THE DARK HOUR (La Hora Fria)
Réalisateur :Elio Quiroga.
Date: 2006.
Origine: Espagne.
Durée: 1H35.
Avec Jorge Casalduero, Silke, Julio Perillan, Omar Munoz, Pepo Oliva, Carola Manzanares, Nadia De Santiago, Sergio Villanueva, Pablo Scola.
L'argument: Rares survivants dune guerre bactériologique, une petite communauté dirigée par Maria vit enfermée dans un immeuble en plein délabrement. Dehors, lensemble de la population a été transformé en zone désertée où s'amoncèlent quelques derniers contaminés.
Mon avis: 1er long-métrage du futur réalisateur espagnol des "Témoins du mal", "The Dark Hour" est un huis-clos à petit budget étrange et attachant qui doit beaucoup de son intérêt dans la psychologie de ses personnages assez bien relevée et par le portrait tendre et poétique de ses enfants innocents, attendris, au besoin éloquent d'amour maternel (ils sont tous orphelins), épris de tendresse et de curiosité envers la rencontre amoureuse. Une vie plutôt morne et grisonnante pour cette enfance expansive, synonyme de tonus et d'énergie; n'ayant que peu de place à consacrer à leur songe d'évasion, leurs jeux familiers de loisirs enfantins même si un vieux monsieur chaleureux leur offrira de temps à autre la projection demi-mesurée d'un film insolite destructuré, sans identité, retransmis dans une vieille salle de ciné reconstituée (clin d'oeil amusé sur l'un des murs de la salle ou on pourra entrevoir de vieilles affiches ciné de "Frankenstein" et "Planète Interdite" !).
Un groupe de survivants rescapés d'une guerre nucléaire se sont réfugiés dans un immeuble désaffecté transformé en véritable prison laissant peu de place à l'oxygène et la lumière. Ce semblant de vie tente tant bien que mal de cohabiter ensemble en harmonie entre prises de bec paranos et relations conflictuelles dans l'opposition des sexes. Alors que dehors "les étrangers", des humains infectés par les radiations essaieront de pénétrer dans la forteresse. Mais une autre menace semble planer dans les recoins sombres de cet immeuble au bout de longs couloirs lugubres : les êtres invisibles !
Pas de message politique, de réflexions thématiques, philosophiques sur la survie ou les conséquences, origines et raisons d'une guerre nucléaire, (bien qu'une séquence tente de dénoncer les pratiques expérimentales sur les animaux à de drôles de fins scientifiques) mais une simple série B sans prétention, divertissante, compensant son peu de moyens par une assez habile carte de suggestion et du mystère insondable dans une première heure intriguante bien rendue dans sa démarche anti clinquante, épaulée par une bonne interprétation d'ensemble s'évertuant à rendre attachant chacune de leur composition et une petite ambiance claustro bienvenue teintée de moments délirants ou macabres (les apparitions des infectés ressemblant à s'y m'éprendre à des zombies de Fulci accouplés à du Mattei et le final imprévisible sorti de nulle part !).
"The Dark Hour" est un petit film étonnant, teinté de poésie, assez efficace et sympathique pour passer un agréable moment jusqu'à l'arrivée inconcevable d'un final nihiliste en apothéose pour annoncer une surprise de taille que personne n'aurait pû imaginer.
Le genre de revirement estomaquant, de coup de théâtre éclaboussant qui faisait les beaux jours d'une certaine "4è Dimension" de Rod Serling à la fin de chacun de ses épisodes.
Une curiosité tout à fait charmante en somme.
Note: Attention à l'affiche mensongère (sur un air de Creep) car il ne s'agit ici en rien d'un film d'horreur terrifiant et sanglant mais sachez que moins vous en saurez sur le genre, plus grande la surprise sera !