
Titre original : Kataude Mashin Gâru
Réalisé par Noboru Iguchi
Ecrit par Noboru Iguchi
Avec Kentaro Shimazu, Minase Yashiro, Taro Suwa, Asami Honoka, Demo Tanaka, Erika Terajima, Hiroko Yashiki...
Année : 2008
Pays : Japan/USA
Durée : 96 min
.: L'HISTOIRE
La vie d'une jeune fille bascule le jour où un groupe de Yakuzas tue, en plus de ses parents, son petit frère et la torture en lui coupant le bras gauche. Décidée à se venger, elle est épaulée par les parents d'une autre victime. A eux trois, ils partent botter les fesses de ceux qui sèment la mort autour d'eux.
.: LA CRITIQUE
Noboru Iguchi, retenez bien ce nom. Il n'est pas rare dans le cinéma de genre d'avoir pu assisté à une telle euphorie. Rappelez-vous, dans les années 80, Sam Raimi avec "EVIL DEAD" a ouvert la voie à un cinéma transgressif totalement décomplexé. En 92, "BRAINDEAD", le film de Peter Jackson s'imposait comme l'un des films les plus barrés et gores qu'il nous a été permis de voir. Quand aux années 2000, on l'a attendu, longtemps attendu même, ce petit frère ou cette petite sur... et bien Noboru Iguchi a réussi son pari puisque cette hallucinante "THE MACHINE GIRL" (qu'on pourrait traduire comme « LA NETTOYEUSE») rejoint la haute marche, comme ses confrères, de ces films qui font vraiment très plaisir à voir. Et qui en matière de gore, ils en envoient pas mal !
Connu pour ses adaptations de manga et sa contribution à l'Adult Video, Noboru Iguchi a visiblement eu envie de s'amuser. Ne se prenant jamais au sérieux, Iguchi conte l'instinct de vengeance d'une jeune et jolie japonaise (interprétée par Asami, célèbre actrice porno). Son jeune frère vient d'être tué par une petite bande de malfrats. La jeune fille en tentant de le venger une première fois finit par être violée et torturée jusqu'à en perdre un bras. Affaiblie, elle est recueillie par un couple victime lui aussi de ces malotrus. Les jours passent, elle reprend du poil de la bête. Notre héroïne armée d'un bras mécanique (il s'agit en fait d'une mitraillette surpuissante) est désormais prête à retourner au combat. Sur son chemin, de nombreux individus essayeront de l'éliminer.
En se basant sur un scénario extrêmement simple (la vengeance d'une écolière) qu'il a écrit lui-même, Iguchi a isolé tout ce qu'il aimait au cinéma (les giclées de sang, les Yakuzas, les ninjas, les trucages gores, les tronçonneuses, les Samurais, les sabres) pour tout mélanger dans un délire totalement orgasmique avec entre autres, parmis les gadgets, une guillotine volante qui provoquera un fou rire (incontrôlable) à qui veut bien se divertir avec ce film. Car "THE MACHINE GIRL", c'est du pur divertissement au cas où vous en douteriez encore.
On notera toutefois le masochisme du cinéaste à vouloir utiliser les codes de la dramaturgie à contre emploi. Iguchi consacre une bonne partie du film sur les évènements pénibles que subit la jeune femme (perte des parents, mort du jeune frère, viol à répétition, mutilation), le tout dans un laps de temps assez bref. On est pris par des convulsions à force de rire des situations qui nous sont présentées. La pauvre jeune femme a beau sans prendre plein la gueule et la (...), il est alors impossible de vraiment prendre au sérieux le traitement ainsi conté.
On a depuis longtemps compris que le réalisateur cherchait à crédibiliser la revanche sanguinaire de son héroïne. Une fois armée de son légendaire bras mécanique, cette dernière nous balance en pleine poire des hectolitres de sangs et de chairs humaines. Le gore prend ainsi part à la fiction. Tout devient donc (bon) prétexte au sang et au rire dans tout un métrage qui ne laisse vraiment aucun répit au spectateur. Iguchi peut ainsi propulser son film comme il le souhaite, le public fidèle s'esclaffe devant les situations toutes plus hilardes les unes des autres.
Les maquillages sont par ailleurs forts réussis. On assiste à un véritable abattage en direct. Le gore sanguinaire ainsi présenté est totalement décomplexé pour le plus grand bonheur des spectateurs. Parmis les scènes les plus dynamiques du film, on retient le passage chez Ryota où Ami, notre héroïne principale, se livre à un combat d'une drôlerie sans égal. "THE MACHINE GIRL" jouit aussi de dialogues hilarants et complètement décalés : « Aaaah, tu m'as cloué, tu n'as pas le droit !», «Je te veux face à moi, connard », «Je vais te mitrailler la gueule sale rat ! ».
Orgie gorasse et joviale, "THE MACHINE GIRL" est une bombe ! Sans déconner, montez les enchères dès à présent, ce film est loin de passer inaperçue. Son statut culte est garanti.
Note de Cosmocats : 10 sur 10
Critique de THE MACHINE GIRL sur Oh My Gore !