.: L'HISTOIRE
Tout commence par une histoire d'amour entre Arbie et Wendy au cours de laquelle l'un d'entre eux a presque perdu sa virginité. Mais aucune histoire ne demeure heureuse très longtemps à Tromaville. Surtout depuis que la chaîne de fast-food American Chicken Bunker a décidé de construire un de ses "restaurants" sur les restes d'un cimetière d'une tribu Amérindienne, les Tromahawk. Bien sûr cela déclenche les foudres des jeunes alter-mondialistes du CLAM (College Lesbian Against Mega corporation soit Collegienne Lesbiennes Contre les Megacorporations). Arbie qui se trouve là par hasard, découvre que Wendy, son amour perdu, est devenue lesbienne. Dans le seul but de l'emmerder, il va se faire embaucher dans le fast-food fraîchement construit. Là il rencontrera Humus, une jeune islamiste, Paco Bell, un jeune gay mexicain et bien sûr... le Général. La situation va rapidement dégénérer lorsque la malédiction de l'ancienne tribu indienne, va transformer la viande utilisée en une carne faisandée qui fera muter les gens en poulet-zombies.
.: LA CRITIQUE
La joyeuse bande de tarés de chez Troma est de retour ! Ses volatiles sont fâchés, mutants et ils ont la dalle. L'incorrigible Lloyd Kaufman revient en grand forme avec cette virulente décharge de mauvais goût qui s'attaque avec une férocité absolue à la malbouffe et aux multinationales américaines. "POULTRYGEIST" est une comédie musicale indépendante et irrévérencieuse qui jette un crachat violent à la gueule à l'Amérique puritaine. Cette approche ne fait pas dans la dentelle : le ton est d'une vulgarité excessive et incessante, le propos est cru et le style est constitué d'une avalanche ininterrompue de sexualité gratuite et d'effets gore et révulsifs, dans la plus pure tradition des studios Troma.
Fidèles aux excès vomitifs qui ont établi la réputation de "TOXIC AVENGER" et de "TERROR FIRMER", le cinéaste propose un nouveau sommet du genre avec cette satire ayant pour théâtre un nouveau restaurant de fast-food spécialisé dans le poulet qui s'établit à Tromaville, sur le site d'un ancien cimetière amérindien. Mais le poulet n'a pas l'air d'être de première fraîcheur, et bientôt, des événements inquiétants se produisent dans la cuisine...
Le sexe (gratuit), le révulsif (tous fluides confondus) et l'horreur (grotesque) sont de nouveau à l'honneur - et à leur sommet - dans ce festival du défoulement bordélique qui attaque la morale conservatrice américaine et la rectitude politique sur tous les fronts. Tous les thèmes sociaux brûlants d'actualité sont parodiés sans ménagement : racisme, causes environnementales, religion, affirmations de groupes minoritaires, impérialisme de l'Oncle Sam, course effrénée au profit, tout est passé dans le broyeur sauvage et impitoyable de maître Lloyd Kaufman. Amorcé avec de nombreux numéros musicaux désopilants qui affichent des éléments de critique sociale, ce brûlot nihiliste et hystérique multiplie rapidement les scènes répugnantes qui sont devenues la marque de commerce de Troma : vomi, excréments et exploitation d'érotisme abondent. La dernière partie bascule dans le plus pur spectacle grand guignol, pastichant le film de zombis (devenus des versions poulets géants absolument tordants conçus notamment par l'équipe à l'origine du "BAGMAN" et notre David Scherer national) et laissant la foule en délire et épuisée devant cette orgie festive et sanguinolente.
"POULTRYGEIST" est un putain de panard gore réussi. On s'amuse ferme devant un tel foutoir assumant complètement son esprit rebelle, juvénile, décapant et iconoclaste. Portant haut le flambeau d'un cinéma indépendant, crasse et irrécupérable, Lloyd Kaufman et la bande de Troma tirent de nouveau à boulets rouges sur la bêtise et l'insignifiance du cinéma commercial, et ce pour notre plus grand plaisir. Au final, on espère qu'une chose que Troma poursuive la production de plaisirs du même calibre.
Note de cendrillon is dead : 9 sur 10
Critique de POULTRYGEIST sur Oh My Gore !