Trauma de Dan Curtis, 1976

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Trauma de Dan Curtis, 1976

Messagepar BRUNO MATEI » 21 Août 2013, 06:41

Titre originel: Burnt Offerings
Réalisateur: Dan Curtis
Année: 1976
Origine: U.S.A
Durée: 2h00
Distribution: Oliver Reed, Karen Black, Burgess Meredith, Bette Davis, Dub Taylor, Lee Montgomery, Eileen Heckart.

Sortie salles U.S: 25 Août 1976 (avant première). 18 Octobre 1976. Inédit en salles en France.

Distinctions: Prix du meilleur film d'horreur, meilleur réalisateur et meilleur second rôle féminin pour Bette Davis, par l'Académie des films de science-fiction, fantastique et horreur en 1977.
Prix du meilleur réalisateur, meilleur acteur pour Burgess Meredith et meilleure actrice pour Karen Black, lors du Festival international du film de Catalogne en 1977.

FILMOGRAPHIE: Dan Curtis est un producteur, scénariste et réalisateur américain, né le 12 Août 1927 à Bridgeport, Connecticut (Etats-Unis), décédé le 27 mars 2006 à Brentwood (Californie).
1966: Dark Shadows (série TV). 1970: La Fiancée du Vampire. 1971: Night of dark shadows. 1973: Dracula. 1973: The Night Strangler (télé-film). 1975: La Poupée de la Terreur. 1976: Trauma. 1977: Dead of Night. 1977: La Malédiction de la veuve noire (télé-film). 1992: Intruders (télé-film). 1996: La Poupée de la terreur 2 (télé-film).

La Maison du Diable, l'Emprise, l'Enfant du Diable, les Innocents, Next of Kin, la Maison des Damnés, Shining, le Cercle Infernal... Des chefs-d'oeuvre immuables ayant tous comme particularité d'avoir su provoquer la peur de la maison hantée avec l'intelligente maîtrise du pouvoir de suggestion. En attendant le nouveau phénomène factuel, The Conjuring, retour sur un joyau du film de hantise tout aussi prégnant que ces illustres homologues !

Pour un coût dérisoire, un couple, leur fils et une tante emménagent dans une vaste bâtisse durant les congés d'été. Leur seule condition et de devoir s'occuper d'une octogénaire, propriétaire esseulée de la maison logée à une des chambres de l'étage. Peu à peu, d'étranges incidents vont venir ébranler la tranquillité de la famille Rolfe.

Score monocorde aux accents lourds et ombrageux, cadre bucolique d'une résidence séculaire implantée à proximité d'un bois, Trauma insuffle dès son prélude traditionnel une atmosphère d'étrangeté fiévreuse par son climat ensoleillé.
En jouant la carte du mystère régi autour d'une chambre close auquel une étrange octogénaire s'y est blottie pour ne jamais en sortir, Dan Curtis conçoit le plus oppressant des cauchemars surnaturels sous l'allégeance d'une maison maudite. Sans jamais entrevoir l'ombre de cette propriétaire décatie, le réalisateur va entretenir une montée en puissance du suspense jusqu'au climax tétanisant, vision de cauchemar anthologique restée dans les annales de l'effroi !
Entre-temps, Dan Curtis aura pris soin de nous peaufiner l'étude caractérielle de ses personnages, lourdement éprouvés par une succession d'incidents inexpliqués ! Sans jamais avoir recours à l'esbroufe d'effets chocs gratuits ou de gore qui tâche, Trauma redouble d'efficacité dans son esprit de suggestion dédié à la psychologie contrariée de ces personnages. Des protagonistes parfaitement attachants dans leur solidarité familiale mais si faillibles et humainement meurtris, puisque mutuellement "possédés" par l'esprit diabolique d'une maison protéiforme. Dans le sens où cette demeure vintage semble désirer se ravitailler du fluide anxiogène de ses occupants et apprivoiser une "mère porteuse" afin de se régénérer pour la pérennité. Avec le témoignage probant de comédiens habités par une prestance aigrie, Trauma insuffle un sentiment d'insécurité permanent auprès de ces occupants, jusqu'à venir déteindre sur l'anxiété du spectateur.
Habité par l'accablement, Oliver Reed incarne avec fébrilité un paternel aimant totalement dépassé par des incidents domestiques imbitables et surtout rongé par une dépression fluctuante. Dans celui du jeune fils sévèrement molesté par ce dernier et l'entité de la demeure, Lee Montgomery endosse avec sobriété celui d'un adolescent fragile en perte de repère paternelle. L'immense Bette Davis expose un jeu volontairement sclérosé dans sa pathologie dégénérative, tandis que l'inoubliable Karen Black insuffle une obsession ambivalente pour mettre en évidence sa maternité attendrissante, partagée entre l'amour de sa famille et sa nouvelle demeure.

Emaillé de séquences chocs implacables (les apparitions du chauffeur au rictus dérangé, la mort sacrificielle de la tante, l'attaque des arbres qu'un certain Sam Raimi reprendra dans son fameux Evil-dead !), voir éprouvantes (l'agression de Ben envers son fils dans la piscine, puis un peu plus tard, l'autre tentative de noyade perpétrée sur ce dernier par une force maléfique !), Trauma culmine son apothéose dans un final nihiliste à la violence déchaînée.
L'aura trouble et persistante qui émane des pièces de la demeure, l'intensité oppressante de son climat dépressif et l'originalité audacieuse de son intrigue charpentée confinent la pièce maîtresse de Curtis vers une clef de voûte funeste du genre !
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BRUNO MATEI
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