Réalisateur: Ti West
Année: 2013
Origine: U.S.A.
Durée: 1h41
Distribution: Amy Seimetz, Joe Swanberg, Kate Lyn Sheil, AJ Bowen, Cal Johnson, Gene Jones, Kentucker Audley.
Récompense: Prix du Jury Syfy, Gérardmer 2014.
Sortie salles France: Prochainement...
FILMOGRAPHIE: Ti West est un réalisateur, producteur, éditeur et scénariste américain né le 5 Octobre 1977.
2001: The Wicked. 2005: The Roost. 2007: Trigger Man. 2009: Cabin Fever 2. The House of the Devil. 2010: Perdants Take All. 2011: The Innkeepers. 2013: The Sacrament.
Vice est une entreprise multimédia new-yorkaise qui se polarise sur l'information, l'art et la culture à l'internationale. La compagnie, qui existe dans plus de 34 pays, est connue pour couvrir des sujets agressifs et controversés, passés sous silence par les mass media. Ce journalisme d'un nouveau genre offre un contenu à la fois captivant et original qu'on désigne sous l'appellation, "Immersionnisme".
Inspiré du suicide collectif du "Temple du Peuple" ordonné par le révérend Jim Jones (de son vrai nom, James Warren Jones) au cours duquel 908 de ces membres périrent par empoisonnement; The Sacrament relate l'expédition journalistique de trois hommes au sein d'une confrérie religieuse située à Eden Parish. Inquiet de l'état de santé de sa soeur qu'il soupçonne d'avoir infiltré une secte, Patrick décide de se rendre sur place pour la rencontrer avec l'entraide de ces comparses. Sur place, ils découvrent une étrange communauté que sa soeur aiguille parmi l'autorité faussement rassurante d'un gourou.
A l'aide du procédé en vogue du Found Footage, le réalisateur Ti West nous immerge ici dans l'isolement d'un Eden bucolique parmi la présence d'une confrérie catholique mais auquel des geôliers armés surveillent dès l'entrée toute intrusion illégale ! Avec le réalisme du docu-vérité, la première partie nous présente de manière scrupuleuse la quotidienneté de ces citadins coexistants en harmonie parmi l'allégeance de leur "père". Un prêtre conservateur prêchant uniquement la bonne parole, tolérance et respect d'autrui dans une discipline drastique. Après l'avoir interviewé, nos trois journalistes finissent par comprendre que ce dernier n'est autre qu'un dangereux fanatique ayant une mainmise perfide sur sa population. La manière dont Ti West réussit à véhiculer un climat anxiogène au sein de cette étrange communauté nous plonge dans un malaise latent qui ira crescendo au fil de l'investigation de nos trois héros. Soucieux d'être au plus près de la réalité, d'où la fonction de la caméra portée à l'épaule, le réalisateur nous plonge dans le "reportage" afin de scruter le comportement interlope de ces adeptes. Ce portrait alloué à cette population lobotomisée et la caractérisation effrayante que Ti West projette sur son gourou (l'acteur Gene Jones possède un charisme magnétique terriblement impressionnant !) fait froid dans le dos puisqu'ici la cause de Dieu est rattachée à une idéologie sectaire fondée sur le culte, le repli et l'exil. Ce sentiment d'insécurité diaphane que nos journalistes perçoivent va notamment s'exacerber avec les allégations de quelques adeptes suppliant en dernier ressort leur assistance. La seconde partie, confinée à une descente aux enfers, nous exprime un sentiment de marasme parmi le témoignage de masse d'un suicide inconscient ! Impitoyable et nauséeux, Ti West n'hésitant pas à enfoncer le clou de l'effroi face à la résultante de ce carnage planifié et auquel le sentiment d'injustice ne nous laisse pas indemne pour l'impuissance des victimes !
Si la mise en scène aurait gagné à être un peu mieux maîtrisée et que le jeu de certains acteurs s'avère perfectible, The Sacrament réussit à provoquer une terreur psychologique des plus tangibles face à l'exploitation du fait-divers ! Ce brûlot contre le fanatisme religieux, l'intégrisme et l'endoctrinement s'avère d'autant plus effarant qu'il s'inspire avec beaucoup de précision d'un authentique génocide sectaire ! (voir ci-dessous !).