par BRUNO MATEI » 24 Juillet 2012, 06:43
Un an après l'énorme succès Vendredi 13, un réalisateur néophyte s'accorde la tâche de succéder à son créateur Sean S. Cunningham pour livrer une déclinaison aussi orthodoxe que son produit modèle.
Cinq ans après les évènements tragiques du camp Crystal Lake, un nouveau groupe de campeurs s'installe près des environs alors qu'un tueur décime un à un ses occupants. Le début du cauchemar ne fait que recommencer !
On prend les mêmes et on recommence ! Recette inchangée et succès renoué au box-office, Le Tueur du Vendredi ne déroge pas à la règle du traditionnel slasher champêtre émaillé de meurtres sanglants à rythme cadencé. Avec une banalité éloquente pour nous refourguer ses situations éculées ainsi qu'une galerie de jeunes cons stéréotypés, Steve Miner ne prend aucun risque pour prendre la relève dans une mise en scène aseptisée assurant le minimum syndical.
Après dix minutes d'évocation des évènements antécédents entraperçus dans le précédent volet, le film ne perd pas de temps à nous refourguer la nouvelle compagnie estivale d'une colonie de vacanciers venus flâner dans une contrée forestière. Sans jamais accorder un moindre intérêt à la caractérisation de ses personnages et sans distiller une quelconque notion de suspense, Le Tueur du Vendredi nous ressasse donc la banalité quotidienne d'une jeunesse insouciante molestée par les exactions pataudes d'un tueur planqué dans les broussailles, affublé ici d'un sac à patate sur la tête.
Jalonné de clichés dans la caricature des personnages (le vieillard arriéré avertissant ses nouveaux résidents que la mort rode toujours à Crystal Lake, le bouffon amateur de blagues potaches, le couple d'amoureux bravant les interdits pour investir les lieux du drame sanglant) et de situations rebattues (la farce macabre contée par le leader de groupe au coin du feu, les vaines séquences à sursaut du "ouh, fait moi peur pour rien!", la voiture incapable de démarrer au moment fatal et son point d'orgue haletant où la dernière victime rusée va tenter de déjouer le tueur), Le Tueur du Vendredi ne pourra en l'occurrence que satisfaire les puristes mélancoliques ayant été bercés dans les années 80.
Néanmoins (et comme avec le précédent volet !), la dernière demi-heure s'approprie d'un rythme plus vigoureux pour scander la dernière traque improvisée entre l'héroïne et Jason, alors qu'une certaine cocasserie involontaire s'émane parfois d'une situation alarmiste. A titre d'exemples, la survivante qui tente de se faire passer pour la mère de Jason devant le tueur hébété ou encore la maladresse dont ce dernier fait preuve pour courser sa proie en trébuchant sur le palier à plus d'une reprise !
Que reste-il alors de cette suite routinière quasi conforme à son modèle ? Une curiosité futilement sympathique pour l'aficionado de la franchise, aussi vaine et redondante que les autres chapitres de la saga (mêmes si certains opus se révéleront par la suite beaucoup plus funs, idiots et hilarants). Deux, trois meurtres spectaculaires, le minois de quelques jolies donzelles dévêtues, son cadre bucolique ensoleillé ainsi que l'illustre partition d'Harry Manfredini égayent un peu son aspect amusé d'un succédané folichon il faut avouer.
