
Curiosité inestimable, Riki-Oh: Story of Ricky est pas mal de choses à la fois: un « Cat III » dans sa plus pure tradition, un nanar volontaire, une parodie parfois désopilante ou encore une bande monstrueusement Gore. Contrairement à la plupart des productions de la firme Troma, à laquelle la couleur du film tend sérieusement à s'apparenter, la réalisation s'avère ici tout à fait honnête, voire au-dessus de la moyenne du genre.
L'intrigue se déroule à l'intérieur d'une singulière prison, où les gardiens corrompus mais également les détenus physiquement plus costauds que les autres font la loi, à coup de tabassages et de mutilations en tous genres; heureusement, le brave Ricky, un surhomme qu'aucun obstacle n'arrête, vient faire le ménage en tant que détenu.
Le script tourne à partir de là au gros n'importe quoi, et c'est tant mieux: Riki-Oh: Story of Ricky s'offre la quintessence du délire trash/Z en accumulant les énormités invraisemblables entre deux effets Gore graphiquement dégénérés, comme on en a jamais ou rarement vus dans le septième art. Les têtes éclatent en mille morceaux, les coups de poings traversent les corps et les visages de but en blanc, les viscères sortent des estomacs ou servent à étrangler l'ennemi, sans citer exhaustivement toutes les joyeusetés sanglantes dont est imbibé le film; n'ayons pas peur de le dire, Riki-Oh: Story of Ricky se présente comme une belle boucherie telle qu'on en trouve une fois sur dix dans le paysage du Gore, du vrai.
En dehors de ça, l'ensemble alterne entre flash-backs on ne peut plus kitsch de Ricky lorsqu'il était heureux ou lorsqu'il apprit à se battre (il adore casser des grosses briques de sagex, le bougre !) et moments de comédie grasse - les passages avec le fils obèse et sur-gâté du directeur de la prison sont à mourir de rire.
Tout ceci a beau tenir du plus définitif des n'importe nawak(s), on ne peut nier qu'il s'agit d'une bombe d'adrénaline malsaine qui nous est octroyée à nous, dignes spectateurs, avec ce qu'il faut de séquences ultra-Gore, de violence et de sadisme affreusement complaisants, mais aussi de débilité, d'humour absurde et d'abracadabrantisme pour combler nos pulsions les plus profondes, et ce durablement !
8/10
