Réalisateur: Xavier Gens
Année: 2012
Origine: U.S.A
Durée: 1h57
Distribution: Lauren German, Michael Biehn, Milo Ventimiglia, Courtney B. Vance, Mickael Eklund, Ashton Holmes, Rosanna Arquette.
Sortie Dvd en France: 1er Juin 2012
FILMOGRAPHIE: Xavier Gens est un réalisateur, scénariste, producteur exécutif et acteur français, né le 27 Avril 1975 à Dunkerque.
2007: Hitman
2008: Frontières
2012: The Divide
2012: The ABCs of death (un segment)
Pour son troisième long-métrage, Xavier Gens nous assène un véritable coup de poing à l'estomac avec ce huis-clos post-apo d'une intensité toujours plus éprouvante. A la suite d'une explosion nucléaire, une poignée de survivants se réfugie sous l'abri d'un bunker en attendant les retombées radioactives. Davantage reclus dans le désespoir et l'individualisme, ils vont devoir faire face à leurs pires névroses meurtrières.
Film choc s'il en est, The Divide est une véritable descente aux enfers auquel une poignée de rescapés vont se retrouver confrontés à leur pire ennemi: l'homme ! Dans un climat irrespirable de claustration suintant l'insalubrité et la puanteur des excréments, nos antagonistes vont peu à peu céder à la panique du désespoir dans leur conflit de rivalité. Affamés et épuisés par la fatigue, les plus téméraires opposés à la hiérarchie d'un leader vont peu à peu se laisser motiver par la rancune dans une folie meurtrière irréversible. D'une violence abrupte jusqu'au-boutiste, Xavier Gens livre ici un constat implacable sur la nature primitive de l'homme quand celui-ci se retrouve privé de sa liberté et de son environnement familier. En l'occurrence, quand il est contraint de co-habiter en réclusion parmi l'intrusion de quidams désoeuvrés. Avec une radicalité impassible inscrite sur la dégénérescence morale, le réalisateur traite de notre instinct meurtrier, de la contagion du mal, de l'esprit d'individualité qui s'accaparent de l'homme, où orgueil et rancoeur vont laisser libre court à une haine incontrôlée. Notamment notre incapacité à pouvoir vivre en communauté quand la précarité, la peur de trépasser et la phobie de l'isolement nous écartent de la cohésion fraternelle.
Durant plus de deux heures, nous nous sentons piégés en vase clos parmi l'incivisme de ses huit occupants dont chaque membre ne pourra compter que sur sa propre indépendance. Dans un déchaînement de violence émanant de leur déchéance autodestructrice, The Divide nous plonge au coeur d'un cauchemar claustrophobique où la notion de désespoir nous laisse en état de collapse. Son final nihiliste converge vers la folie paroxystique et enfonce encore un plus le clou quand à la destinée précaire de certains survivants, alors que dehors, la fin de la civilisation a déjà sonné le glas !
The End
Soutenu par la partition désenchantée de Jean-Pierre Taïeb, The Divide s'érige en tragédie humaine sous l'entremise d'antagonistes transis de haine (Mickael Eklund vampirise l'écran en travelo sociopathe) ou de désoeuvrement (Rosanna Arquette se jetant corps et âme dans la débauche sexuelle !). Une épreuve de force immorale, un cauchemar du néant laissant au final un sérieux goût de souffre dans la bouche par son aura malsaine expansive. Le film est d'autant plus maîtrisé dans sa réalisation appliquée, parfaitement interprété et immersif en diable qu'il fut injustement banni de nos écrans de cinéma.