Il Profumo della signora in nero

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Messagepar BRUNO MATEI » 17 Février 2011, 10:36

IL PROFUMO DELLA SIGNORA IN NERO
Titre Français: le parfum de la dame en noir
Réalisateur: Francesco Barilli.
Année: 1974.
Origine: Italie.
Durée: 1H41.
Distribution: Avec Nike Arrighi, Daniele Barnes, Gabriele Bentivoglio, Maurizio Bonuglia, Roberta Cadringher, Ugo Carboni, Sergio Forcina, Mimsy Farmer, Roberta Gadingher, Luigi Antonio Guerra,Jho Jhenkins, Donna Jordan, Carla Mancini, Orazio Orlando, Aleka Paizi, Sergio Porcina,Mario Scaccia, Lara Wendel, Renata Zamengo.

FILMOGRAPHIE: Francesco Barilli est un acteur, réalisateur et scénariste italien, né à Parme en 1943 (Italie).
Comme réalisateur: 1968 : Nardino sul Po, 1974 : Il Profumo della signora in nero, 1977 : Pensione paura, 1987 : Cinecittà 50, 1991 : Le Dimanche de préférence,1997 : Casa Barilli (vidéo),1998 : Erberto Carboni (vidéo),2000 : Giuseppe Verdi (vidéo), 2002 : Giorni da Leone (feuilleton TV), 2005 : Il Palazzo ducale e il Bertoja a Parma (vidéo).
Comme scénariste: 1972 : Qui l'a vue mourir ? (Chi l'ha vista morire?), 1972 : Au pays de l'exorcisme, 1974 : Il Profumo della signora in nero, 1977 : Pensione paura, 2002 : Giorni da Leone (feuilleton TV)

Totalement inédit chez nous de manière éhontée, Le parfum de la dame en noir (qui n'a rien à voir avec le roman de Gaston Leroux) est un thriller fantastique à l'atmosphère atypique, au double niveau d'interprétation dans le caractère ambitieux son script tortueux. Une seconde vision est d'ailleurs indispensable pour saisir toutes les subtilités d'une histoire hermétique déstructurée à la manière d'un puzzle, vouée à l'entière personnalité de son interprète principale, la sublime Mimsy Farmer.
Le trop méconnu Francesco Barilli (scénariste de l'étonnant Qui l'a vu mourir ?) nous entraine dans le huis-clos fantasque d'un étrange environnement prégnant durant laquelle notre héroïne semble s'aventurer. Un climat obscur rendu impénétrable au cours duquel chaque objet, décor et personnage inquiétant auraient une importance capitale pour saisir tout l'essence d'une introspection sur un traumatisme infantile lié à un deuil familial insurmontable.

A Rome, Silvia Hacherman est une jeune chimiste qui reste perturbée par un passé trouble et meurtrier perpétré durant sa plus tendre enfance. En effet, un soir, elle fut témoin des ébats amoureux de sa mère en compagnie de son amant lubrique pour aboutir au final à un meurtre brutal commis à l'arme blanche.
Un jour, avec l'assistance de son mari, elle fait la connaissance d'un africain suspicieux, spécialiste des pratiques occultes et du vaudou. Mais depuis cette expérience improvisée vouée aux forces du mal, Sylvia semble épris de visions terrifiantes sur son sombre passé ressurgi.


Voici un thriller transalpin peu commun qu'il est difficile de prime abord à cerner dans son intégralité.
La narration volontairement complexe, schizophrène et riche d'éléments inquiétants se jouant de la part de réalité et des visions hallucinées pour se juxtaposer incessamment dans le psyché de notre héroïne tourmentée.
C'est en compagnie de Sylvia et d'une petite fille surgie de nulle part que le récit va s'y soumettre et s'alimenter pour décrire les hallucinations récurrentes imposées de manière fantasmagorique à travers les yeux anxiogènes de sylvia dans un mode expressif apeuré.
Dans des décors magnifiquement illustrées de manière stylisée grâce au soin consciencieux accordé sur la lumière, le rendu des couleurs baroques et les objets superbement contrastés, le voyage de Sylvia est une fascinante plongée dans les dédales d'une contrée entre le monde des morts et celui des vivants. Via l'entremise d'un esprit torturé et traumatisé d'un lourd passé funeste pour la cause d'une conspiration satanique vouée au cannibalisme dans le sacrifice humain.
Alors que son final transgressif déroutant, dérangeant et malsain risque d'en déconcerter plus d'un au premier abord puisque les apparences ne sont peut-être que le reflet imagé d'un psyché fustigé.

Mimsy Farmer se révèle prodigieuse, presque aussi envoutée et probante que l'interprétation fébrile de Mia Farrow dans Rosemary's Baby. Une allusion volontairement évoquée de ma part tant Le Parfum de la dame en noir se joue de la part du réel et du fictif avec la même aura angoissée et irrationnelle et qu'il possède tout autant un double niveau de lecture dubitatif. Folie schizophrène ou paranoïa, rêve illusoire ou réalité compromise dans les actes anthropophages d'une organisation sectaire se nourrissant de l'âme humaine aliénée ? A moins d'y déceler une allégorie prétextant le cannibalisme pour une symbolique sur l'âme rongé (grignoté !) de l'intérieur par la perte d'un deuil familial.
L'actrice persuasive s'accapare du moindre plan patibulaire mis en scène en sa faveur et retransmet avec une dimension viscérale son état psychologique chétif et contraignant, davantage incapable de discerner le vrai du faux. Des instants de vie subitement démembrés mélangeant présent, passé et futur d'un état d'esprit dérangé par la hantise des défunts pour s'achever dans sa dernière ligne droite à une folie déraisonnée tristement répréhensible.

SYLVIA ET SES FANTOMES.
Le parfum de la dame en noir est une véritable merveille du cinéma Italien aussi pertinente et singulière que les chefs-d'oeuvre schizophrènes Répulsions, le Locataire, Le Cercle Infernal, Shining ou Rosemary's Baby. La densité de sa mise en scène totalement sous l'emprise funeste de son sujet à la lisière du fantastique nous entraine comme l'héroïne dans un cauchemar trouble et vénéneux qu'il est difficile d'évacuer sitôt la projection close.
Une réminiscence nous hante alors irrémédiablement l'esprit tant la force du récit opaque, l'impact musical lancinant de Nicolas Piovana dans sa comptine mélodieuse et les images irréelles magnifiquement déployées nous donnent l'irrésistible envie d'y retourner pour mieux saisir toute la puissance d'un récit psychanalytique riche de sens et d'expression symbolique.
Ce trésor inestimable porté par une actrice gracile en osmose avec la demi-teinte d'un jeu épuré est à réévaluer d'urgence et faire connaitre au plus grand nombre !
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Messagepar Forensick » 17 Février 2011, 14:01

Putain ça donne envie ce film !!!!
Jamais entendu parler ...
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Messagepar Forensick » 17 Février 2011, 14:04

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