Le Sang du Vampire

-> Les films d'horreur, fantastique, SF...

Messagepar BRUNO MATEI » 04 Novembre 2011, 07:42

LE SANG DU VAMPIRE
Titre d'Origine: Blood of the Vampire.
Réalisateur: Henry Cass.
Année: 1958.
Origine: Angleterre.
Durée: 1h24.
Distribution: Donald Wolfit, Vincent Ball, Barbara Shelley, Victor Maddern, William Devlin.

FILMOGRAPHIE: Henry Cass est un réalisateur, scénariste, producteur et acteur britannique né le 24 Juin 1902 à Londres, décédé en 1989.
1949: La Montagne de Verre.
1950: Jennifer. Vacances sur Ordonnance.
1951: Histoires de jeunes femmes.
1955: Windfall. No Smoking.
1956: Bond of Fear.
1957: Professor Tim. Booby Trap.
1958: Le Sang du Vampire.
1960: The Hand.
1965: Give a Dog of Bone.
1968: Happy Deathday.

La même année que la sortie du chef-d'oeuvre de Terence Fisher, Le Cauchemar de Dracula, le réalisateur anglais Henry Cass entreprend un film d'épouvante traitant du même thème vampirique mais abordé cette fois-ci d'un point de vue scientifique. En effet, dans le Sang du Vampire, notre savant fou accompagné d'un traditionnel assistant difforme est contraint de réapprovisionner son corps de sang humain en usant de transfusions sanguines. D'après un scénario de Jimmy Sangster (habituellement crédité à l'écurie Hammer) et produit par l'illustre duo Monty Berman / Robert S. Baker (l'Impasse aux Violences, Jack l'Eventreur), le Sang du Vampire détonne dans son ambiance malsaine démonstrative et son originalité à renouveler le mythe du vampire.

En Transylvanie, en 1874, un homme est exécuté après avoir été accusé de vampirisme. Son fidèle assistant réussit cependant à déterrer son corps avec l'aide d'un scientifique et réussit à lui rendre la vie grâce à une transplantation cardiaque. Malgré sa résurrection, le professeur qui avait ingérer un sérum pour pouvoir rester en vie a subi une infection sanguine. Six ans plus tard, directeur d'un asile psychiatrique, il réussit à assigner un médecin injustement accusé de la mort d'un de ses patients pour l'aider dans ses travaux morbides à usurper le sang de ces prisonniers.

Avec l'entremise d'un scénario de prime abord orthodoxe, Henry Cass réussit avec une certaine audace à détourner le thème du mort-vivant subordonné à la quête éternelle de sang humain dans le profil d'un savant fou obligé de pratiquer sur des patients de multiples transfusions sanguines au point de vidanger leur corps famélique de sang frais conservé dans des bocaux en verre.
Le lieu baroque et sordide d'un asile psychiatrique surveillé par des gardiens opiniâtres et d'une meute de dobermans affamés, enchaînés dans la cour afin de déjouer toute tentative d'évasion des prisonniers réussit à créer une ambiance lourde et inquiétante particulièrement tangible. La photographie criarde aux teintes jaunes sépia et de rouge pourpre va accentuer ce sentiment d'hostilité prégnant jusque dans la salle du laboratoire du perfide Callistratus, professeur égotiste véreux. Un environnement barbare suintant la mort latente, émaillé de cadavres moribonds éludés de toute vitalité. L'efficacité du récit insidieusement compromise par les rapports conflictuels d'un jeune médecin (excellent Vincent Ball !) contraint de subvenir à un directeur illuminé en quête de survie apportent beaucoup de mordant dans la densité de leur relation mesquine. En prime, la douceur enjôleuse de la charmante Barbara Hershey va venir futilement réconforter le sort de son amant voué à un odieux chantage. Alors que l'assistant difforme Karl, endossé par Victor Maddern, tout droit sorti d'un Universal de Frankenstein ou Dracula, ou mieux encore d'un "bossu de la morgue" ibérique, évite sobrement la caricature et exacerbe favorablement une ambiance gothique particulièrement hybride dans la variante putassière.

Mais si le Sang du Vampire se révèle aussi captivant et particulièrement intense, il le doit tout autant à la géniale interprétation de Donald Wolfit, incarnant avec plaisir masochiste le rôle abjecte d'un savant fou impassible et immoral, obsédé à l'idée de survivre en soutirant le sang de ses malades tributaires de ses injonctions. Sa mégalomanie arrogante et orgueilleuse, son physique robuste et ténébreux mis en exergue par de larges sourcils et surtout d'un regard sournois indocile irradie l'écran de ses cyniques exactions.

Baignant dans un perpétuel climat glauque et malsain agencé dans un univers gothique digne des productions Hammer, Le Sang des Vampires est un petit trésor inaltérable rehaussé par l'excellence d'une interprétation d'ensemble et d'un récit habilement structuré (à une incohérence près comme ce final vite expédié sauvant trop facilement la mise à notre héros). On sera d'autant plus surpris pour l'époque du caractère brutal octroyé à certaines dérives sanglantes dans la sauvagerie assénée par ces chiens insatiables dévorant ardemment deux protagonistes sauvagement pris à parti. Un bijou british n'ayant rien perdu de sa saveur ocre de souffre.
Vous n’avez pas les permissions nécessaires pour voir les fichiers joints à ce message.
Image
Avatar de l’utilisateur
BRUNO MATEI
Oh My Gore ! Fan
 
Messages: 1319
Inscription: 14 Novembre 2010, 10:25

Retourner vers Cinéma Horreur & Fantastique

Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum: Aucun utilisateur enregistré et 1 invité