Réalisateur: Barry Levinson
Année: 2012
Durée: 1h24
Distribution: Will Rogers, Kristen Connoly, Kether Donohue, Frank Deal, Stephen Kunken, Christopher Denham.
Sortie salles U.S: 2 Novembre 2012. Belgique: 21 Novembre 2012
FILMOGRAPHIE: Barry Levinson est un réalisateur, scénariste et producteur américain, né le 6 Avril 1942 à Baltimore.
1982: Diner. 1984: Le Meilleur. 1985: Le secret de la Pyramide. 1987: Les Filous. 1987: Good morning Vietnam. 1988: Rain Man. 1990: Avalon. 1991: Bugsy. 1992: Toys. 1994: Jimmy Hollywood. 1994: Harcèlement. 1996: Sleepers. 1997: Des Hommes d'influence. 1998: Sphère. 1999: Liberty Heights. 2000: An Everlasting Piece. 2001: Bandits. 2004: Envy. 2006: Man of the Year. 2008: Panique à Hollywood. 2009: PoliWood (documentaire). 2012: The Bay. Prochainement: Gotti: in the shadow of my father.
Et un de plus ! Profitant du filon éculé du found footage, le réalisateur Barry Levinson s'essaie au concept documenteur avec une efficacité inespérée. Illustrant avec souci d'authenticité la lente propagation d'un parasite chez les citadins d'une côte balnéaire, The Bay adopte l'unité de temps réel pour mieux nous convaincre de son péril progressif. Avec l'appui de données scientifiques énoncés par des chercheurs indécis et l'impuissance des médecins de pouvoir dénicher un vaccin afin de déjouer la pandémie, The Bay provoque fatalement une anxiété extensive chez le spectateur.
Sans faire preuve de complaisance, Barry Levinson réussit à provoquer une terreur viscérale par le biais des plaies purulentes figurants sur la peau des victimes contaminées (gestation de pustules, cloques et furoncles nauséeux). L'aspect gluant du parasite, ressemblant au départ à une larve stéroïde, éclot de prime abord dans le ventre des poissons puis grossit rapidement pour muter en une forme de crustacé isopode (à l'instar de Frissons de Cronenberg !). C'est donc par l'eau salée de la baie, empoisonnée par les ruissellements agricoles et les excréments de poulet, que les baigneurs vont se transmettre communément la bactérie à une vitesse grand V ! Un parasite se nourrissant d'abord de la langue de ces victimes avant de s'empresser de dévorer la chair humaine de l'intérieur du corps (on peut aussi suggérer les effets carnassiers du virus évoqué dans Cabin Fever). Avec une profusion d'images d'archives plutôt glauques et de reportages chocs retransmis par une journaliste scrupuleuse, The Bay nous entraîne dans un cauchemar catastrophiste dont l'homme impuissant ne peut avoir aucun recours pour enrayer la menace. C'est ce sentiment prégnant de réalisme docu illustrant avec une certaine verdeur l'affluence dégénérative des victimes infectées, agonisants dans d'horribles souffrances, qui nous provoque désarroi mais aussi malaise palpable face à l'imagerie gore déployée.
Film d'horreur écolo dénonçant les méfaits pernicieux de la pollution et du nucléaire, tout en suggérant ironiquement le terrorisme biologique, The Bay aurait été une banale série B d'horreur s'il n'avait pas été conçu sous le principe du Found Footage. S'il se révèle sans surprise et inévitablement répétitif, son indéniable efficacité émane de la véracité des faits exposés face à une menace bactériologique épouvantablement délétère. Là où Soderbergh avait échoué de manière pompeuse à daigner nous terrifier avec son virus MEV-1 dans Contagion, Barry Levinson s'en tire haut la main en jouant sans compromis la carte du démonstratif épidermique.