Six femmes pour l'assassin

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Messagepar BRUNO MATEI » 15 Décembre 2010, 20:58

SIX FEMMES POUR L'ASSASSIN
Titre Original: Sei Donne per l'Assassino / Blood and Black Lace
Réalisateur: Mario Bava.
Année: 1964.
Origine: Italie.
Durée: 1H30.
Distribution: Cameron Mitchell, Eva Bartok, Tomas Reiner, Ariana Gorini, Dante Di Paolo, Mary Arden, Franco Ressel, Luciano Pigozzi, Massimo Righi, Lea Lander, Francesca Ungaro.

FILMOGRAPHIE: Mario Bava est un réalisateur, directeur de la photographie et scénariste italien, né le 31 juillet 1914 à Sanremo, et décédé d'un infarctus du myocarde le 27 avril 1980 à Rome (Italie).
Il est considéré comme le maître du cinéma fantastique italien et le créateur du genre dit giallo.
1946 : L'orecchio, 1947 : Santa notte, 1947 : Legenda sinfonica, 1947 : Anfiteatro Flavio, 1949 : Variazioni sinfoniche, 1954 : Ulysse (non crédité),1956 : Les Vampires (non crédité),1959 : Caltiki, le monstre immortel (non crédité),1959 : La Bataille de Marathon (non crédité),1960 : Le Masque du démon,1961 : Le Dernier des Vikings (non crédité),1961 : Les Mille et Une Nuits,1961 : Hercule contre les vampires,1961 : La Ruée des Vikings, 1963 : La Fille qui en savait trop,1963 : Les Trois Visages de la peur, 1963 : Le Corps et le Fouet, 1964 : Six femmes pour l'assassin, 1964 : La strada per Fort Alamo, 1965 : La Planète des vampires, 1966 : Les Dollars du Nebraska (non cédité), 1966 : Duel au couteau,1966 : Opération peur 1966 : L'Espion qui venait du surgelé, 1968 : Danger : Diabolik ! , 1970 : L'Île de l'épouvante ,1970 : Une hache pour la lune de miel ,1970 : Roy Colt e Winchester Jack, 1971 : La Baie sanglante, 1972 : Baron vampire , 1972 : Quante volte... quella notte, 1973 : La Maison de l'exorcisme, 1974 : Les Chiens enragés,1977 : Les Démons de la nuit (Schock),1979 : La Venere di Ille (TV).

DES FEMMES SOUMISES POUR L'ESTHETE DU CRIME.
Un an après le thriller néophyte qui avait établi les codes du Giallo avec La fille qui en savait trop, Mario Bava récidive à nouveau dans cette tendance mais avec un sens ambitieux tellement plus alambiqué et pertinent.
A l'inverse du noir et blanc orthodoxe de son prédécesseur, il accède ici à l'emploi de la couleur pour exacerber une recherche visuelle polychrome, foisonnante et délirante.
La marque suprême de ce chef-d'oeuvre intemporel: un canevas machiavélique à la structure consciencieusement établie baignant dans une atmosphère irréelle. Ce joyau gothique flirtant la perfection allait alors s'imposer pour sublimer son genre fétichiste avec ce titre notoire précurseur, Six Femmes pour l'assassin (titre équivoque au passage).

A Rome, dans les ateliers d'une célèbre maison de couture, un mystérieux assassin sévit pour décimer une à une leurs employées vulnérables. De belles demoiselles juvéniles sont la cible du tueur depuis que le journal intime de la première victime dévoilerait des révélations compromettantes contre celles-ci. La police, impuissante, enquête de manière vaine sans pouvoir bénéficier d''indices fructueux. Alors que dehors, le meurtrier masqué continue d'appliquer ses horribles méfaits en toute impunité.

Dès l'entrée en scène concédée, un plan rapproché vers une fontaine de jouvence scintillante et colorée, le ton est donné. Le film inscrit irrémédiablement une teinte irréelle chargée dans son aspect visuel onirique et baroque, à la lisière du fantastique.
Alors qu'à peine cinq minutes de métrage viennent de s'écouler, un meurtre brutal va avoir lieu dans la cavité d'une forêt ténébreuse échappée d'un conte de fée. Un crime odieux d'une rare violence commis devant nos yeux par un tueur ganté et masqué réfugié dans ce refuge caverneux. Un environnement rendu fantasque sous la caméra de notre faiseur d'images oniriques laissant apparaitre au coin du cadre, juste au côté du cadavre exsangue, la candeur affinée de quelques pétales de fleurs caressées par le vent, délicatement plantées et dressées dans l'indolence d'une fraiche verdure.

Des scènes majestueuses de ce genre, Six Femmes pour l'assassin en déploie un florilège mis en exergue dans la beauté funeste de décors somptueux regorgeant de détails insolites pour créer un environnement excentrique.
De gentes demoiselles tourmentées à la beauté gracile vont évoluer dans le refuge d'étranges demeures gothiques filmées comme des fresques picturales devant la caméra inspirée du maestro. Car ici, rien n'est laissé au hasard avec l'ambition singulière d'un Bava perfectionniste au sommet de son art.
L'atmosphère macabre aux lisières du fantastique, le climat angoissant suintant l'inquiétude, la peur et la stupeur, les meurtres sauvages impressionnants de brutalité (particulièrement osés pour l'époque), les éclairages soumis à des nuances criardes formant des plans picturaux superbement cadrés ainsi que ces objets mis en valeur avec souci du détail raffiné concourent de nous entrainer dans un cauchemar insolite au suspense impeccablement étudié et entretenu.
La richesse de son implacable scénario impliqué dans le cynisme, entremêlé de fausses pistes, imprévus et révélations soudaines nous captive sans relâcher d'une seconde la pression exercée sur notre conscience émotionnelle. Cette narration baignant dans la perversité et le sadisme se soumet à l'horreur la plus effrontée dans un sens esthétique envoûtant alors que le film date de 1964 !

L'interprétation globale de l'ensemble (Cameron Mitchell formidable d'austérité) accède avec conviction à la véracité des épisodes dramatiques décrits et nous sommes succinctement sous le charme d'un défilé galant de jeunes comédiennes italiennes promises en sacrifice dans leur souffrance moribonde commise par un abjecte assassin.
D'ailleurs, on notera l'audace insolite de l'accoutrement vestimentaire atypique de celui-ci. Un tueur camouflé de vêtements noirs mais surtout masqué d'une sorte de bas blanc limpide mis en exergue de manière diaphane sur son visage. Comme si cet imposteur machiavélique était depuis toujours dénué d'identité et de personnalité.

ET LA MORT APPORTA LA DOULEUR.
Bercé par une musique Jazzy de Carlo Rustichelli plutôt inattendue dans ce genre perverti, Six Femmes pour l'Assassin rayonne toujours aujourd'hui comme à la prémices de sa naissance acquise en 1964.
La perfection perfide de son scénario morbide au service d'une une mise en scène ambitieuse consolidée dans une virtuosité esthétique probante concluent à une pièce maitresse d'un raffinement déluré pour chaque séquence peaufinée. Tel un peintre transi, rongé par ses ambitions hermétiques devant sa toile de peinture conçue.
Alors oui, Six Femmes pour l'assassin confirme bien que son successeur Dario Argento doit énormément à l'entreprise baroque, subversive de Bava et que cette oeuvre charnière se révèle sans doute la quintessence prégnante du Giallo transalpin.

NOTE: Six Femmes pour l'assassin a été monté avec l'aide de compagnies française et, surtout, allemande puisqu'il s'agit d'une coproduction avec l'Allemagne de l'Ouest.
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Messagepar Killjoy » 21 Décembre 2010, 13:25

6 femmes pour l’assassin
Mario Bava
Coproduction France/Italie/Monaco

Un mystérieux tueur assassine des mannequins d’une maison de haute couture.
La police est sur les dents pour le retrouver !
Un des plus grands films du Maestro, au même titre que « Black Sabbath » ou « Bay of blood ».
Il y baigne un érotisme sous jacent et toujours ces décors filmés avec une maestria impénétrable dont lui seul a le secret !
Ces plans incroyables avec des mouvements de caméra le placent à jamais comme un auteur génial, bien en avance sur les autres à son époque !
Il demeure une mise en scène parfaite, linéaire et gracile comme le dit si bien mon ami Bruno Dussart, il emploie le mot parfaitement approprié !
Ajoutée à tout cela une investigation sans la moindre faille pour déterminer l’identité du meurtrier et un final glacial et névrotique, tenant, néanmoins, parfaitement la route, eu égard aux motivations du coupable…
Un bijou frôlant le sans faute, doublé d’une attention toute particulière sur la beauté charnelle des actrices, ultra bandantes et parfaitement dans leurs rôles…
Cameron Mitchell possède une classe indéniable et Eva Bartok est incendiaire à l’extrême dans un personnage d’une perversité certaine, mais soumise à son amant bec et ongles, malgré sa fortune convoitée avec obsession et qui attisera nombre de jalouseries…
Mais chut …
Ne racontons pas trop le film, sachez juste qu’il reste un sommet du polar italien et qu’il inspira énormément de monde bien après, élaborant avec raffinement les attributs conventionnels d’un genre voué à devenir le « giallo ».
Un régal absolu à posséder impérativement et qui fit l’effet d’un coup de tonnerre dans le cinéma italien d’alors (dixit Jean Pierre Dionnet, dans une présentation du mythique « Cinéma de quartier » sur canal plus vers 1991).
« Six femmes pour l’assassin » est tout simplement un classique !
10/10
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Messagepar BRUNO MATEI » 21 Décembre 2010, 15:38

:rolleyes:
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Messagepar aede » 19 Février 2011, 18:50

Un vrai bijou à voir (ou revoir) totalement baroque par le maître du genre !
Perso, j'ai bcp aimé ce film...
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