par SUSPIRIA » 05 Avril 2010, 15:54
1ère réalisation du scénariste de Saw 4,5,6,7 et de la trilogie Feast, Marcus Dunstan exploite le filon à la mode du torture porn lancé avec la célèbre série interminable des "Saw" mais aussi "Hostel" et tous ces autres dérivés ayant emprunté le même chemin (le dernier en dâte, le sympathique "Train").
Le metteur en scène nous concocte à sa manière (et certains effets de style modernes) un huis-clos cauchemardesque violemment épicé, tendu, éprouvant et d'une brutalité inouie dans les scènes gores outrancières un peu trop surenchérées à force de trop en donner au spectateur et concurrencer les maîtres étalons de ce genre qui n'en a que faire de la suggestion.
La scénario malin et inhabituel nous fait amener 2 intrus dans une paisible maison de banlieue : un voleur cambrioleur venu au départ dérober un diamant mais qui devra tenter malgré lui par ses propres moyens plutôt précaires de sauver une pauvre famille séquestrée par un tueur en série machiavélique, collectionneur d'êtres humains (en désignant sa proie la plus courageuse) d'une férocité et d'un sadisme inoui, vêtu d'un masque noir, déssiné de manière difforme sur le visage, bandelé à la manière d'une momie, superbement sombre et sinistre par sa touche malsaine qui renvoit au regard brillant, fluorescent du tueur. Un aspect qui le rend encore plus terrifiant, dérangeant, douceureusement vicieux !
On pourra penser à "La fille qui en savait trop" de Mario Bava pour la maison devenue un véritable terrain de mine à pièges tous plus tordus et sadiques les uns que les autres et durant tout le film nos protagonistes devront tenter d'esquiver et repousser tous les plans insidieux mis à épreuve d'un tueur impitoyable habité par la perversité et l'envie de tuer plaisament dans l'art de la torture. Il faut le voir souiller ses victimes affolées et impuissantes ou simplement leur faire prétendre qu'elles y passeront peut-être dans les secondes à suivre ! Et à ce niveau "The Collector", véritable condensé de crudité et de gore extrême sera peu avare en visions abondantes de plans sanglants sur les corps, des visages lapidés, entaillés, des crochets qu'on enfourne sur la chair des victimes, des pièges à ours installés sur le sol de la cuisine, le lampadaire du salon infesté de couteaux de cuisine et prêt à tomber, un fluide acide velouté de couleur jaune déposé sur le sol d'une des chambres auquel un malheureux chat n'aura pas la possibilité de se détacher, des cafards réunis dans un bocal qu'on essaiera de sortir par le feu pour les laisser s'échapper sur l'estomac lapidé d'une victime terrorrisée !
Chaque pièce de la maison de l'horreur renferme un piège méticuleux et comme dans le giallo "La Fille qui en savait trop", des fils de nylon invisibles à l'oeil nu placés au hasard renfermeront le plus impitoyable des destins et ne laissera aucune concession ni échappatoire aux témoins de ce jeu de cache-cache sans possible issue pour la survie.
Toute la réussite du film doit à la formidable conduite du récit d'une incessante efficacité ne laissant tenir un instant de répit au spectateur, impliqué dans une spirale infernale et sordide de l'horreur absolue concocté par un tueur masqué et ganté, véritable monstre musculaire qui semble être dôté d'une force invincible car le final titanesque en compagnie du cambrioleur déterminé à en finir, réaliste et crédible dans le combat acharné des 2 corps violentés nous laissera sur une touche particulièrement amère et proprement terrifiante malgré son caractère un peu too much et facile dans la surabondance des coups portés et des traces laissées sur les plaies du tueur et du voleur. Un anti happy-end bienvenu nous assénant ce dernier coup fatal rigoureux.
Assez bien interprété (surtout le voleur campé par Josh Stewart, sorte de sosie de Sean Penn ainsi que la petite héroine assez juste dans ses expressions de frayeurs enfantines) "The Collector" est une excellente série B bien hard, superbement menée et malgré quelques facilités éprouvées (surtout vers le final) il reste un de ces petits films assez roublards et extrêmes qu'on prend toujours plaisir à déguster.