The Thing

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Messagepar BRUNO MATEI » 21 Septembre 2011, 11:17

THE THING
Réalisateur: John Carpenter.
Année: 1982.
Origine: U.S.A.
Durée: 1h49.
Distribution: Kurt Russel, Wilford Brimley, David Clennon, Keith David, T.K Carter, Richard A. Dysart.

Sortie en salles en France le 3 Novembre 1982. U.S: 25 Juin 1982.

FILMOGRAPHIE: John Howard Carpenter est un réalisateur, acteur, scénariste, monteur, compositeur et producteur de film américain né le 16 janvier 1948 à Carthage (État de New York, États-Unis).
1974 : Dark Star 1976 : Assaut 1978 : Halloween, la nuit des masques 1980 : Fog 1981 : New York 1997 1982 : The Thing 1983 : Christine 1984 : Starman 1986 : Les Aventures de Jack Burton dans les griffes du Mandarin 1987 : Prince des ténèbres 1988 : Invasion Los Angeles 1992 : Les Aventures d'un homme invisible 1995 : L'Antre de la folie 1995 : Le Village des damnés 1996 : Los Angeles 2013 1998 : Vampires 2001 : Ghosts of Mars 2010 : The Ward

Un an après le crépusculaire New-York 1997, John Carpenter enrôle à nouveau son acteur fétiche Kurt Russel et entreprend un remake de La Chose d'un autre monde, préalablement mis en scène par Hawks et Niby. Le terme remake se trouve ici quelque peu galvaudé puisque cette version réactualisée se révèle la plus fidèle au court récit originel de John W. Campbell (Who Goes there ?). Echec public lors de sa discrète sortie en salles en 1982, The Thing s'est affublé au fil des décennies d'une réputation de véritable chef-d'oeuvre du fantastique moderne, au même titre que d'autres classiques indétrônables comme Alien, Shining ou Carrie. Une oeuvre avant-gardiste (pour cause de bide commercial imbitable !) entamée sur fond de trilogie dans sa thématique de l'Apocalypse, dont Prince des Ténèbres et l'Antre de la Folie seront les chapitres ultérieurs.

Antarctique, 1982. Dans une station de recherche scientifique logée par des américains, un chien de traîneau vient y trouver refuge après avoir été pourchassé par une équipe de norvégiens particulièrement pugnaces et hostiles. Après une rixe mortelle entre les deux équipes de chercheurs, deux des compagnons américains décident d'investir le camp adverse abandonné. Sur place, ils découvrent un corps congelé et décident de le ramener à leur refuge pour pouvoir l'autopsier. Pendant ce temps, l'animal est emprisonné dans une cage parmi la présence d'autres chiens. Rapidement, un métamorphe difforme et horrifiant s'extrait du corps du canidé pour s'approprier de la chair des autres mammifères.

Sommet de terreur aussi palpable que sous-jacente, The Thing est un huis-clos glaçant implacable et sans concession auquel un groupe de scientifique éreintés vont user de subterfuge et persuasion pour tenter de démasquer lequel d'entre eux est physiquement investi d'une chose extra-terrestre.
Dès le magnifique préambule se déroulant dans de vastes dunes enneigées, l'inquiétude s'accapare de nos héros susceptibles, témoins malgré eux d'une chasse meurtrière perpétrée par des norvégiens délibérés à assassiner un chien de traîneau. Après que nos héros se sont loyalement défendus contre les balles perdues des étrangers fébrilement affolés, ils décident d'aller jeter un oeil en interne du camp antagoniste situé à proximité de leur office. Carpenter distille au compte goutte un sentiment lattent d'inquiétude et de mystère à la vue de la découverte de divers cadavres congelés par la température climatique, retrouvés dans un état inexplicablement décomposé quand certains d'entre eux n'ont pas eu l'aubaine de recourir au suicide exutoire. Le thème ombrageux et lancinant d'Ennio Morricone va venir admirablement accentuer ce sentiment hostile, indéfinissable d'une menace invisible semblant s'infiltrer auprès de l'alliance de ces chercheurs américains à l'attitude rebutée. C'est avec l'entrée en scène d'une première agression de la chose extirpée du corps vivant du chien de traîneau retrouvé par nos protagonistes que l'affolement et la terreur vont s'accaparer de leur serein quotidien. Ce qui frappe et scotche littéralement le spectateur (éjecté en amont du plafond !) vient de la qualité exceptionnelle d'ahurissants effets spéciaux élaborés par notre illustre Rob Bottin. Sans jamais outre-mesure épater la galerie avec un quelconque prétexte grand-guignolesque, cette scène d'anthologie inventive et saugrenue impressionne et éprouve le public dans son intensité émotionnelle sévèrement explicite. Sachant de surcroît que les trucages mécaniques sidérant de réalisme frénétique sont filmés en temps réel ! Du jamais vu pour l'époque !

La suite des évènements dramatiques va largement décupler ses métamorphoses incongrues endossées par "la Chose" dans une lente descente aux enfers érigée sur la psychose et le délire de persécution. Une dégénérescence psychologique va en effet être allouée à chacun de nos héros pris en otage par cette entité invisible. Le doute, la paranoïa, la folie et la crainte de trépasser vont instinctivement s'approprier de leur état d'esprit épris de marasme incontrôlé dans un refuge restreint à la température réfrigérante !
Reste donc à savoir qui est qui ? quel est le prochain à subir le viol de la chose, incessamment déterminée à annihiler toute présence humaine sur cette contrée polaire australe ! Un test sanguin prescrit pour chacun des membres de l'expédition est obligatoirement soumis afin de disculper ou condamner au grand jour le sujet potentiellement contaminé. Ce moment de vérité fatidique devient sous la caméra assidue de Carpenter un moment oppressant mémorable à la tension quasi insupportable ! Et les effets-spéciaux toujours plus renversants de rivaliser d'ingéniosité dans l'art de confectionner une créature difforme et horrifiante dans ses inlassables mutations organiques. Et cela sans jamais verser dans la gratuité, le ridicule ou la gaudriole de foire, un véritable exploit !

La sobriété des interprètes tous remarquables de conviction austère et de prudence monolithique, nous mènent par le bout du nez à savoir quel est la prochaine victime apte à subir les sévices corporels de la chose, toujours plus belliqueuse, délétère et imperceptible ! Kurt Russel, en tête, mène en leader opiniâtre son groupe destructurée sans héroïsme ni bravoure, puisque coupable d'avoir involontairement causé la mort d'un de ses acolytes amorcé sur l'offensive. Accoutré d'une barbe volumineuse et d'un parqua imperméable, notre chercheur chevronné s'alloue d'un flegme autoritaire compromis dans une paranoïa anxieuse pour tenter de dénoncer la nouvelle victime contaminée par la chose avant de l'annihiler.

Jeu de massacre paroxystique transcendant le sentiment épidermique de la paranoïa aliénante, épreuve de survie insolente confrontée à une poignée d'individus davantage autonomes et suspicieux, The Thing est un chef-d'oeuvre inoxydable sur la requête insidieuse de l'être humain opposé à son pire ennemi: lui même ! Ce suspense d'une terreur sournoise géré de main de maître par un cinéaste au sommet de son art est attelé à perdurer et transcender les altérations du temps. Tandis que le caractère innovant des FX inégalables façonnés par Rob Bottin sont aptes à entrer dans la légende des images de cauchemar les plus improbables du 7è art.

P.S: Toute personne avide de redécouvrir ce monument se doit de posséder la magnifique édition Blu-ray sortie il y a quelques années chez Universal ! L'image immaculée est proprement sidérante de clarté limpide. Une expérience viscérale qui laisse pantois et permet de savourer comme au premier visionnage un film à la photographie éblouissante !
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BRUNO MATEI
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Messagepar Gama08 » 21 Septembre 2011, 17:35

Je confirme pour le BR ! Une redécouverte...
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