Milosh, ancien hardeur Serbe est contraint d'accepter un dernier contrat qui pourrait mettre sa femme et son fils à l'abri du besoin pour longtemps. Par l'intermédiaire de Layla, l'une de ses anciennes partenaires, il rencontre Vukmir, un homme d'affaires aux nombreux appuis politiques, ayant fait fortune dans le porno. Milosh hésite car l'une des clauses du contrat stipule qu'il n'aura aucun droit de regard sur le script et qu'il devra improviser au gré des scènes qui lui seront imposées. Mais il est loin de savoir que Vukmir entend tourner le plus grand et trash des porno snuff de tous les temps. Avec un casting provenant des quartiers pauvres, y compris des enfants, il compte bien livrer l'uvre ultime avec viols, tortures et les pires sévices imaginables jamais montrés devant la caméra.



.: LA CRITIQUE
Une chose est sûre si ce film a déjà fait couler beaucoup d'encre (ou usé des claviers), ce n'est que le début et c'est pour une fois totalement justifié. Sa réputation malsaine n'est certes pas usurpée et il contient bien parmi les pires sévices vu sur un écran de cinéma. Il y a bien longtemps que certains s'étaient déjà penchés sur le sujet du Snuff (un film avec des meurtres réels, je le rappelle), mais tout extrêmes soient-ils, on ne les trouvait jusqu'ici qu'en vidéo, et la plupart avaient des budgets avoisinant un vrai "Snuff", c'est à dire pas grand chose. On pense à la série des "GUINNEA PIG", "PSYCHO: THE SNUFF REELS" du Japon, ou plus récemment la trilogie américaine "AUGUST UNDERGROUND" qui allaient vraiment très loin dans l'atroce, renforcés en cela par le fait qu'ils avaient été confectionnés comme de vrai "snuffs".
Ici, ce n'est pas le cas, on a une véritable histoire, et si on assiste aux tournages des scènes, le réalisateur évite au maximum l'effet du rendu vidéo, ce qui est un choix plutôt judicieux. Le malaise n'en est que plus grand d'assister à tout ça dans un joli 35 mm avec une photo et une lumière soignée. Malgré son aspect techniquement très propre, qui nous rapproche de ce que l'on voit habituellement, le contenu, lui, est tout à fait inédit et risque de faire se soulever les foules d'intégristes en tout genre. Viols d'enfants à peine nés (le "newborn porn"), tortures sadiques, sexes en érection (factices) mais montrés sans pudeur, nihiliste jusqu'au bout de son propos, il est uniquement réservé aux amateurs à l'estomac bien accroché, car ce n'est pas juste un "Torture Porn" de plus.
Vous voilà prévenus. Si vous avez trouvé les récents "SAW" et consorts insupportables (je ne parle pas des scripts...), alors passez votre chemin ou vous vous retrouverez avec votre déjeuner sur les genoux.
Ceci étant dit, que vaut l'animal lui même, si l'on met de coté ces énormes détails ?
C'est là que le bât blesse un peu. Il faut savoir qu'il a obtenu l'aval de la "Film Serbia Center", et des autorités du pays, trouvant qu'il était nécessaire de montrer la violence à l'écran afin de traduire les troubles que la Serbie traverse depuis des années. Vraiment sympa ces Serbes, quand on pense au battage médiatique que des films français tels que "MARTYRS" et "IRREVERSIBLE" ont suscité chez nous à cause de leur violence, et qui passe en comparaison pour des Disney.
Voilà une bien belle intention, mais qui est ici bien exagérée, puisqu'on ne peut pas dire que l'on se rende compte de la misère environnante, tandis que l'on suit Milosh de villas avec piscine en lieux de tournage aseptisés. Mise à part une courte scène avec une petite fille qui tire de l'eau, l'alibi social est tout de même bien maigre. Toujours est-il que celui-ci ne vous laissera pas indemne, quoi que vous en pensiez, si vous avez l'occasion de le voir. On peut d'ores et déjà oublier toute exploitation ciné en France à coup sûr et espérer une sortie DVD dans quelques mois.
Mais faut-il l'espérer d'ailleurs ? Fallait-il faire ce film ? L'ai-je aimé ?
J'avoue avoir été un peu déçu en ce qui concerne l'histoire un peu fouillis avec toutes ces séquences d'hallucinations sous drogues diverses et les incohérences du script qui plombent un poil la véracité du propos. Mais bon, en terme d'horreur, on y va franco, surtout dans l'idée, car tout n'est pas aussi explicite non plus. Le réalisateur a eu au moins le courage de nous balancer une fin digne du spectacle auquel on venait d'assister.
La Serbie risque de nous réserver d'autres surprises dans l'avenir, puisque celui ci n'est pas un cas isolé, comme nous le prouve ce "THE LIFE AND DEATH OF A PORNO GANG", plus petite production sur le même sujet, qui bien que moins excessif réserve de bons moments du même cru.
No Future Man !
Note de ottorivers : 6.5 sur 10
Critique du film "A SERBIAN FILM"