris, quelques zombies pourris, pas ou peu de Gore, et c'est strictement tout. Si
Virus Cannibale avait été réalisé par
Max Pécas, il aurait été intitulé:
Quatre bidasses et une journaliste font les zouaves dans la clairière d'un p'tit bois espingouin. 'Fin non, y'a des stocks-shot animaliers et musicaux, quand même, ça faut pas l'oublier !
Mais t'as foutu quoi,
Mattei ?
2/10 (un dixième chacun pour les deux p'tits FX Gore cités plus hauts, quand même bien sympathiques)
Et n'oubliez pas !:
«
Jespère que Dieu nous pardonnera
parce que toutes ces horreurs
sont inutiles ! »
Espérons que dieu t'aies déjà pardonné, Brroouuno.
Non... pas encollllllee.