Réalisation : Gilles Béhat
Casting : Bernard Giraudeau, Christine Boisson, Jean-Pierre Kalfon, Michel Auclair, Bernard-Pierre Donnadieu, Corinne Dacla, Nathalie Courval, Jean-Pierre Sentier...
Année : 1984
Origine : France
Genre : Drame - Action
Durée : 107 min
Synopsis :
Daniel Chetman (Bernard Giraudeau), erre un soir dans une rue déserte. Cela fait bien longtemps quil a décidé de ne plus se mêler de ce qui ne le regarde pas. Pourtant, lorsquune jeune fille blessée, derrière une palissade lui demande de laide, il sarrête pour replonger dans un passé quil a tant fuit.
Critique :
Et oui, encore et toujours les 80's avec ce film hautement recommendable et on ne peut plus représentatif de cette période bénie.
En matant Rue Barbare pour la première fois, je m'attendais vraiment à ce que le titre pouvait laisser présager ; un gros film bourrin à la Brigade des Moeurs. Pourtant, il n'en est rien. L'ambiance y est tout aussi glauque et malsaine (si ce n'est plus), mais l'interprétation des acteurs et l'aspect violent et réaliste qui s'en dégage en font un film beaucoup plus profond et dérangeant que ce à quoi l'on pouvait s'attendre.
Bernard Giraudeau est excellent dans son rôle de mec paumé, ancien délinquant et adepte de la baston de rue. Son physique, son flegme et son style le rendent tout à fait convaincant et il tient là, pour moi, son meilleur rôle. Ne vous attendez pas à de la baston et de l'action pendant 107 minutes car vous serez déçus, Rue Barbare nous narre plutôt l'histoire d'un mec rattrapé par son passé douteux et qui va tout faire pour le laisser derrière lui, quitte à y replonger, le temps de sauver une gamine des griffes du violent Hagen, interpreté par le trop rare Bernard Pierre Donnadieu (qui en fait des tonnes tout en restant crédible). Le pauvre "Chet" ne sera malheureusement pas avantagé par une famille de barge ; une femme un peu simplette et enfantine, un frangin voleur, fidéle consommateur de substance illicite et rock-star déchue, une belle soeur prostituée et un père obsédé et névrosé. On peut noter également une belle brochette de seconds rôles, l'excellent Jean-Claude Dreyfus, le regrétté Marc de Jonge (le coiffeur homo de Mon Curé chez les Nudistes et le colonel russe de Rambo III), Christine Boisson (la femme de Delon dans La Passage), Michel Auclair (vu dans La Belle et la Bête de Cocteau, Sept Morts sur ordonnance, Le Coup de Sirocco ou encore Deux heures moins le quart avant Jésus-Christ) et on parle même de la première apparition de Jean-Claude vandamme mais que je n'ai jamais réussi à trouver dans le film...
En bref, Rue Barbare est un film glauque et violent, porté par une musique lancinante signée Lavilliers, à voir absolument au moins pour la scène de baston finale entre Chet et Hagen et pour l'ambiance unique qui y règne. Un très bon film qui symbolise à merveille tout ce que j'aime dans les années 80. Des films comme ça, on en fait plus et c'est bien dommage...