par SUSPIRIA » 06 Septembre 2010, 12:17
Le gore est cartoonesque et sacrément fun quand même, d'où son interdiction au moins de 12 ans. Ca n'a rien à voir avec une violence brutale de la colline a des yeux ou haute tension je trouve.
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BIO: Alexandre Aja, (Alexandre Jouan-Arcady, 07.08.78 à Paris) est un réalisateur, producteur, scénariste, dialoguiste et acteur.
Le réalisateur a débuté sa carrière en 2000 avec un premier essai futuriste brouillon mais non dénué d'intérêt, Furia. C'est en 2003 qu'il lance un pavé dans la marre avec Haute Tension qui fit sensation partout où il fut projeté. L'incroyable remake La Colline a des yeux et le film de commande conventionnel mais sympathiquement bien torché Mirrors confirmera qu'Alexandre Aja est un véritable amoureux du cinéma particulièrement doué pour le genre horrifique. Et ce n'est pas son 5è film, Piranha 3D qui viendra nous contredire.
L'ARGUMENT: A la ville de Lake Victoria, de jeunes étudiants surexcités s'apprêtent à fêter un week-end de pâques sur un lac.
Mais à la suite d'un mystérieux tremblements de terre, des piranhas fossilisés depuis des siècles dans une crevasse vont pouvoir se libérer et ainsi semer la panique chez des vacanciers déchainés et éméchés.
GORE GORE GIRLS.
Retour à la série B pour notre réalisateur français chouchouté aux States qui part ici d'une idée jubilatoire : faire libérer des milliers de piranhas dans un lac infesté d'étudiants !
Et d'y ajouter un élément fantastique débridé, accentuant son côté vorace et inquiétant envers nos chers petits poissons carnassiers pour devenir les ancêtres fossilisés d'un monde préhistorique réanimé !
L'ambition modeste du cinéaste est ici de rendre hommage à tous ces métrages funs et jouissifs des années 80 dont leur prétention n'était que d'offrir un pur moment de bonheur ludique au spectateur, entre sexe soft et gore à gogo avec un goût prononcé pour la générosité établie sans modération et pour le plus grand plaisir de tous ! Une sincérité qui va transparaitre à chaque recoin de l'écran.
Au vu du résultat fougueux et généreux délivré ici, on ne peut que saluer cette aimable candeur, cet amour immodéré que le réalisateur porte au genre horrifique dans le sens le plus primaire du terme : nous faire tripper pendant 1H30 avec deux ingrédients archi balisés (sexe / gore) mais toujours aussi efficacement rendus que jubilatoires dans leur simplicité. Un long tour de train fantôme le temps d'une heure trente pour s'éclater de joie, entre bonne humeur et frayeur accomplie sur un grand écran rougit par le goût du sang cartoonesque !
La scène d'introduction avec l'apparition clin d'oeil du génial Richard Dreyfuss donne le ton ! ce sera haut en couleur dans une superbe photographie saturée, mordant, fun, drôle mais aussi spectaculaire et terrifiant.
La suite des évènements nous amène rapidement à l'arrivée de tous ces étudiants dans l'air du temps, prêts à se concocter une gigantesque fiesta mémorable entre drogues, alcools et sexe sous la vampirisation de filles toutes plus alléchantes les unes que les autres avec leur bouche pulpeuse, seins volumineux, cul ferme et bikinis slim bien racoleurs !
Pendant ce temps là, Julie, la shérif de la ville et son équipier, alertés, vont découvrir le premier corps déchiqueté retrouvé durant une nuit d'investigation.
Tandis qu'à un autre endroit du lac, un groupe de jeunes sont entrain de flirter du bon temps avec le tournage d'un film érotique dont l'un des leurs, Jack, le fils de la shérif sera le témoin voyeuriste des scènes hot consciencieusement réalisées par un leader cocaïné et obsédé (à cet égard, il y a une jolie scène érotico-aquatique adroitement réalisée entre deux sirènes charnelles entièrement dévêtues se prélassant du fond de l'océan bleu !)
Pour terminer la mise en place des personnages, il y a aura aussi ses deux enfants égarés sur un rivage que Jack, frère de l'un d'entre eux aura maladroitement oublié de surveiller. Les deux espiègles garnements conscients du risque de danger tenteront en vain de demander une potentielle aide au premier visiteur venu.
TINTORERA AND CO.
Une narration limpide, 100 fois vue dans nos multiples classiques du genre A, B ou Z (en exemples: Jaws, Frogs, apocalypse dans l'océan rouge, l'invasion des piranhas, critters, brain dead, bad taste, les films de la Troma, etc).
Un récit simpliste et niais volontairement assumé, tourné en dérision pour nous faire revivre ces moments de plaisir inoubliables traversés dans les années 70 et 80.
Entre deux scènes de carnage, de multiples clins d'oeil et d'hommages vont refaire surface dans l'inconscient du spectateur au niveau des apparitions nostalgiques des personnages comme la toujours aussi radieuse Elisabeth Shue, le papy Richard Dreyfuss, Christopher Lloyd et pour la nouvelle génération: Ving Rhames, Jerry O'Connell et Eli Roth. Sans oublier ses souvenirs émus de célèbres scènes cultes des classiques ou chefs-d'oeuvre du genre comme Jaws, Piranhas, Alien, Retour vers le futur pour l'acteur fétiche mentionné et une célèbre réplique de dialogue ou Street Trash pour le sexe sectionné !
Un spectateur dont l'expressivité est souvent expansée par le sourire, constamment amusé d'assister à cette grande débandade de gore guignolesque et de cul grivois. Un défouloire qui atteindra son paroxysme orgasmique dans l'immense séquence du carnage festif à travers la fête du spring break (une semaine de congé de Mars) qui constituera la plus sanglante scène d'attaque aquatique de toute l'histoire du cinéma !!!
Et à ce niveau, impossible d'être déçu par cette séquence orgiesque, véritable fantasme de bonheur pervers pour le fantasticophile sardonique. Un témoin heureux, inondé devant ses yeux exorbités de corps déchiquetés, arrachés, démembrés, décapités dans des geysers de sang reproduits en alternance entre une forme d'humour noir et de terreur brute orientée au premier degré ! Le spectacle débridé devient alors tout autant méchamment drôle que terrifiant dans sa dramaturgie expansive.
Elisabeth Shue dans le rôle d'une séduisante shérif autoritaire reste l'un des personnages les plus attachants du film. Un jeu demi-mesuré dans son humanité de mère compréhensive, fidèle, attentionnée et sa ferme décision bien déterminée à sauver coûte que coûte tous ces centaines d'étudiants condamnés à être livrés en brochette aux piranhas et surtout son fils Jack entrain de s'émousser avec de charmantes donzelles en chaleur sur un yacht isolé.
Jerry O'Connel dans le rôle cocaïné d'un metteur en scène de cinéma X en fait volontairement des tonnes dans son personnage excentrique, désinvolte et insolent. Son destin ironique nous permettra d'ailleurs un hilarant dernier éclat de rire !
Un peu dommage que l'apparition de Chistopher Lloyd en professeur ardent et déluré soit un peu trop courte de mon point de vue. J'aurai personnellement aimé le voir plus investi dans l'aventure et ainsi le faire participer davantage à l'action livrée à rythme régulier.
Son clin d'oeil final annonçant un coup de théâtre en estocade pour une potentielle suite ajoute un supplément de satisfaction malgré le peu de présence de son personnage à l'écran.
Mais les véritables stars patibulaires de Piranha resteront indubitablement ces charmants poissons carnivores parfaitement digitalisés à mon grand soulagement ! Aussi expressifs, toniques, charismatiques que méchamment vicieux, voraces dans leur dentition cisaillée et drôles dans leur furtivité à agresser l'ennemi en note parodique.
BLOOD FEAST.
Vous l'aurez compris, Piranha 3D est un petit spectacle fun et jouissif d'un amour affirmé avec beaucoup de sincérité et de respect pour le spectateur qui était venu se remémorer ou découvrir ce genre de plaisir coupable qui pullulait sur les écrans durant certaines décennies antérieures.
Une féroce série B attractive pleine de vivacité, de gore décomplexé, d'humour noir et de sexe galopin parmi toutes ces filles débauchées, sexy en diable avec leur nichon siliconé et leur cul bombé, s'époumonant endiablées en dansant sur un rythme techno saccadé. Le tout représenté dans un festin sanglant bordélique auquel il serait difficile de faire la fine bouche.
Sans être un chef-d'oeuvre du genre, Piranha ne peut que laisser une empreinte fossilisé dans l'esprit du spectateur simplement distrait et heureux d'avoir pu assister au spectacle ludique tant escompté.
Mon coup de gueule pour la 3D: image parfois floue, dédoublée, manque futile de luminosité, yeux légèrement brulants à la fin de la projection (selon l'acuité visuelle de chacun). Sans parler des séquences sous-marines parfois trop sombres, voires illisibles à certains moments.
C'est nettement mieux que ce que l'on a subit dans les années 80 mais ça reste encore totalement inexpérimenté.
Ce procédé davantage mercantile ne fait que rehausser mon impression perplexe, dubitative face au résultat escompté qui aura gâché une petite partie de mon plaisir de cinéphile. D'autant plus qu'on ne m'a même pas laissé le choix entre la version plate et cette 3D falsifiée.