Date(s) de Sortie(s) : FRANCE: 1967 | U.S.A: 26 octobre 1967
Réalisé par : Terence Young
Avec : Audrey Hepburn, Alan Arkin, Richard Crenna, Efrem Zimbalist Jr., Jack Weston, Samantha Jones, Julie Herrod...
Distributeur : Warner Bros.
Genre : Thriller
Pays : USA
Durée : 1h45
Titre original : Wait Until Dark
Une jeune aveugle réfugiée seule dans sa maison se voit harceler par un trio de gangsters peu scrupuleux fermement décidés à récupérer une poupée remplie de drogue cachée à l'intérieur de la demeure.
Le grand Terence Young qui toucha à tous les genres durant sa carrière s'essaye ici au thriller et décide de nous concocter un modèle de suspense dans la parfaite lignée des plus grands films du maître Alfred Hitchcock. Le scénario machiavélique (tiré d'une pièce de théatre) d'une diabolique précision dans sa structure est un pur concentré de plaisir masochiste dont la règle de base est de persécuter une pauvre jeune femme innocente seule et aveugle en se jouant de son lourd handicap et employer divers rôles d'imposture de la part de ses odieux comploteurs pour mieux lui faire avouer par tous les moyens ou se trouve la fameuse poupée trafiquée.
Terence Young s'amuse avec une vraie perversité et non sans une certaine cruauté à un rapport de force inépuisable entre les assaillants et la victime Susy de plus en plus inquiétée puis effrayée par les constants va et vient des inconnus. Un rôle de femme d'apparence fragile interprétée par la frêle et douceureuse Audrey Hepburn en jeune dame impuissante et débordante de bon sens mais qui au fur et à mesure de l'intrigue (et malgré son lourd handicap) se doutera de la supercherie aidée en cela par une petite voisine adolescente insolente et espiègle mais généreuse et particulièrement futée pour passer en travers des mailles du filet de ces faux représentants.
Les rôles commencent alors peu à peu à s'inverser dans ce huis-clos étroit ou l'on commence à connaitre et reconnaitre visuellement chaque recoin d'ameublement dans cette partie de cache cache interminable prenante voire passionnante et à son tour Susy qui connait chaque moindre parcelle de son habitation se décidera à combattre coûte que coûte par son courage, sa force mentale et sa ténacité et rendre la monnaie de ses ravisseurs pour leur faire subir le même sort que son infirmité: les rendre à leur tour aveugles par le simple fait de détruire toutes les ampoules de la maison ! D'ou le titre français évocateur: seule dans la nuit !
Et ce final en apothéose est un grand moment d'angoisse et de tension d'une remarquable inventivité dans ses détails d'agression et de survie (une allumette, la lumière d'un frigidaire, un bidon d'essence, un couteau de cuisine) que ce soit pour la victime ou le(s) tueur(s).
Le trio de ses odieux sbires interprété par Richard Crenna, Jack Weston et surtout le démoniaque Alan Arkin dans un triple rôle sont remarquables d'audace et de sadisme dans la pression psychologique exercée sur la victime et la petite partition musicale discrète sombre et inquiétante convient parfaitement au ton du film, un classique à l'efficacité paroxystique qui, 42 ans plus tard n'aura rien perdu de sa saveur.
Anecdote amusante: Lors de sa sortie en salles, les responsables des cinémas éteignaient graduellement l'éclairage lors des 12 dernières minutes du film, au fur et à mesure que Susy cassait les ampoules dans le film.