The Burrowers

-> Les films d'horreur, fantastique, SF...

Messagepar Oh My Gore » 13 Mai 2009, 19:54

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Réalisé par J.T. Petty
Ecrit par J.T. Petty
Avec William Mapother, Clancy Brown, Sean Patrick Thomas, Jocelin Donahue…

Année : 2008
Pays : USA
Durée : 93 min

.: L'HISTOIRE
1879, une région désertique des Etats-Unis. Une famille de fermiers disparaît dans des conditions pour le moins étranges. Un groupe de cowboys accompagnés d'une troupe militaire se lancent à leur recherche, persuadés que les responsables sont les indiens. Ils n'imaginent pas qu'il s'agit d'autre chose, de bien pire...

.: LA CRITIQUE
Après l'agression d'une famille de fermiers du Dakota, Marry-Anne disparaît. Coffey, son fiancé décide de partir à sa recherche, accompagné par deux cowboys. Chemin faisant, le groupe se joint à une troupe militaire menée par Henry Victor, un général sudiste déterminé à traquer les indiens Utes, qu'il considère comme responsables et auxquels il voue une haine viscérale.
Après avoir capturé et torturé l'un d'eux, l'équipée se fait attaquer en pleine nuit par d'étranges créatures, dégageant ainsi de tous soupçons les premiers incriminés...

Présenté en ouverture du dernier Festival du Film Fantastique de Gérardmer, le dernier film de J.T. Petty relève le pari de mélanger deux genres à priori bien distincts: le western et l'épouvante. Non sans rappeler des films comme "VORACE" d'Antonia Bird, "GALLOWWALKER" d'Andrew Goth ou "BLOOD RIVER" d'Adam Mason, c'est surtout du côté de "TREMORS" que la comparaison demeure la plus flagrante !
Néanmoins, contrairement à la série au ton léger lancée par Ron Underwood en 1990, "THE BURROWERS" choisi une voie radicalement différente...

Après une ouverture assez brutale et sanguinolente, le réalisateur préfèrera prendre son temps pour poser le décor et les personnages, et ainsi imposer un certain rythme (que quelques spectateurs trouveront peut-être trop lent) tout en prenant à contre-pied la mouvance actuelle qui consiste en d'incessants mouvements de caméra !
A la manière d'un road movie, nous suivrons donc les aventures de ces personnages - parfois un peu trop stéréotypés - dans leur voyage à travers des plaines truffées de trous gluants et jalonnées de corps entre la vie et la mort et de cadavres en état de décomposition.

D'après les connaissances des indiens et leur proximité avec la nature, cette série de morts serait le fait des Burrowers, eux qui se nourrissaient autrefois de bisons jusqu'à ce que tous périssent sous les balles des hommes blancs. Désormais, ces créatures vivant sous terre se contentent du seul gibier qui se trouve encore sur leur territoire : la chair humaine.

A propos des origines des Burrowers, le film ne fourni aucune explication, et c'est sans doute mieux ainsi. L'apparence même des « monstres » reste également assez mystérieuse pendant un bon moment, puisqu'on ne les voit que de nuit la plupart du temps. Les scènes d'attaques sont, quant à elles, très bien mises en scènes, (sans doute grâce à l'expérience acquise par J.T. Petty lorsqu'il travailla sur "MIMIC : SENTINEL") et les paysages de toute beauté s'ajoutent à des plans larges tournés au format scope pour renforcer cette impression d'immensité désertique pourtant dénaturée par l'intervention de l'homme.

Les fans de série TV trouveront de surcroît leur bonheur avec un casting de têtes connues comme Laura Leighton ("MELROSE PLACE"), Clancy Brown ("HIGHLANDER", "STARSHIP TROOPERS", "LOST"), Doug Hutchinson ("X-FILES", "LOST"), William Mapother ("LOST", "THE GRUDGE"), Sean Patrick Thomas ("THE DISTRICT", "SEXE INTENTIONS", "DRACULA 2000", "HALLOWEEN RESURRECTION", "THE FOUNTAIN"), ou encore Karl Geary ("MIMIC 3", "STAG NIGHT")...

Sans grande prétention mais visiblement sincère, "THE BURROWERS", se révèle une assez bonne surprise au final. Le film propose en outre une sympathique petit note écolo, à l'instar d'un certain nombre de longs métrages présentés cette année à Gérardmer, dénonçant les méfaits de l'activité humaine sur l'environnement.

Note de Lan : 6 sur 10

Critique de "THE BURROWERS"
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Messagepar SUSPIRIA » 16 Avril 2010, 21:11

Réalisateur en 2003 d'un "Mimic 3" de triste mémoire, J.T Petty s'attaque en 2008 à la réalisation et l'écriture d'un projet peu commun : un western académique associé à l'horreur organique terrestre !
Une mixture rarement abordée au cinéma qui aura tout de même offert au moins un chef-d'oeuvre passé inaperçu à sa sortie : "Vorace" de Antonio Bird en 1999 et un excellent divertissement fun et classieux avec "Tremors" (1990) de Ron Underwood.
La narration de "The Burrowers" nous entraine dans une ballade à cheval modérée à travers les vastes espaces de l'ouest américain dans le Dakota avec ses magnifiques étendues désertiques et ses plaines menaçantes magnifiquement photographiées en clair obscur dans de superbes décors naturels.
Une famille entière composée de 10 personnes se fait subitement agressée en pleine nuit sans que l'on sache qui a pû commetre ces crimes. Le lendemain, on découvre dans la maison 4 corps retrouvés morts ! Fergus Coffey qui devait se marier avec l'une des filles des membres de la famille va unir ses forces aidé d'une troupe militaire pour tenter de retrouver sa bien-aimée, les assassins ainsi que les 5 autres survivants possibles de cette attaque subite dont la suspiscion va directement concerner une colonie indienne avoisinante.
La première partie du film nous offre une sorte de "Prisonnière du désert" superbement filmée dans une ambiance languissante et pénétrante jamais dénuée d'intérêt. Soutenu par une belle brochette d'acteurs imposants et de trognes anti-stars, on retrouvera avec plaisir dans le rôle principal l'excellent Doug Hutchinson, l'intriguant William Mapother (l'un des méchants de la série t.v Lost) ou Clancy Brown (la face noire d'Highlander) dans un second rôle de soldat chevronné, un briscard réputé menant la barque mais en un temps écourté car nous allons vite nous apercevoir qu'il sera rapidement destabilisé, désarçonné par un ennemi inquiétant, rodant et invisible qui n'aura rien à voir avec une éventuelle menace apache !
J.T. Petty nous la joue suggéré durant les 50 premières minutes du métrage pour mieux nous emballer à la manière des "Dents de la mer". Moins on en voit mieux l'imagination cèdera à l'inquiétude, l'étrangeté, le sens de l'intrigue et c'est par petites touches successives que nous ferons connaissances avec des bestioles singulières vues nulle part ailleurs, au haut pouvoir d'attraction et de fascination.
Et à ce niveau "The Burrowers" est une complète réussite, réinventant avec une belle originalité la menace envahissante de créatures rampantes indéfinissables, vivants sous terre sauf qu'ici nous n'avons pas du tout affaire à une bande de vers géants rigolos et jouissifs pour amuser la galerie. Non, dans "The Burrowers" tout est impliqué au premier degré sans une once d'humour et ces monstres magnifiquement imaginés et créés font grande impression auprès du spectateur comme leur manière de s'accaparer des corps humains empoisonnés et enterrés vivants pour ensuite être séchés puis dévorés !
La première heure conduite sur un rythme lent nous embarque doucement dans ce voyage contemplatif de plus en plus opaque, dangereux et tortueux, nymbé de mystère tout en relevant au passage un constat social, la condition humaine, raciste, laxiste des cow-boys américains n'hésitant pas à employer les méthodes extrêmes durant cette époque guerrière peu glorieuse où les indiens minoritaires étaient systématiquement assimilés à une véritable menace mortelle à éradiquer alertement (la scène finale, brève et très efficace sera éloquente à cet égard).
La dernière demi-heure laissera place à l'horreur suprême avec cette invasion de créatures venant de toutes parts où l'action intempestive à travers champs se cloturera dans une forêt ténébreuse durant cette nuit de cauchemar éprouvante entre un fermier américain, handicapé par une jambe bloquée dans un piège à ours, un indien agonisant et ces monstres carnivores déterminés de plus en plus rapprochés et débridés !
La violence sèche du film, radicale et téméraire renforce le caractère réaliste de ce western hors normes parfois étouffant, détenant sa propre personnalité à travers un univers insolite, envoutant qui retransmet avec bonheur le plaisir du cinéphile impliqué à s'évader dans des contraintes inexplorées où une inédite menace grandissante et meurtrière amplifiera au spectateur fasciné le caractère viscéral de leur aspect proprement répugnant.
La fin déconcertante refusera l'effet du happy end et nous laissera sur une touche un peu amère mais si ancrée dans la réalité des faits historiques et relatés. Tandis que défilera un générique final nous quittant sur une superbe mélodie interprétée par Nick Cave ! (All The Pretty Little Horses).
Une excellente surprise intelligement réalisée à découvrir absolument, qui n'aura malheureusement pas eu les honneurs d'une sortie en salle, se détachant pourtant largement du lot traditionnel des DTV basiques qu'on nous balance quotidiennement de façon hebdomadaire.

Note: Le film a été d'abord prévu comme une télésuite en sept épisodes fin 2007, avant d'être présenté en ouverture du festival international du film de Toronto le 9 septembre 2008 puis en France au 16e festival du film fantastique de Gérardmer le 28 janvier 2009.
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