par SUSPIRIA » 28 Avril 2010, 12:04
PAS TROUVE DE LIEN
TOUS LES GARCONS AIMENT MANDY LANE de Jonathan Levine. 2006. U.S.A. 1H32. avec Amber Heard, Anson Mount, Michael Welch, Whitney Able, Edwin Hodge, Aaron Himelstein, Luke Grimes, Melissa
Price.
L'argument : Belle... Pure et innocente... Une reine lycéenne en attente d'être couronnée...
Depuis le début de l'année scolaire, tous les garçons ont cherché à la conquérir.. Elle, c'est Mandy Lane et ce week-end certains ont décidé eux aussi d'y tenter de s'y jetter !
Mon avis: Réalisateur (et scénariste) à ce jour de 6 longs-métrages, le méconnu Jonathan Levine entame ici un slasher académique de tout ce qu'il y a de plus traditionnel sur la trame de l'intrigue mais le résultat à l'écran offre un film singulier ne ressemblant à rien de déjà vu ! Sur le modèle d'un "Vendredi 13" coutumier, "Scream" ou autre "Souviens-toi l'été dernier" à la campagne, "Tous les garçons aiment Mandy Lane" est un slasher sauvage traité à la manière d'une chronique adolescente entre le cinéma de John Hughes pour l'humanité et l'affection des personnalités décrites et Larry Clarke pour la crudité et le réalisme de l'horeur humaine prenant un soin tout particulier à traiter non sans une certaine tendresse ses interprètes. Les faire évoluer et les rendre d'autant plus réalistes et crédibles même si une fois de plus, le sexe, l'alcool et la drogue seront leur classique terrain de jeu, leur passe temps favori dans cette époque insouciante et rebelle qui profitent de tous les excès à cause de leur angoisse existentielle, du complexe de ne pouvoir se rendre meilleur que l'autre avant d'entrer pleinement dans la cour des grands.
Jonathan Levine soigne les cadres et ne laisse pas au hasard chaque portrait de ces jeunes réunis le temps d'un week-end dans un chalet familial pour y flaner et roucouler dans le plaisir des sens inhibés et du sexe consommé. Mais ce rendez-vous commun est surtout pour les garçons un prétexte pour tenter d'approcher au plus près de la froide beauté de la mystérieuse et discrète Mandy Lane. Qui est cette jeune jolie demoiselle tout en calme contenu, au regard étrange, angélique, vague et ambigu ? Pourquoi les garçons en tombent raides dingues amoureux au point de se suicider ?
L'innaccessible, l'indéfini sont les repères de toutes les passions, les envies, les craintes, les espoirs et les désirs de s'approprier ce qui peut être identifiable à un précieux trophée dans la peau d'un adolescent songeur épris de conquêtes interdites.
Mais pendant ce week-end festif un mystérieux tueur rôde aux alentours et un à un les innocents impures vont en prendre pour leur frais !
Quel en est le mobile ? pourquoi tant de haine, d'estocades et de crimes sauvages vis à vis de ces adolescents qui ne pensaient qu'à s'extérioriser, s'éclater et se défoncer ?
C'est dans un long et suffocant final nihiliste en proie aux vives agonies que le secret de Mandy Lane sera divulgué ! une révélation acerbe et amère d'une totale noirceur qui en met un coup sur les états d'âme, sur le côté déchu, profondément pessimiste de la moralité. De ces investigations pour le (ou les) coupable(s).
Un monde d'opacité se lit devant les plaines étendues, du refus du passage de la lumière même si le soleil brûle le sang séché sur les cadavres. Tous les garçons aiment Mandy Lane mais comment aurait pû t'on imaginer une telle négation des valeurs dans la souffrance morale de la fleur de l'âge !
La réalisation de Jonathan Levine peaufine chaque plan entre beauté sensuelle de la nature et de ses personnages régulièrement mis en parallèle avec l'odeur du sang, de la mort lente et inhumaine.
La mise en scène est une véritable leçon d'invention, de recherches esthétiques nappées d'images poétiques, de notation musicale étrange, discrètement envoutante dans un climat trouble, hostile, angoissant, peu rassurant. Tandis que Mandy Lane, interprétée par la superbe Amber Heard, LA révélation du film, impose le climat, la teneur et illuminera votre regard sablé dans un cadeau empoisonné !
LE slasher (enfin) intelligent de ces 10 dernières années !
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