Slice

-> Les films d'horreur, fantastique, SF...

Messagepar Oh My Gore » 07 Mai 2010, 22:31

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Ecrit par Kongkiat Khomsiri, Wisit Sasanatieng
Avec Arak Amornsupasiri, Sonthaya Chitmanee, Jessica Pasaphan, Chatchai Plengpanich

Année : 2010
Pays : Thaïlande
Durée : 99 min

.: L'HISTOIRE
Bangkok est le théâtre d'une série de meurtres épouvantables, dont les victimes démembrées et découpées sont à chaque fois retrouvées dans des valises rouges. L'enquête de l'inspecteur Chin est au point mort et la police reste impuissante. Elle fait alors appel à Tai, un ancien tueur à gages qui purge une peine de prison. En apprenant les meurtres et leurs détails, le prisonnier a soudain l'intuition d'une piste, venue du passé....

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.: LA CRITIQUE
Voici une bonne surprise que ce thriller du réalisateur d'"ART OF THE DEVIL 2" et "3" !
"SLICE" nous emmène à Bangkok où un serial killer particulièrement vicieux s'amuse à découper ses victimes en petits morceaux pour les mettre dans des énormes valises rouges... Lorsque le fils du ministre est tué, la police décide de se secouer les puces : l'inspecteur Chin fait appel à Tai, un prisonnier libéré exceptionnellement pour remonter la piste du tueur... Les souvenirs de l'ancien tueur à gages vont alors devenir la clé de l'énigme...
"SLICE" possède de solides atouts. On est tout d'abord bluffé par la qualité de la photo et l'efficacité de certaines scènes. L'ouverture donne un avant goût de la qualité graphique du film : le tueur, vêtu d'une grande cape rouge, fait irruption dans une chambre d'hôtel plongée dans le noir, pour assassiner sauvagement un pédophile - sans oublier de lui couper les organes génitaux avant de s'éclipser. On apprécie également la scène de massacre dans une boîte de nuit : filmé au ralenti, le tueur en rouge transforme en bain de sang une fête costumée où l'humeur était pourtant à la sensualité...

La scène où l'on voit le tueur tout vêtu de rouge évoluer dans les rues d'une Bangkok transfigurée par un savant jeu de lumières est également un vrai plaisir pour les yeux. Vous l'aurez compris, niveau photo, le film ne déçoit pas.

Heureusement, ça suit aussi niveau histoire. Les souvenirs de Tai deviennent le fil rouge de l'histoire : grâce à des flashbacks de sa jeunesse, les pièces du puzzle s'assemblent et on découvre des éléments sur les victimes... et le tueur. Le thriller, à la trame assez classique au début, laisse la place au drame et s'intéresse, en profondeur, au passé de Tai et de ses amis de l'époque. Des scènes assez crues de son passé refont surface, notamment lorsque le spectateur se plonge dans son amitié avec Nut, jeune garçon maltraité par les jeunes de son âge et violé par les adultes.

"SLICE" nous offre donc des scènes plus intimistes, sans pour autant perdre de vue la quête d'identité du mystérieux tueur. L'intrigue devient plus solide et on a même droit à un twist final assez efficace et bien amené - et que l'on n'a pas deviné dès le début du film, ce qui se fait rare ! Le final n'est pas bâclé mais au contraire plutôt surprenant, à l‘ambiance douce-amère...

Sortant des sentiers du thriller typique, "SLICE" s'intéresse de près au vécu de ses personnages pour nous livrer toutes les pièces du puzzle. Intelligent, beau et gore, on se plonge totalement dans cette quête de la vérité... qui risque de réveiller des souvenirs plutôt douloureux et surprenants pour le spectateur !
A noter que les ricains ont acheté les droits du film, mais on voit mal ce qu'un remake pourrait apporter - une version édulcorée de plus peut-être ?

Note de Myrtle : 7 sur 10

Critique du film "SLICE"
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Messagepar ottorivers » 08 Mai 2010, 11:38

Même avis que Myrtle, un thriller sympa, juste assez gore et pas trop con, ce qui fait plaisir à voir, sans compter un sens esthétique non dénué d'intérêt. On pense même un peu aux "giallo" (Gatti rossi in un labirinto di vetro (1975) ou "Eyeball") avec ce tueur tout de rouge vêtu, qui bien qu'un peu voyant n'est pas trop exposé et évite le ridicule. Je n'ai grillé le final que quelques minutes avant sa résolution, ce qui arrive rarement finalement, bien qu'il soit devinable en y réfléchissant bien, mais l'histoire étant suffisamment tortueuse pour nous tromper, je ressort satisfait.
7/10 (aussi)
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Messagepar SUSPIRIA » 25 Août 2010, 15:26

LA MORT DU CHAPERON ROUGE.

Dans la mouvance d'un thriller horrifique estomaquant, taillé à la serpe, Khomsiri Kongkiat va triturer nos habitudes de spectateurs confortés dans la tradition de ces ingrédients habituels maintes fois dupliqués et/ou falsifiés (ref: seven).
Un genre contemporain rendu balisé et orthodoxe alors qu'ici le réalisateur investi dans une structure singulière va avant tout nous évoquer avec une maestria indiscutable une douloureuse évocation infantile. En même temps de nous livrer un bouleversant portrait de tueur en série comme on en n'a rarement vu au cinéma (qui a déjà versé une larme devant un thriller horrifique malsain, pervers et suffocant ?)

L'histoire hybride qu'il nous narre à pour but de décrire un traumatisme indélébile lié à l'enfance battue, torturée, réduite à la déchéance dans l'âme souillée avec tout ce que cela comporte comme séquelles irrémédiables et irréversibles.
Un groupe d'enfants sauvages et rebelles vont porter atteinte à la dignité avec un nouveau venu de la partie. Un adolescent clairsemé, solitaire et réservé, fréquemment battu par son paternel alcoolique et pédophile !
Dans cette bande de petits caïds livrés à eux mêmes, l'un des leurs va se lier d'amitié avec le souffre douleur souvent impuissant par tant de sévices invoqués et d'humiliations quotidiennes répétées en leur faveur. Et le calvaire ne fera que s'amplifier quand le jeune garçon retrouvera son foyer pour affronter son père névrosé rongé par l'alcool. Un déchet putassier de l'inhumanité ayant perdu toute notion de moralité et d'humilité.
De cette liaison inopinée entre les deux jeunes enfants va se nouer une douloureuse histoire d'alliance, d'affection et de fraternité dans un monde sans pitié régi par la violence omniprésente des bas quartiers thailandais.
On devine alors très rapidement que le tueur incriminé n'est autre que cet enfant révolté, totalement dénaturé d'émotion ou d'une parcelle de tendresse au vu des corps décharnés pour les victimes retrouvées, décomposées ou taillées en morceaux.
C'est son ancien ami de longue date qui aura la lourde tâche de le retrouver dans une ville fuyante et hostile pour enrayer ces épouvantables crimes perpétrés.
Mais ce voyage au bout des ténèbres n'est pas au bout de nos peines et de nos surprises quand à connaitre la véritable révélation identitaire du fameux tueur encapuchonné d'une chape rouge ! Et cela même si on démasque au bout des 20 dernières minutes le vrai coupable présumé, un autre coup de théâtre beaucoup plus éloquent viendra rebondir, tout remettre en question et bouleverser cette improbable histoire d'amour et d'amitié !

Dans une mise en scène destructurée des conventions habituelles au genre et des tics de poncifs tant rebattus, Khomsiri Kongkiat va nous entrainer dans une éprouvante descente aux enfers stylisée qui sait parfaitement où elle souhaite nous mener. Au règne du chaos !
Cette réalisation dénaturée fourmille d'idées incroyables, d'un adroit sens visuel, d'une grammaire conductrice iconoclaste, de poésie nonchalante avec la nature épanouie, d'hommages et de clins d'oeil à tout un pan du thriller transalpin (voir l'hallucinante scène baroque et psychédélique de la boite à partouze, l'accoutrement flamboyant du tueur ou bien cette balle visée dans la bouche d'un flic).
La forme esthétique est accentuée par une éclatante photographie saturée, véritable raffinement où chaque plan noyé de chaudes couleurs illumine nos yeux.
Cet électro-choc pesant et foudroyant malaxe avec une incroyable maitrise nos émotions partagées par une sèche crudité dans sa violence retransmise de manière frontale, sans anesthésie et notre bouleversement face à un portrait de tueur hétéroclite, consolidé dans la douleur autant physique que morale. Un constat alarmant de deux êtres brimés qui ont tout perdu de leur fatal destin, annihilé par le spectre de la violence sournoise et la torture tendancieuse au service du Mal.
Un réalisme parfois difficilement supportable bien que suggéré dans les séquences les plus poignantes parce que totalement au service de la psychologie meurtrie de ces personnages . Surtout quand on touche à l'innocence et l'insouciance de l'adolescence.

Le final déchirant laisse place à la désuétude, à un appel désespéré pour la délivrance au nom de l'amour. Un témoignage librement avoué d'une magnifique histoire d'amants retrouvés, de coeurs laminés à jamais sur leur fin de tragédie.
Ce qui nous achèvera lourdement dans un tourbillon de révolte, une compassion dérangée d'avoir été le témoin d'un destin innomable.
Le reflet tristement universel de ce que l'être humain pathétique, rendu perverti contre son gré est capable de nous communiquer. Retransmettre par la barbarie sa haine extériorisée dans notre monde vilipendé. Bienvenu en enfer.
Un chef-d'oeuvre ambivalent, les yeux rougis par l'amertume de nos larmes sanguines, le teint blafard dont on sort d'un pas trainant sans évoquer une réaction définie !
SUSPIRIA
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Messagepar jaimelaviande » 21 Février 2011, 08:33

Un thriller sympathique, aux références assez flagrantes (Seven évidemment mais j'ai aussi pensé à Old Boy) avec une histoire suffisamment "originale" pour tenir le spectateur en haleine et graphiquement très réussi. Par contre on retrouve le travers commun à beaucoup de prod' asiatiques: certaines scènes sont surjouées et dégoulinent de pathos. C'est vite gavant et parfait pour se détacher des personnages. Le final est complètement saboté par ce sentimentalisme beaucoup trop appuyé, c'est dommage.
Sinon c'est un film à voir ne serait-ce que pour son twist qui comme dit plus haut n'est pas décelable au bout de 15 min. Ce qui est tout de même rare...
6/10
jaimelaviande
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