La Tour du Diable

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Messagepar BRUNO MATEI » 23 Mars 2012, 07:29

LA TOUR DU DIABLE
Titres d'origine: Tower of Evil/Beyond the Fog/Horror of snape Island
Réalisateur: Jim O'Connolly
Année: 1972
Origine: Angleterre
Durée: 1h29
Distribution: Bryant Haliday, Jill Haworth, Mark Edwards, Anna Palk, Derek Fwolds.

Sortie salles le 19 Mai 1972

D'après le roman de George Baxt

FILMOGRAPHIE: Jim O'Connolly est un réalisateur, scénariste et producteur anglais, né le 26 Février 1926 à Birmingham, décédé en Décembre 1986 à Hythe dans le Kent.
1963: The Hi-Jackers
1965: The Little Ones
1964: Smokescreen
1967: Le Cercle de Sang. 1967-1969: Le Saint (série TV)
1969: Crooks and Coronets. La Vallée de Gwangi.
1972: La Tour du Diable
1974: Maîtresse Pamela

Durant sa carrière laconique, Jim O'Connolly aura tout de même marqué les fantasticophiles avec deux estimables oeuvres hybrides, l'amusant La Vallée de Gwangi et le film qui nous concerne ici, la Tour du diable. Sorti en Vhs au début des années 80 sous la bannière étoilée d'Hollywood Vidéo, cette bisserie venue de Grande Bretagne fit son p'tit effet auprès des rats de vidéo-clubs, avides de surprises toujours plus déviantes ou transgressives. En l'occurrence, La Tour du Diable reste encore un sympathique B movie jalonné de poncifs mais sauvé par son ambiance désuète assez glauque et le caractère audacieux de quelques dérives gores ou d'érotisme folichon.

En Ecosse, sur l'île de Snape Island, une jeune femme est retrouvée en état de démence après que les autorités ont découvert sur les lieux trois cadavres gisant dans leur sang. Placé dans un institut médical, la survivante est sujette à des séances d'hypnose afin de pouvoir divulguer devant un tribunal la vérité sur ses odieux meurtres. Au même moment, une équipe de scientifiques intrigués par l'arme retrouvée sur l'un des cadavres, une lance phénicienne, est dépêchée sur les lieux afin de mettre la main sur un fabuleux trésor sacralisé par une divinité.

Revoir aujourd'hui La Tour du Diable pourra surtout réconforter les nostalgiques ayant été bercés par les classiques bisseux de leur adolescence, à la fameuse ascension de l'ère du Vhs. Réalisé de manière conventionnelle et doté d'un rythme de prime abord défaillant, la narration balisée accumule les séquences chocs auquel nous restons malheureusement indifférents pour le sort des premiers protagonistes. Survivante d'un horrible massacre, Penny va être contrainte sous hypnose de se remémorer les fameux évènements macabres perpétrés sur le phare de Snape Island. Durant ses flashs-back réguliers, nous n'éprouvons aucune empathie pour les personnages ici totalement aseptisés. Il se révèle alors difficile d'attacher un semblant de compassion au sort réservé à ces jeunes occupants dont nous ne connaissons rien de leur identité. Néanmoins, son climat inquiétant et la violence gore administrée aux meurtres sauvages réussit à maintenir un certain intérêt pour l'amateur friand d'horreur explicite.
Ce n'est qu'à partir de l'arrivée d'une équipe de scientifiques appâtés par le gain d'un faramineux trésor que le film réussit enfin à décoller pour nous entraîner vers une sympathique chasse au trésor auquel une mystérieuse présence hostile semble les épier. Bruits résonnants dans la nuit, portes grinçantes qui claquent, échos de gémissements moribonds, nos nouveaux invités réunis dans l'étroitesse d'une tour antique vont être victimes d'évènements aussi inquiétants que pernicieux. C'est après avoir été victime de l'incendie volontaire de leur bateau que la situation va davantage s'acheminer vers une succession d'incidents mortels ! Surtout qu'une présence mi-monstre, mi-humaine tapie dans l'ombre, et réduite à l'état primitif, va accentuer un sentiment funèbre d'angoisse sous-jacente.
Cet individu mutique serait-il Saul Gurney, le frère anormal d'Hamp qui s'était préalablement installé sur l'île avec sa femme et son bébé afin de s'occulter d'une population intolérante ? A moins que ce soit son propre bambin devenu aujourd'hui adulte, victime d'une filiation maudite ?

En affiliant le récit d'aventures et le film d'épouvante vintage dépoussiéré par la texture sanglante de certains effets chocs, la Tour du Diable parvient à séduire le spectateur embarqué dans une sorte de slasher séculaire. Un périple exotique émaillé d'embûches aléatoires où chaque protagoniste s'enfonce un peu plus au sein du dédale d'une grotte souterraine remplie de mystères, bruits suspicieux et cadavre putréfié.
Si le film se révèle toujours aussi sympathique, voir attrayant, c'est grâce à cette ambiance gothico malsaine émanant d'un décor peu commun de phare côtier érigé sous une grotte sépulcral. En prime, l'efficience d'un récit orthodoxe plutôt bien mené et le caractère attachant des comédiens gentiment stéréotypés séduiront d'autant plus l'amateur de bisserie intègre.

Hormis sa première demi-heure laborieuse et ses situations prévisibles, La Tour du Diable est une sympathique série B honorablement interprétée et surtout agrémentée d'une ambiance vintage assez insolite et fascinante. Si la nouvelle génération pourra trouver le spectacle obsolète, les nostalgiques des années 80 auront largement de quoi se réconforter avec leur plaisir d'antan mis en exergue sur le plaisir coupable.
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BRUNO MATEI
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