La Promise de Franc Roddam, 1985

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La Promise de Franc Roddam, 1985

Messagepar BRUNO MATEI » 15 Août 2013, 06:27

Titre d'Origine: The Bride
Réalisateur: Franc Roddam
Année: 1985
Origine: Angleterre
Durée: 1h58
Distribution: Sting, Jennifer Beals, Anthony Higgins, Clancy Brown, David Rappaport, Geraldine Page, Cary Elwes.

Sortie salles France: 4 Septembre 1985. U.S: 16 Août 1985

FILMOGRAPHIE: Franc Roddam est un réalisateur, scénariste et producteur anglais, né le 29 Avril 1946
1977: Dummy (télé-film). 1979: Quadrophenia. 1983: La Loi des Seigneurs. 1985: La Promise. 1988: War Party. 1991: K2, l'ultime défi.

Nouvelle variante de la Fiancée de Frankenstein, la Promise est un conte romantique resté dans l'oubli depuis sa sortie au milieu des années 80. Avec, en têtes d'affiche, le chanteur Sting et la débutante Jennifer Beals (révélée 2 ans au préalable dans Flashdance), il y avait de quoi rester dubitatif à l'annonce de cette réactualisation d'un des plus célèbres mythes de l'épouvante. Pourtant, avec une ambition esthétique et une volonté narrative de se démarquer du roman de Mary Shelley, le britannique Franc Roddam réalise un joli conte fantastique particulièrement attachant autour de ces protagonistes molestés.

Alors que le baron Frankenstein vient de créer une compagne pour sa créature, une violente altercation s'ensuit entre les deux hommes suite à une trahison. Durant cette confrontation, un incendie se propage au sein du laboratoire permettant à la créature de s'échapper dans la nature. Sur son chemin bucolique, il sympathise avec un nain avec qui il décide de collaborer pour pouvoir travailler dans un cirque. Pendant ce temps, la promise découvre les joies de l'existence et s'éduque auprès des enseignements du docteur. Mais un jeune dom Juan commence à s'intéresser à cette jolie inconnue venue de nulle part.

Photo éclatante, costumes élégants, décors d'architecture grandioses régis autour d'une nature verdoyante du Sud de la France, La Promise accuse déjà un soin formel pour nous séduire avec cette nouvelle confrontation entre un Baron condescendant et ses deux créatures modèles. Dans un premier temps, le réalisateur s'attache à nous décrire le cheminement hasardeux du monstre, rapidement épaulé d'un nain affable avec qui il va entamer une complicité amicale. Toutes les séquences où nos deux compagnons sont solidaires de leur confiance sont soigneusement illustrées avec un sens pittoresque et chaleureux (le feu de camp autour du poulet grillé, la beuverie dans l'auberge, les représentations du numéro de trapèze) mais aussi dramatique pour leurs mésaventures à venir (leur séparation prévisible s'avère poignante) avec un patron de cirque immoral.
En parallèle, nous suivons l'apprentissage d'Eve, la nouvelle créature entretenue par un Frankenstein enseignant, adepte d'une éducation inscrite dans l'indépendance féministe. Une idéologie contradictoire puisque le réalisateur nous caractérise ensuite un baron autoritaire particulièrement jaloux et terriblement possessif depuis qu'un don Juan a décidé de courtiser sa jeune promise. Dans ce rôle antagoniste, Sting s'emploie avec cynisme à exprimer ses sentiments orgueilleux dans une silhouette angélique hautaine (visage pastel et chevelure dorée). En créature soumise mais toujours plus frondeuse, Jennifer Beals s'approprie son rôle avec sobriété d'une sensualité immaculée et aborde un jeu contestataire pour défendre son autonomie existentielle. Enfin, le robuste Clancy Brown se camoufle sous l'apparence du monstre avec un maquillage modéré pour représenter sa physionomie discrètement difforme. La encore, on se laisse facilement convaincre de ses expressions dociles mises en valeur par un jeu de mime jamais ridicule.
Autour de ce trio, Franc Roddam nous brode un conte fantastique où la romance occupe une place de choix (la quête amoureuse et désespérée de la créature pour la promise) mais auquel l'autorité d'hommes égoïstes (le baron dictateur et le séducteur perfide) vont venir compromettre sa nature virginale. A la résolution finale, on s'étonne encore du happy-end prodigué par le réalisateur mais on approuve le souffle romantique (jamais sirupeux) impartie à deux créatures candides auquel l'apparence ne dispose plus d'atout majeur.

Soigneusement mis en scène (l'anthologie spectaculaire accordée au prélude !), visuellement poétique (la festivité du bal de confettis) et privilégié par la présence notable des comédiens, La Promise peut néanmoins déconcerter certains puristes réfractaires aux trahisons littéraires. Toutefois, on ne peut désapprouver la sincérité du réalisateur d'avoir su oser entreprendre un beau spectacle romantique voué aux valeurs nobles de l'amour et de la tolérance.
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BRUNO MATEI
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