Titre d'origine: Blue Thunder
Réalisateur: John Badham
Année: 1983
Origine: U.S.A.
Durée: 1h49
Distribution: Roy Scheider, Warren Oates, Candy Clark, Daniel Stern, Paul Roebling, David Sheiner, Joe Santos, Malcolm McDowell.
Sortie salles France: 17 Août 1983. U.S: 13 Mai 1983
FILMOGRAPHIE: John Badham est un réalisateur et producteur britannique, né le 25 Août 1939 à Luton.
1976: Bingo. 1977: La Fièvre du samedi soir. 1979: Dracula. 1981: C'est ma vie après tout. 1983: Tonnerre de feu. 1983: Wargames. 1985: Le Prix de l'exploit. 1986: Short Circuit. 1987: Etroite Surveillance. 1990: Comme un oiseau sur la branche. 1991: La Manière Forte. 1992: Nom de code: Nina. 1993: Indiscrétion Assurée. 1994: Drop Zone. 1995: Meurtre en suspens. 1997: Incognito. 1998: Road Movie.
"IL" EST LA...
Pilotant l'arme la plus redoutable jamais conçue...
Le "TONNERRE DE FEU" !
En son pouvoir, une caméra infra rouge voit au travers des murs de votre chambre.
Un micro enregistre toutes vos conversations intimes.
Et un canon électronique, magnum de 20 mm à six barillets, peut transformer votre quartier en un véritable enfer d'apocalypse.
Il vole, LA, juste au dessus de vous !
Et SEUL, un homme peut l'empêcher d'être utilisé contre vous.
Réalisé par un briscard du cinéma de genre, Tonnerre de Feu avait fait grand bruit lors de sa sortie en salles en 1983 pour l'aspect ultra spectaculaire de son action explosive et l'idée singulière d'un appareil de filature façonné pour l'espionnage. D'après un scénario de Dan O'Bannon, le film s'approprie d'un argument d'anticipation afin de mettre en garde les dérives des technologies modernes et les nouveaux procédés de surveillance à distance. En l'occurrence, John Badham imagine la conception révolutionnaire du Blue Thunder (en français: tonnerre bleue !). Un hélicoptère ultra perfectionné apte à espionner par caméra infrarouge à travers les murs, écouter et enregistrer les conversations indiscrètes à l'aide d'un micro, et tirer à canon électronique sur n'importe quelle cible. Cette arme ultra moderne étant principalement conçue pour mieux déjouer la violence urbaine et le terrorisme de grande ampleur à l'approche des jeux olympiques. Suite à l'agression meurtrière d'une militante contre la délinquance, l'officier Frank Murphy va découvrir que cet assassinat avait été prémédité par des dirigeants de la police et de la politique afin de vanter l'efficacité novatrice du Blue Thunder. Conscient de son utilisation illicite, Frank décide de dérober l'appareil et va tenter de dévoiler aux médias une conspiration politique.
Avec sa mise en scène virtuose déployant des séquences homériques au souffle épique étourdissant, Tonnerre de Feu coiffe au poteau la plupart des films d'action entrepris durant la décennie 80. Et il faudra attendre le maître étalon du genre, Die Hard de John Mc Tiernan pour retrouver une telle efficacité narrative et surtout une ampleur visuelle décoiffante promulguée à sa pyrotechnie. Avec la présence attachante de trois gueules burinées invétérées (Roy Scheider magnétise l'écran avec son traditionnel charme viril, Warren Oates lui donne la réplique avec une retenue véhémente et Malcolm McDowell excelle à les provoquer dans celui d'un traître sarcastique !), John Badham possède un don inné pour élaborer un spectacle attractif à partir d'une réflexion alarmiste sur la vidéosurveillance. Car il faut bien le dire, l'aspect fascinant de son argument en revient tout autant à la star charismatique du "Blue Thunder", engin aérien pourvu de gadgets indécents afin de prôner l'institution du "big brother". Il faut le voir se faufiler entre les buildings des cités urbaines pour contrecarrer moult poursuites endiablées avec des avions de chasse ! A cet égard, durant ces 45 dernières minutes, John Badham nous peaufine assidûment un spectacle de haute voltige ahurissant de fluidité technique (looping salvateur à l'appui !). C'est simple, nous sommes véritablement immergés dans la peau d'un pilote d'aéronef pour survoler au dessus du ciel et suivre sa trajectoire aléatoire avec la limpidité d'une action virevoltante (chassés croisés avec rivaux qualifiés pourchassant Murphy à l'aide de missiles orientés vers des tours d'immeubles !).
D'une efficacité optimale dans sa structure narrative, Tonnerre de Feu transcende le cinéma d'action sans effet de fioriture ou de surenchère putassière et met en exergue un appareil de sécurité anti-terroriste trop perfectionné pour violer la liberté de l'individu. Jouissif en diable, il reste en l'état un grand spectacle de virtuosité technique au réalisme rigoureux et à la thématique visionnaire.