Titres alternatifs: Phobia / Massacre Mansion
Réalisateur: Armand Weston
Année: 1981
Origine: U.S.A.
Durée: 1h43
Distribution: Robin Groves, Christopher Loomis, Michael David Lally, John Carradine, Gloria Grahame, Patrick Farrelly.
FILMOGRAPHIE: Armand Weston est un réalisateur, scénariste, acteur et producteur américain, décédé le 26 Mai 1988.
1970: The Hot House. 1972: Personnals (documentaire). 1975: The Defiance of good. 1976: Expose me, lovely. 1976: The Taking of Christina. 1978: Take Off. 1979: Radical Sex Styles (documentaire). 1981: The Nesting. 1984: Blue Voodoo (non crédité, dtv).
Inédit en salles dans nos contrées, The Nesting est une petite curiosité horrifique réalisée par un cinéaste méconnu ayant parfois oeuvré dans la pornographie (Defiance of good serait un incontournable pour les amateurs de X des seventies !). Traitant du thème de la hantise au sein d'une vaste demeure abandonnée, cette série B empreinte notamment quelques éléments à Shining dans la caractérisation de cette écrivaine au bord de la folie car, outre son problème d'agoraphobie, elle est envahie d'hallucinations cauchemardesques par la cause de fantômes revanchards.
Pour transcender sa peur, Lauren Cochran décide de s'exiler afin d'emménager dans une vieille bâtisse octogonale en plein coeur d'une nature forestière. Rapidement, d'étranges évènements surnaturels ne vont pas tarder à la persécuter. Déterminée à ne pas se laisser intimider et pour combattre sa maladie, la jeune femme décide d'y résider mais sombre peu à peu dans une folie paranoïaque.
Amateurs d'ambiance latente et feutrée, The Nesting est conçu sous le principe de suggestion afin de vous susciter une angoisse diffuse délicieusement palpable. Le soin alloué à ces décors d'architecture ainsi que l'esthétisme de sa photographie rétro (notamment cette reconstitution flamboyante d'un bordel des années 50) exacerbent sans peine son caractère envoûtant. D'autant plus que sa structure narrative, de prime abord éculée, finit par nous surprendre dans un alliage de délire insolent (la traque cartoonesque compromise par l'héroïne avec les agissements psychotiques d'un fermier erratique !) et d'épouvante vintage (les apparitions récurrentes des spectres farceurs au sein d'une demeure à l'aura surnaturelle !). Préalablement, et avec une belle maîtrise technique, une séquence vertigineuse confinée sur le toit de la bâtisse va redoubler d'intensité pour la survie de deux protagonistes sévèrement ébranlés par la peur du vide et d'esprits démoniaques !
Si le jeu hésitant de certains comédiens et la pauvreté des dialogues laissent à désirer, le réalisateur reste suffisamment intègre pour nous façonner un petit film d'épouvante affable aussi intriguant qu'immersif ! Qui plus est, sa dernière demi-heure particulièrement débridée laisse place à une succession de rebondissements cinglants afin de nous divulguer tous les secrets d'une filiation vénale. De manière frénétique, le réalisateur n'hésite pas dans son dernier acte à user d'esbroufe spectaculaire mais aussi d'employer une violence rigoureuse dans l'acte crapuleux d'un carnage sanglant filmé sous le mode chorégraphique du slow-motion !
De cette obscure production résulte au final un film assez maladroit (mauvaise direction d'acteurs et réalisation dilettante) mais contrebalancé par un climat d'étrangeté irrésistiblement captivant et une structure narrative multiforme assez détonante ! Une belle surprise formellement épurée faisant presque figure d'ovni, malencontreusement dénigrée dans l'hexagone !