The Horseman

-> Les films d'horreur, fantastique, SF...

Messagepar Oh My Gore » 28 Octobre 2009, 22:59

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Ecrit par Steven Kastrissios
Avec Peter Marshall, Caroline Marohasy, Brad McMurray, Jack Henry, Evert McQueen, Christopher Sommers...

Année : 2008
Pays : Australia
Durée : 96 min

.: L'HISTOIRE
Alice rencontre Christian qui la prends en stop et ils décident de faire un bout de chemin ensemble. Ce qu'Alice ignore, c'est que Christian est à la recherche des membres d'une équipe de tournage de film X, à la suite duquel sa fille décéda d'une overdose. Ils se retrouvent alors pris dans une spirale de violence que personne ne pourra arrêter.

.: LA CRITIQUE
Le genre de films de "Vigilante" se perpétue au travers des années et le scénario ne change pas d'un iota. Depuis la série des Bronson "UN JUSTICIER DANS LA VILLE" (1974) jusqu'au plus récents "DEATH SENTENCE" de James Wan ou encore "A VIF" de Neil Jordan avec Jodie Foster, on suit la vengeance du protagoniste sur les auteurs d'un meurtre d'une personne chère. Voila comme ça on est prévenu, et rares sont les bonnes surprises, les auteurs se contentant souvent d'illustrer platement le script de 4 lignes avec quelques meurtres et du pathos à deux balles.

Ce film ci est il différent? Et bien globalement oui. Un peu à l'instar du British "DEAD MAN'S SHOES" (2004), Steven Kastrissios joue la carte du réalisme en y ajoutant une bonne dose de violence.
"THE HORSEMAN" rappelle surtout par son script l'excellent "HARDCORE" (1979) de Paul Schrader, sauf qu'ici le personnage est un homme simple, et qu'il agit donc comme tel, se transformant en bourreau cruel afin de faire parler ses victimes de manière à trouver ceux qui sont, pour lui, responsables de la mort de sa fille.
C'est là que le film prends toute sa force, dans cette description d'un homme dépassé pour qui la vendetta est le seul moyen de racheter ses erreurs qui ont conduite sa fille à la fugue, puis à la mort.
Les victimes sont elles réellement responsables? Et si sa fille droguée était bien volontaire comme ils semblent tous déclarer, ce serait alors lui l'horrible assassin qui torture des innocents.
Attention d'ailleurs aux âmes sensibles, car même si souvent les tortures ne sont pas montrées directement, elles n'en sont pas moins atroces et efficaces. Le pompon revenant à la séquence de la pompe à vélo enfoncée dans l'urètre (le pénis quoi). Pas la pompe entière bien sur, l'embout, mais pour les impuissant qui y avaient pensé comme moyen de guérison, laissez tomber.

SPOILER:
Petit bémol quand même, la dernière partie ou Christian se retrouve aux prises avec une bande, cette fois très dangereuse, est un peu une déception. En effet cela justifie soudain toutes ses actions précédentes en faisant de lui un héros face aux méchants patibulaires, travers évité jusque la, qui amoindri la puissance du récit en le remettant sur les rails du "Revenge Movie" traditionnel.
Heureusement qu'une fin satisfaisante clôt le film de manière plus qu'honorable, même si elle ne renouvelle pas le genre non plus.
FIN DU SPOILER

En conclusion un film puissant, dur et âpre, qui n'oublie pas d'être humain et qui ravira les fans du genre ainsi que les amateurs de drame, à condition de l'aimer bien saignant.
Chochottes s'abstenir.

Note de ottorivers : 7 sur 10

Critique du film "THE HORSEMAN"
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Messagepar ottorivers » 06 Novembre 2009, 19:54

Un film qui risque de passer sous le nez des petits frenchies dommage. :(
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Messagepar BRUNO MATEI » 10 Décembre 2010, 07:09

FOLIE MEURTRIERE.
Dans la lignée des Vigilantes movie et autres Justiciers dans la Ville célébrés par Charles Bronson, The Horseman empreinte cette voie du film de vengeance avec un souci de réalisme mis en exergue dans une crudité brut de décoffrage !
L'ambiance antipathique, structurée sans aucune fioriture est vouée à un affrontement ultra violent, rugueux, malsain, baignant continuellement dans une atmosphère poisseuse. Une mise en image blafarde accentuée par une photo monochrome désaturée et renforcer ainsi la nuance rouge du sang s'évacuant des plaies tuméfiées.

Parce que sa fille fugueuse aura succombé à une overdose après avoir tourné dans un film pornographique underground, son père, Christian ne va pas supporter la mort subite de sa propre chair et décide contre toute morale d'entamer une vengeance implacable sans foi ni loi dans un déchainement de violence virant à l'hécatombe.

Ce qui surprend irrémédiablement à la vu de ce nouvel électrochoc extrêmement austère et lugubre vient de son côté réaliste, filmé à la manière d'un reportage, en accentuant les réactions anxiogènes des personnages par un emploi récurrent de gros plans filmés sur les visages ensanglantés suintant la sueur froide.
De manière machinale, le spectateur est entrainé dans la descente aux enfers d'un père rendu fou furieux du décès de sa fille pour commettre une série de crimes d'une sauvagerie inouïe. Des meurtres commis le plus souvent à l'arme blanche (batte de base-ball, couteau, marteau, massue, barre de fer, etc...) ciblant chaque protagoniste plus ou moins impliqué et/ou coupable d'avoir laissé entrainer une fille paumée sur un tournage X.

Peter Marshall dans le rôle du père vindicatif à la trogne aigrie presque banale incarne avec une froide détermination dénuée de raison un personnage haineux inondé de désespoir pour son inconsolable douleur d'avoir perdu sa fille dans des conditions sordides et inhumaines. Et cela, même si l'on ne saura jamais ce qui est véritablement arrivé en ce jour fatidique alors qu'elle semblait avoir voulu participer de son plein gré à un tournage X (selon la version similaire de chaque témoin et acteur du film underground).
Le cheminement de Christian est d'autant plus hasardeux et risqué dans sa démarche de folie meurtrière qu'il ne saura jamais pour quelle raison sa propre fille ait pu accepter un telle proposition, même si elle fut volontairement droguée avant d'avoir tourné des scènes prescrites dans la violence et le sexe.
Jusqu'au moment où Christian, fatigué de toute cette violence animale décide de laisser la vie sauve à un père de famille. En l'ocurrence, il se soumet de poser les armes et partir vers une région indéterminée en compagnie d'une jeune adolescente avec qui il s'est pris d'affection. Sans se douter que les derniers responsables de la mort de sa défunte sont fermement décidés à faire payer son bain de sang commis en leur défaveur.

La qualité éloquente du douloureux The Horseman c'est qu'il ne perd jamais de vue le profil psychologique de son personnage principal, d'abord alimenté par la soif de vengeance pour ensuite s'en détacher et finir par s'en débarrasser.
Toute la narration est soumise à une succession de scènes ultra violentes qui ne prêtent cependant pas à la complaisance, aussi brutales et insupportables soient-elles.
L'extrême sobriété de la mise en scène refuse le caractère spectaculaire, le côté jouissif d'une histoire de vengeance où le héros sans peur se retrouve volontairement seul contre tous.
Il est donc dommage que son final haletant cède parfois à quelques facilités et conventions académiques dans les exactions commises entre les protagonistes. Il emprunte de petites ficelles balisées comme la clef des menottes offerte en derniers recours, en guise de survie où le fait que le père, héroïque, maintenu par quatre molosses réussira in extremis à se dégager de ses ravisseurs. La dernière séquence finale s'accommode à une tension livrée au suspense conventionnel (à savoir lequel des deux hommes réussira à sortir vainqueur de leur affrontement sauvage et sanglant). Un final tout à fait haletant et rondement mené mais un peu en retrait de tout ce qui nous avait été présenté auparavant.

A VIF.
The Horseman est un film choc qui laisse des plaies dans sa radicalité d'une mise en scène livrée au caractère réaliste de ce qu'il nous narre sans effet de style (en dehors d'un final hardcore un peu too much et orthodoxe à mon goût).
L'inverse d'un spectacle fun et jouissif qui ne prête pas à se distraire ou fantasmer d'une bonne histoire de vengeance où le héros viril décide de flinguer avec vigueur (et complicité du spectateur) tous les méchants cabotineurs.
Ce petit film venu d'Australie ne propose donc pas la soupe habituelle et ne souhaite pas plaire au spectateur avide de sensations fortes concoctées pour rendre un spectacle excitant de violence jouissive.
The Horseman n'exprime pas de fougue et se révèle plutôt le genre de film où l'on quitte la salle sans dire un mot à son voisin. Il tire sa force dans son dévouement exhaustif au réalisme, à l'extrême, au radical, à la violence abrupte et amplifie le caractère authentique d'une vengeance sale et déguelasse. Pour livrer avec rigueur le portrait poignant et pathétique d'un homme brisé par la mort de sa fille. Un quidam n'ayant plus rien à perdre, aveuglé par l'opacité de la vengeance pour finir en derniers recours par se rétracter et fuir vers un no man's land. Un semblant de vie pour tenter d'oublier la haine et peut-être se reconstruire, avec l'aide empathique d'une nouvelle remplaçante, aimante et compatissante.
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