Titre d'Origine: The Legacy
Réalisateur: Richard Marquand
Année: 1978
Origine: Angleterre/U.S.A
Durée: 1h35
Distribution: Katharine Ross, Sam Elliott, John Standing, Ian Hogg, Margaret Tyzack, Charles Gray, Roger Daltrey.
Sortie salles France: 2 Avril 1980. Angleterre: Septembre 1978
FILMOGRAPHIE: Richard Marquand est un réalisateur et producteur anglais, né le 22 Septembre 1938 à Cardiff, Pays de Galles, décédé le 4 Septembre 1987 à l'âge de 48 ans d'un accident vasculaire cérébral.
1970: Edward 2 (télé-film). 1971: The Search for the Nile (télé-film). 1975: The Puritain Experience: Forsaking England (moyen métrage). 1976: NBC Special Tret (télé-film). 1978: Psychose Phase 3. 1979: Birth of the Beatles. 1981: l'Arme à l'oeil. 1983: Le Retour du Jedi. 1984: French Lover. 1985: A double tranchant. 1987: Heart of Fire.
Dans la mouvance de Suspiria, Rosemary's Baby et consorts, Psychose phase 3 traite conformément du satanisme et de la sorcellerie sous l'effigie d'une modeste série B. Bien connu des amateurs de Fantastique qui ont pu le découvrir chez les tenanciers des vidéos pendant les années 80, le premier long-métrage de Richard Marquand est un honnête divertissement réalisé sans prétention, spécialement efficace dans son sens du rythme vigoureux.
A la suite d'un accident de moto, un couple est convié à séjourner dans le manoir du milliardaire Jason Montoulive. Alors que d'autres invités viennent s'y rejoindre, de mystérieux incidents meurtriers vont se succéder. Margaret et Pete décident de quitter la demeure, en vain...
Psychose Phase 3 est le genre de série B mineure de par son scénario orthodoxe et sa mise en scène routinière mais qui insuffle une indéniable sympathie auprès de l'aficionado du genre. Avec la bonhomie complice de la radieuse (et si rare !) Katharine Ross, convoyée par le briscard moustachu Sam Elliott, ainsi que d'autres seconds rôles aussi avenants (le chanteur des Who, Roger Daltrey et le vétéran Charles Gray), cette énième conjuration sataniste réussit sans peine à préserver un intérêt constant. Si l'on peut reprocher certaines facilités (les démêlés du couple manquent parfois de persuasion), un faux raccord (l'attaque des rottweilers sur Pete) et quelques futiles incohérences (notamment son épilogue rebutant à l'ironie douteuse !), son intrigue obscure traitant de sorcellerie et réincarnation suscite interrogation pour l'atavisme d'un milliardaire corrompu. Emaillé de séquences-chocs dépouillées mais spectaculaires (l'immolation par étouffement, noyade, empalement ou embrasement impartie à chacune des victimes), Psychose Phase 3 réussit par ailleurs à insérer quelques péripéties haletantes. A l'image de cette fuite chaotique entamée par le couple pour rejoindre leur bercail. Tentant de s'échapper en désespoir de cause à cheval puis en voiture, les deux amants vont devoir empreinter le même parcours champêtre de façon récursive !
On pense parfois à Suspiria pour le cérémonial de cette étrange confrérie réunie autour d'un vieillard moribond, le caractère interlope de ses protagonistes (la majordome insidieuse est parfaite de présence délétère dans son flegme impassible !), et le décor baroque d'une piscine pourvue d'un esthétisme raffiné. Quelques rebondissements viennent également crédibiliser l'énigme ésotérique (la raison pour laquelle 5 membres des invités doivent être immolés) avant la révélation escomptée d'un point d'orgue démoniaque non exempt de déconvenues.
Enfin, en ce qui concerne son score musical (quelque peu décalé), certains spectateurs pourront sourire de son aspect enjoué plutôt obsolète. En l'occurrence, cette sonorité pop typique des seventies lui renforce un charme rétro.
Simple et ludique, classique et éculé mais efficace et très attachant, Psychose Phase 3 réussit comme par miracle à engendrer une série B trépidante dont le rythme alerte le prémunit de sa banalité. En prime, l'aspect gothique érigé autour d'un manoir brittish et le caractère trouble de sa conspiration surnaturelle véhiculent un pouvoir de fascination non négligeable.