Réalisateur: Roger Watkins
Année: 1977
Origine: U.S.A.
Durée: 1h18
Distribution: Roger Watkins, Ken Fisher, Bill Schlageter, Kathy Curtin, Pat Canestro, Steve Sweet, Edward E. Pixley.
Sortie salles U.S: Mai 1977 (Interdit aux - de 18 ans). Inédit en France.
FILMOGRAPHIE: Roger Michael Watkins (pseudos: Richard Mahler/Bernard Travis/Victor Janos) est un réalisateur, scénariste, producteur et acteur, né le 17 Septembre 1948, décédé le 6 Mars 2007.
1988: Decadence (Video) (as Richard Mahler). 1987: American Babylon (Video) (as Richard Mahler). 1983: Midnight Heat (as Richard Mahler). 1983: Corruption (as Richard Mahler). 1981: A Day in the Life of... The Cosmopolitan Girls (uncredited). 1981: Spittoon. 1980: Her Name Was Lisa (as Richard Mahler). 1980: Shadows of the Mind (as Bernard Travis). 1980: The Pink Ladies (as Richard Mahler). 1977: The Last House on Dead End Street (as Victor Janos).
Avertissement ! Par son climat putride et ses séquences scabreuses, le film est à réserver à un public averti.
Précédé d'une réputation sulfureuse aux séances nocturnes des Grindhouse et des drive-in, The Last house on dead end street surfe sur le thème des Snuff-movies que le duo Michael et Roberta Findley avait déjà évoqué un an au préalable dans leur médiocre Snuff. A peine sorti de prison, un cinéaste underground se lance dans l'exploitation de films pornos. Avec l'appui d'un producteur sans vergogne, il décide de le réaliser en repoussant les limites de la tolérance. Dans une ambiance électrique, le tournage va virer à l'orgie sanglante lorsque Terry décide d'assassiner devant la caméra ses acteurs ainsi que son producteur afin de proposer au public un spectacle plus vrai que nature. Expérience malsaine tout droit sortie d'un esprit dérangé, The Last house on dead end Street constitue la première oeuvre de Roger Watkins, réalisateur mais aussi acteur principal de son propre film. Un cinéaste aussi discret qu'obscur comme le souligne ses multiples pseudos qu'il emprunta également pour la confection de métrages X.
Par l'entremise d'un pitch linéaire exploitant à intervalle régulier sexe et gore de la manière la plus racoleuse (humiliations et sévices corporels s'avérant les maîtres mots !), Roger Watkins traite du mythe du Snuff-movie avec un réalisme (faussement) documenté. Un parti-pris assumé de préconiser le choc cérébral chez le spectateur participant malgré lui à une expérience visuelle et auditive profondément dérangeante (dissonance musicale à l'appui). Par son climat d'hystérie collective où chaque protagoniste est affublé d'un masque risible, ses éclairages limpides ou autrement ternes, son décor d'entrepôt insalubre et ses salles d'expérimentations, The Last house on dead end Street amorce une dérive criminelle en roue libre. Bien que son cheminement narratif ne cesse de compiler une succession de séquences chocs parfois/souvent déviantes (le célèbre supplice de la patte de bouc), le film parvient à susciter une curiosité palpable par son florilège d'images cauchemardesques où la folie désaxée semble habiter chacun des comédiens. D'ailleurs, durant ce tournage chaotique, on peut suspecter que ces derniers se soient adonnés aux drogues hallucinogènes, le réalisateur étant lui même un fervent consommateur à sa période autodestructrice. Cette ambiance aussi enragée que dérangée reflète bien les états d'âme pathologiques de celui-ci soucieux de cristalliser sur pellicule un bad-trip démoniaque habité par la perversité.
Que l'on adhère ou rejette en bloc ce délire scabreux imparti à l'expérimentation douteuse, The Last house on dead end street ne laisse pas indifférent et entretient la curiosité par son panel de séquences hystériques où l'ambiance malsaine indécrottable laisse parfois en mémoire des images d'une perversité maladive. Probablement l'une des expériences les plus cintrées de l'histoire du cinéma.
A ne pas mettre entre toutes les mains.