The Innkeepers

-> Les films d'horreur, fantastique, SF...

Messagepar BRUNO MATEI » 24 Janvier 2012, 07:45

THE INNKEEPERS
de Ti West. U.S.A. 1h41. Avec Sara Paxton, Pat Healy, Kelly McGillis, George Riddle, Lena Dunham, Alison Bartlett, John Speredakos, Jake Schlueter.

Sortie U.S: 3 Février 2012. Sortie France: indéterminée.

FILMOGRAPHIE: Ti West est un réalisateur, producteur, éditeur et scénariste américain né le 5 Octobre 1977.
2001: The Wicked.
2005: The Roost.
2007: Trigger Man.
2009: Cabin Fever 2. The House of the Devil.
2010: Perdants Take All.
2011: The Innkeepers.

En 2009, Ti West avait surpris (et réconforté) les puristes fantasticophiles avec House of the Devil pour son hommage affecté au cinéma d'épouvante des années 70 et 80. Trois ans plus tard, il renoue avec les mêmes ambitions modestes dans son huis-clos imposé par un vieil hôtel classieux auquel deux employés vont invoquer le fantôme d'une défunte préalablement pendue !

Deux gérants d'un hôtel prochainement clôturé s'intéressent de plus près aux phénomènes paranormaux en invoquant l'esprit d'un fantôme en guise d'ennui. Avec l'arrivée d'une ancienne actrice et d'un vieillard interlope, d'étranges évènements vont peu à peu se confirmer et devenir plus frénétiques.

Ti West est un véritable amoureux du genre horrifique des années 70 et 80 tant il façonne avec parcimonie son nouveau métrage largement influencé par les ambiances latentes et les angoisses diffuses. Après son formidable House of the Devil, le réalisateur renoue donc avec une histoire classique de maison hantée entièrement dédiée à l'effet de suggestion et un suspense sous-jacent émaillé de pointes de cocasserie.
Dès la mise en place de nos protagonistes principaux, Ti West accorde une principale attention à nous familiariser avec ces deux employés au caractère distinct mais à la complicité manifeste. Pat est un trentenaire solitaire occupant son temps à surfer sur le net, spécialement les pages web érigées sur l'occultisme (voirs aussi quelques sites pornos, faute d'un célibat de longue durée) quand la clientèle de son hôtel se fait rare. Son acolyte Claire est une jeune fille un peu godiche attirée par les phénomènes paranormaux que Pat s'amuse à lui narrer en guise d'ennui. Ensemble, ils décident sans conviction d'invoquer le fantôme d'une défunte anciennement pendue dans la chambre 353 de l'hôtel. C'est le début d'une succession de futiles évènements intrigants avant que ne culmine un revirement cinglant !

La caractérisation humaine de ses deux comédiens attachants, accentuée par la maladresse d'une jeune blonde à l'allure garçonne doit beaucoup au caractère sympathique qui en résulte. Avec ce duo inhérent accoutré d'une physionomie naturelle, Ti West prend son temps à nous décrire leur relation amicale non exempt de tendresse affectée (la confession de Pat à Claire sous emprise de l'alcool) avant de nous façonner sans esbroufe une traditionnelle histoire de fantôme. Par vague de scénettes burlesques improvisées par notre héroïne cumulant ses maladresses tributaires d'une peur panique, The Innkeepers réussit à provoquer l'amusement tout en nous faisant patienter pour les éventuelles apparitions surnaturelles. Une manière ludique et finaude à mieux nous prendre au piège de l'effroi légitimé dans sa dernière partie échevelée.
Au soin vétuste accordé à l'architecture de l'hôtel classique et à ses décors de couloirs lugubres ou d'une cave tamisée, le réalisateur nous entraîne en interne d'un environnement fascinant davantage anxiogène après qu'un dernier client ait préconisé d'investir la fameuse chambre 353. Soin du cadre alambiqué pour mettre en exergue des décors raffinés ou lugubres et score musical vrombissant sont octroyés pour parachever vers un climat de terreur en crescendo. Avec une économie de moyens, une bande son habilement distillée et une perspicacité à éluder le moindre effet choc inutilement explicite, The Innkeepers fait souvent appel à l'imagination du spectateur plutôt que de se laisser influencer par la surenchère spectaculaire en pleine vogue.
Quand aux fameuses apparitions fantomatiques, elles se révèlent proprement terrifiantes par leur aspect morbide et fétide, découlant d'un effet de surprise escompté ou fortuit alors que son point d'orgue cruel va surprendre le public habitué aux happy-end salvateurs.

Hormis un épilogue en demi-teinte (on apprécie sa dramaturgie finalement imposée mais la dernière image vaine ne surprend guère), le nouveau film de Ti West confirme tout le bien que l'on s'était invoqué à la vue de l'excellent House of the Devil. Avec la dextérité d'une réalisation assidue entièrement conçue à renouer avec les ambiances vétustes allouées au pouvoir de suggestion, The Innkeepers amuse par la complicité de protagonistes persuasifs et intrigue sans ambition avant de réellement nous terrifier dans un final percutant.
Vous n’avez pas les permissions nécessaires pour voir les fichiers joints à ce message.
Image
Avatar de l’utilisateur
BRUNO MATEI
Oh My Gore ! Fan
 
Messages: 1319
Inscription: 14 Novembre 2010, 10:25

Messagepar Lan » 17 Mars 2012, 12:05

Image
Ecrit par Ti West
Avec Sara Paxton, Pat Healy, Kelly Mcgillis, George Riddle, Lena Dunham, John Speredakos, Alison Bartlett

Année : 2011
Pays : USA
Durée : 101 min

L'HISTOIRE
Après cent ans d'existence, l'hôtel The Yankee Pedlar n'est qu'à quelques jours de sa fermeture définitive. Les derniers employés Claire et Luke sont bien décidés à profiter du peu de clients pour lever le mystère de cet hôtel considéré comme le plus hanté de la Nouvelle-Angleterre...Après cent ans d'existence, l'hôtel The Yankee Pedlar n'est qu'à quelques jours de sa fermeture définitive. Les derniers employés Claire et Luke sont bien décidés à profiter du peu de clients pour lever le mystère de cet hôtel considéré comme le plus hanté de la Nouvelle-Angleterre...

ImageImage
ImageImage

.: LA CRITIQUE
Ti West commence à avoir derrière lui une carrière conséquente, depuis le début consacrée au film qui fait peur mais jalonnée malheureusement de plus de plantages ("CABIN FEVER 2", "THE ROOST"...) que de réussites, toutes relatives soient elles ("THE HOUSE OF THE DEVIL"). Ces films ont cependant en commun le bon goût de vouloir rendre hommage aux glorieuses années 80 et à leurs kilomètres de couloirs étroits tous plus terrifiants les uns que les autres. "THE INNKEEPERS" s'inscrit dans cette logique, offrant au spectateur indulgent une lente plongée dans les méandres d'une vieille bâtisse aux secrets inavouables.

Claire et Luke s'ennuient ferme dans cet hôtel à l'agonie dont la fermeture est prévue pour la fin de semaine. Peu de clients : une mère et son fils en plein drame familial, une actrice sur le retour, et peu de choses trépidantes dans leur vie respectives... Luke est persuadé qu'un fantôme hante l'hôtel, il a même mis sur pied un site internet dédié au poltergeist. Ces derniers jours seront donc l'occasion pour eux de mener l'enquête.
Découpé en trois parties, plus un épilogue, annoncés sur des panneaux noirs façon cinéma muet, le film assume son parti pris old school. Mais il s'octroie tout de même une certaine originalité via un second degré et un humour rafraîchissant apportés par le duo Claire-Luke, permettant de détendre le ressort avant d'embrayer sur des scènes plus stressantes.

Et c'est là que ça se complique. Malgré une bonne volonté évidente, le réalisateur peine à instaurer une atmosphère glauque et flippante, ne se privant d'aucun cliché dés qu'il souhaite faire monter la pression. On a donc droit à de rares apparitions ultra téléphonées qui ont pour seul avantage d'être servies par des maquillages convaincants. Le reste du temps, on attend... bah pas grand-chose en fait. Personnages intrigants qui ne seront jamais traités en profondeur (le papy, l'actrice), disparition d'objet totalement inutile, semi-révélations qui restent en suspens... La liste est longue.

Cependant, si une intrigue cousue de fil blanc, des clichés difficilement défendables, une interprétation fragile du personnage central et un rythme absolument pachydermique tirent invariablement le film vers le fond, on n'est pas non plus face à une purge complète. On notera donc au rayon des réjouissances les très efficaces maquillages des fantômes, une ambiance sonore crispante, une photo parfaitement adaptée, et donc pour les plus indulgents, une progression de l'horreur plutôt bien maitrisée.

Les années 80, en plus du mia, ont accouché de quelques gros morceaux de cinéma : "VENDREDI 13", "AMYTIVILLE" ou encore "SHINING", auquel "THE INNKEEPERS" fait de nombreux clins d'œil... Et si vouloir se référer à cette glorieuse époque est une preuve d'amour du genre et une démarche plutôt louable, le contrat n'est malheureusement qu'à moitié rempli ici encore. En bref pour des vacances vraiment rock' n roll, je ne saurais trop vous conseiller de prendre une chambre à l'Overlook plutôt que dans ce Yankee Pedlar un peu trop calme...
Note de jaimelaviande : 5 sur 10

Critique du film "THE INNKEEPERS"
http://www.ablazine.com/
<a href="http://www.actuanimaux.com"><img src="http://www.actuanimaux.com/wp-content/uploads/2010/12/300x250-AAbannerV02.gif"/></a>
Avatar de l’utilisateur
Lan
Cruelty free
 
Messages: 2076
Inscription: 04 Novembre 2003, 14:19


Retourner vers Cinéma Horreur & Fantastique

Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum: Aucun utilisateur enregistré et 2 invités