SUPERSTITION (la malédiction de la sorcière)
Titre Original: Superstition.
Réalisateur: de James W. Roberson.
Année: 1982.
Origine: Canada.
Durée: 1h26.
Distribution: James Houghton, Albert Salmi, Lynn Carlin, Larry Pennell et Jacquelyn Hyde.
FILMOGRAPHIE: James W. Roberson est un réalisateur canadien.
1980: The Legend of Alfred Packer (sous le nom de Jim Roberson)
1982: Supersitition
1991: The Giant of Thunder Mountain
Inspiré par la vague des films de demeure hantée ayant sévi quelques années avant sa confection (Poltergeist, Amityville 1 et 2, le Couloir de la mort, Trauma), Superstition fut à l'époque de sa sortie en vhs un véritable hit dans les rayons des vidéo-clubs pour l'amateur de gore festif. Il doit en effet son succès et sa réputation grâce à l'efficacité de ses effets-spéciaux remarquables, réalisés de manière professionnelle, n'ayant rien à envier aux exploits techniques de maître notoires comme Tom Savini, Ed French ou Dick Smith.
Alors que deux meurtres inexpliqués viennent d'avoir lieu dans une demeure abandonnée réputée hantée, les paroissiens d'une église décident de la mettre en location. Rapidement, une famille lambda décide d'y emménager. Mais de mystérieux évènements ne vont pas tarder à se manifester alors que la police aux aguets tente d'appréhender le potentiel criminel.
On peut dire que ce film inédit en salles aura marqué toute une génération de fantasticophiles des années 80 grâce à la florissance des vidéos clubs estampillés en mode VHS, tant le bouche à oreille fut vite enthousiaste, précipité d'une réputation sulfureuse grâce à ces épatantes séquences gores.
Quand on revoit aujourd'hui cette série B plaisante, on se rend compte à quel point la négligence d'un scénario inexistant et d'un manque flagrant d'intensité dramatique peut-être sauvé par l'abondance de ces scènes horrifiques particulièrement sanglantes et spectaculaires.
Personne n'a oublié son préambule inquiétant baigné d'une ambiance angoissante sous-jacente auquel deux énergumènes réunis dans une sombre demeure vont être sauvagement assassinés par une entité surnaturelle. Corps élevé en lévitation pour être violemment fracassé contre le plafond, tête humaine explosée dans un micro onde et surtout l'impressionnante séquence qui voit un des jeunes lascards se retrouver coincé entre une porte fenêtre se refermant subitement en séparant son corps littéralement découpé en deux parties. Une scène abrupte réellement bluffante dans son impact réaliste et sa cruauté incisive qui s'ensuit.
Ce prologue prometteur, riche en émotions fortes se révèle le meilleur moment du film avant de pouvoir renouer avec ce même climat morbide et affolant dans son final bordélique bondé de péripéties meurtrières.
Reste que durant la majorité du récit, il faut bien avouer que la narration extrêmement faiblarde peine à nous captiver durablement, et cela même si un évènement meurtrier intervient de manière récurrente environ toutes les dix minutes de bobine. La trame résumable en quelques lignes s'attribue d'une légende locale auquel en 1684 une sorcière jugée par l'inquisition aurait été condamnée à périr noyée dans le lac des environs. Ayant juré de se venger devant le témoignage des villageois rancuniers et médusés, elle promet de revenir dans un avenir prochain importuner ses descendants pour appliquer sa terrible vengeance expéditive.
Hormis son gros handicap scénaristique et le peu de consistance des personnages caractérisés, Superstition possède malgré tout un indéniable capital sympathie grâce en priorité à la pertinence de ses effets chocs inventifs. Il réussit à établir un intérêt constant par la dextérité d'une réalisation assez efficace et de la présence de protagonistes sympathiques futilement attachants. Comme ce flic obtus, obstiné à appréhender un simplet du village, potentiel coupable de la mort de son coéquipier retrouvé mort noyé dans le lac. Ou encore ce jeune révérend Thompson au physique d'intellectuel docile et empathique, prêt à protéger de façon héroïque chaque membre de la nouvelle famille persécutée par la sorcière maudite.
Il faudra donc attendre son final haletant pour renouer avec le prélude ambitieux dans sa quête de terrifier avec l'entremise de scènes chocs insolentes. Un point d'orgue cruel émis sans concession auquel certaines morts décimées vont encore marquer les esprits dans sa sauvagerie tolérée par refus de bienséance.
Comme cette séquence très violente illustrant avec verdeur la mort d'une jeune donzelle retrouvée allongée sur le sol, sévèrement maintenue par la sorcière assénant de multiples coups de burin sur un pieu orienté au beau milieu du front de sa victime !
Hormis ces défauts majeurs précités, son montage appoximatif et ses personnages rudimentaires mais sympathiques, Superstitions reste une bonne série B sauvée par l'impact subversif de ses effets-spéciaux ambitieux (trois séquences chocs restent ancrées dans les mémoires), d'une ambiance angoissante lourde parfois oppressante et d'une bande musicale lugubre alternant le rythme languissant monocorde et des tempos endiablés plus échevelés dans les situations rocambolesques.