Pyromaniac de Joseph Ellison, 1979

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Pyromaniac de Joseph Ellison, 1979

Messagepar BRUNO MATEI » 15 Mai 2013, 06:40

Titre d'origine: Don't go in the house
Réalisateur: Joseph Ellison
Année: 1979
Origine: U.S.A
Durée: 1h23
Distribution: Avec Dan Grimaldi, Robert Osth, Ruth Dardick, Charles Bonet, Bill Ricci, Dennis Hunt.

Sortie salles U.S: 28 Mars 1980

FILMOGRAPHIE: Joseph Ellison est un réalisateur, scénariste et producteur américain, né en 1948 à Manhattan.
1979: Pyromaniac
1986: Joey

Auteur de deux uniques longs-métrages, Joseph Ellison aura marqué une génération de vidéophiles avec son premier essai directement sorti en VHS dans l'hexagone. Modeste série B centrée sur l'introspection déficiente d'un schizophrène, Pyromaniac véhicule une fascination morbide dans le portrait asséné à ce dangereux pyromane et insuffle sans réserve une ambiance putride émanant de son pavillon parental.

Ouvrier dans un atelier de soudure, Donald Kohler sombre dans la folie à la suite d'un grave incident survenu sur l'un de ses collègues de travail. Par inadvertance, ce dernier s'est retrouvé prisonnier des flammes par la faute d'un combustible explosif. Choqué et fasciné par cet évènement accidentel, Donald part rejoindre son foyer mais découvre avec horreur le décès fortuit de sa mère, morte de cause naturelle. Enfin libre de la tyrannie qu'exerçait cette mégère castratrice depuis son enfance, il décide d'investir les ruelles malfamées de son quartier pour partir à la rencontre de femmes esseulées.

Ce qui interpelle immédiatement le spectateur à la vision de Pyromaniac, c'est la verdeur employée, la manière radicale et réaliste auquel le metteur en scène s'est attelé afin de crédibiliser les exactions meurtrières d'un pyromane refoulé. Pour preuve, son homicide intenté à la première victime démunie (elle se retrouve embrigadée, dénudée et enchaînée en interne d'une pièce blindée) s'avère d'une cruauté assez rigoureuse, renforcée par des effets spéciaux plutôt acerbes (on a réellement l'impression que la victime moribonde est littéralement entrain de se consumer sous l'embrasement des flammes !). A la manière d'un documentaire, Joseph Ellison s'emploie avec efficacité à nous faire partager l'intimité morbide de ce dangereux schizophrène toujours plus contrarié par ces visions d'hallucinations et ses délires de persécution. L'atmosphère putride qui émane de sa résidence familiale s'empare des sens du spectateur avec une intensité prégnante. Car cette demeure archaïque enduite de poussières exalte un parfum de renfermé particulièrement olfactif, que ce soit à l'étage de la chambre où résidait sa mégère, ou dans la pièce du salon, là ou des cadavres putréfiés ont été disposés sur chaque fauteuil. La hantise d'une voix-off délétère que le tueur perçoit dans son psyché torturé va venir également renforcer le malaise que l'on éprouve durant son cheminement meurtrier, notamment son impuissance à pouvoir refréner ses pulsions psychotiques. En prime, les sévices corporels infligés durant son enfance, que l'on découvre via l'entremise de divers flash-back, et l'assistance qu'il décide d'invoquer auprès du prêtre paroissial nous suscitent d'autant plus une certaine empathie ! On pense alors au célèbre Maniac de Lustig, (sorti à peine quelques mois plus tard dans les salles obscures !) pour le portrait imparti à cette victime de maltraitance infantile, pour le réalisme poisseux intenté à son climat feutré et la manière documentée dont le réalisateur fait preuve pour provoquer le malaise. Notamment ce final tragique étrangement similaire au destin de Frank Zitto puisque le pyromane, lui aussi épris de délire hallucinatoire, va se retrouver harcelé par la résurrection de cadavres revanchards (là encore, les maquillages impressionnants se révèlent saisissants de réalisme putrescent !).

Tour à tout poisseux, malsain et étouffant, Pyromaniac se confine en fascinante claustration auquel le spectateur s'immerge inexorablement dans les méandres d'un esprit schizophrène. L'interprétation habitée de Dan Grimaldi décuple admirablement ce malaise tangible que l'on ressent pour son rôle déchu de pyromane purificateur. En l'occurrence, cette perle de série B underground n'a rien perdu de son aura de souffre et de son efficacité narrative pourtant éludée d'une quelconque surprise. Glaçant !
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BRUNO MATEI
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