Terreur à l'hôpital central de Jean-Claude Lord, 1982

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Terreur à l'hôpital central de Jean-Claude Lord, 1982

Messagepar BRUNO MATEI » 04 Juillet 2014, 06:31

Titre d'origine: Visiting Hours
Réalisateur: Jean-Claude Lord
Année: 1982
Origine: Canada
Durée: 1h43
Distribution: Michael Ironside, Lee Grant, Linda Purl, William Shatner.

Sortie salles France: 30 Juin 1982. Canada: 21 Mai 1982

FILMOGRAPHIE: Jean-Claude Lord est un réalisateur, scénariste, monteur et producteur canadien, né le 6 Juin 1943.
1966: Délivrez-nous du Mal. 1972: Les Colombes. 1974: Bingo. 1976: Parlez nous d'amour. 1977: Panique. 1979: Eclair au Chocolat. 1982: Terreur à l'hôpital central. 1984: Covergirl. 1986: The Vindicator. 1986: Toby McTeague. 1987: La Grenouille et la Baleine. 1989: Mindfield. 1989: Eddie and the Cruisers 2: Eddie Lives ! 1992: Landslide. 2002: Station Nord.

En pleine vogue du slasher initié par Halloween et Vendredi 13, le canadien Jean-Claude Lord se prête au genre afin de concurrencer avec les succès de l'époque. Alors qu'Halloween 2 venait de remporter un accueil commercial considérable, le réalisateur réexploite le même décor hospitalier pour planter l'action de Terreur à l'Hôpital central. Alors qu'une journaliste est invitée sur un plateau télévisé afin de débattre de la légitime défense chez les femmes, un psychopathe entre par effraction dans sa demeure pour l'attendre après son intervention. Blessée au couteau après une violente altercation mais sauvée in extremis par l'un de ses collègues, elle est affectée dans un centre hospitalier. Déterminé à ne pas lâcher sa proie, le tueur décide également de s'y rendre afin de la retrouver.

Série B conventionnelle à la réalisation routinière, Terreur à l'Hôpital Central pâtit notamment d'un scénario canonique où les situations éculées ne prêtent pas en sa faveur. Pourtant, en faisant preuve d'une certaine indulgence, les inconditionnels de slashers devraient tout de même y trouver leur compte grâce à l'efficacité de situations alarmistes où le tueur ne cessera de s'en prendre aux patients démunis d'un hôpital. Car avant d'atteindre sa cible, il se délecte à commettre par orgueil sadique diverses homicides (il photographie parfois l'agonie de ses victimes pour les mémoriser dans un album souvenir !) à l'intérieur et en externe de l'établissement. Qui plus est, avec la présence inquiétante de Michael Ironside, l'acteur nous dépeint la caricature d'un psychopathe misogyne au passé traumatique. Puisqu'au travers de flashs-back, on apprend brièvement que son père lui commettait des attouchements sexuels lorsqu'il était enfant, quand bien même sa mère était victime de violence conjugale. En prime, la brutalité de ses meurtres exécutés de sang froid impressionnent parfois par leur réalisme sans sombrer dans une complaisance sanglante. La stature bedonnante du comédien et son air impassible habité par le cynisme renforçant cette appréhension de dégoût face à la lâcheté de ses exactions (à l'instar d'une prostituée brimée par ses jeux sexuels, tendance masochiste !). Si le scénario à tendance à se répéter (le tueur ne cesse d'aller et venir en interne de l'hôpital pour achever sa devise), on reste tout de même interpellé par ses tentatives acharnées à daigner assassiner une journaliste gagnée par la paranoïa. La dernière partie haletante nous offre d'ailleurs un retournement de situation plutôt habile lorsque notre psychopathe se résout une ultime fois à investir l'hôpital en se faisant passer pour une victime accidentée, quand bien même la police était sur le point de l'alpaguer.

Orthodoxe, répétitif et dénué de surprises, Terreur à l'hôpital central fait pourtant preuve de sincérité à élaborer un psycho-killer assez violent car dépourvu de concession (le châtiment réservé à certaines victimes détonne par leur froideur !). La bonne volonté des comédiens (même si William Shatner fait preuve de timide intervention !) et la présence rigide de Michael Ironside permettent notamment de mieux nous impliquer dans les enjeux de stress, quand bien même certains moments de tension réussissent à tirer leur épingle du jeu (le sort indécis réservé à l'une des infirmières, la poursuite finale dans le sous-sol hospitalier).
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BRUNO MATEI
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