The Descent 2 est la suite logique de The Descent dans le sens où l'histoire se passe 48 heures après le premier opus et reprend là où nous laissait le réalisateur Neil Marshall. Sauf que cette fois, c'est sous la toute jeune caméra de Jon Harris, connu aussi pour ses talents de monteur (Snatch, The Descent, Satrdust, le mystère de l'étoile), que le film va trouver la continuité du premier. Quatre ans, c'est le temps qu'il a fallu attendre pour retourner dans les grottes sous la montagne et fricoter avec les Crawlers. Prétexte à faire peur et sursauter, plus que de chercher à comprendre les origines du peuple souterrain, The Descent 2 fonctionne parfaitement en matière de suspense et de frisson. 1h33 de claustrophobie qui nous prend aux tripes et qui ne nous lâchera que lorsque l'on aura retrouvé la lumière du soleil. Une réussite dans le style.
En 2005 sortait sur nos écrans un film surprenant interdit aux moins de 16 ans réalisé par Neil Marshall (Dog Soldiers) appelé The Descent. Une bande de jeunes filles décidaient de partir faire de la spéléologie dans les Appalaches afin de découvrir des galeries encore jamais explorées. Parmi elles, Sarah vient de perdre son mari et sa petite fille dans un atroce accident de voiture. Alors qu'elles s'enfoncent dans les profondeurs de la Terre, elles se retrouvent bloquées par un éboulement qui manque à quelques centimètres de toutes les aplatir. Cherchant un autre passage à travers le gruyère de grottes et de galeries, elles vont très vite se rendre compte qu'elles ne sont pas seules. S'il est nécessaire de récapituler l'histoire du premier film, c'est parce que The Descent 2 de Jon Harris commence sitôt l'évasion de Sarah des grottes. Alors que celle-ci est couverte de sang, traumatisée et complètement amnésique, elle est retrouvée au bord de la route par un automobiliste qui va la confier à la Police. C'est le shérif Vaines (Gavan O'Herlihy) qui prend en charge l'enquête, interroge Sarah et lui demande de venir avec eux pour retrouver les spéléologues disparus. La pauvre, encore déboussolée et complètement terrorisée à l'idée de retourner sous terre rechausse les bottes et enfile son casque.
Si Neil Marshall ne réalise pas The Descent 2, il en est cependant le producteur exécutif et confie les commandes à Jon Harris qui propose dès l'ouverture du projet de reprendre l'actrice Shauna Macdonald pour continuer l'histoire du premier là où elle s'est terminée. Harris nous emmène alors dans un labyrinthe « claustrophobique » effrayant qui n'aura de cesse de nous rappeler qu'il y a toujours un monstre de caché dans l'ombre. Peut-être qu'il use et abuse un peu trop de ce cliché pour tenter de nous faire sursauter à chaque fois qu'il juge le moment propice, mais il sait le faire avec justesse et frappe presqu'à chaque fois dans le mille. On peut sentir de manière évidente l'influence du film de Marshall de par l'utilisation de la lumière qui a son rôle à proprement parler dans toute cette mise en scène. Avec le hors champ créé par l'obscurité, Jon Harris assure également une bande sonore symbiotique qui joue à merveille sur l'effet de présence et qui assure une ambiance pesante et lourde en ces lieux souterrains. En revanche, alors que l'on croit en apprendre d'avantage sur la présence des monstres, on ne trouve presque rien et la trame narrative prend la même tangente que le premier film. On sent la volonté de faire peur et de retrouver un cinéma d'épouvante classique totalement assumé par le réalisateur qui ne cherche pas non plus à représenter une figure de style mais tend vers l'efficacité en faisant de l'utilisation de la lumière la clef de voûte du film.
C'est donc une réussite pour le premier film du réalisateur Jon Harris qui sert sur un plateau bien sanguinolent une suite que l'on n'a plus l'habitude de voir. Si la saga des Saw réjouit un public plus trash, The Descent 2 prend sa force dans toute cette mise en scène qui ne cherche finalement qu'à nous divertir et nous plonger au plus profond des peurs des personnages. Cinq ans après le premier, il réussit le pari de nous surprendre encore et prouve ainsi qu'à la réalisation, Jon Harris a du talent.
Avec une volonté de forme plus que de fond, The Descent 2 remplit son office sans chercher une dramaturgie trop poussée. Le film fait dans l'efficace et ça marche.
7/10 Clément Sautet.