Philadelphia Security de Lewis Teague, 1982

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Philadelphia Security de Lewis Teague, 1982

Messagepar BRUNO MATEI » 30 Novembre 2013, 07:47

Titre d'origine: Fighting Back
Réalisateur: Lewis Teague
Année: 1982
Origine: U.S.A
Durée: 1h38
Distribution: Tom Skerritt, Michael Sarrazin, Yaphet Kotto, Patti Lupone, David Rasche, Varona Donna, Angelis Gina, Adam Sherman, Pete Richardson, Pat Cooper.

Sortie salles: 21 Mai 1982

FILMOGRAPHIE: Lewis Teague est un réalisateur, monteur, directeur photo et acteur américain, né le 8 mars 1938 à Brooklyn, New-York, Etats-Unis.
1974: Dirty O'Neil. 1979: The Lady in red. 1980: L'Incroyable Alligator, 1982: Philadelphia Security. 1983: Cujo. 1985: Cat's Eye. 1985: Le Diamant du Nil. 1989: Collision Course. 1990: Navy seals: les meilleurs. 1991: Wedlock.

Habile faiseur de séries B à qui l'on doit l'excellente adaptation de Stephen King, Cujo, Lewis Teague réalise en 1982 un curieux film d'auto-défense, dans la mouvance d'Un Justicier dans la ville, Vigilante et du Droit de tuer.

Un paisible épicier décide de fonder un comité de vigilance suite à l'agression brutale de sa femme et de sa mère par des voyous. Sa popularité prend une telle ampleur que les médias s'emparent du phénomène. Alors que la police semble dans une impasse pour tenter de le condamner, la politique s'en mêle à son tour afin de l'inciter à se présenter aux prochaines élections.

Film d'action efficacement mené et porté à bout de bras par l'excellente interprétation de Tom Skerritt, Philadelphia Security réexploite le concept de la légitime défense sous l'entremise d'une milice avec une ambiguïté particulièrement dérangeante. En effet, durant le cheminement expéditif du héros vindicatif et de ses sbires, on ne sait jamais si le réalisateur dénonce leurs exactions illégales ou si, au contraire, il approuve leur comportement brutal où la violence ne fait qu'engendrer une riposte encore plus nauséeuse. En prime, le discours sur le problème de l'insécurité grandissante n'apporte aucune solution et le questionnement sur le droit de fonder un comité de vigilance s'avère trop simpliste car maladroitement exposé par ces altercations musclées. D'autant plus qu'après nombre de bravoures et ripostes irréfléchies, la notoriété du héros redresseur de tort est récupérée par l'enthousiasme d'une population désarmée ainsi que l'influence d'une politique véreuse. Enfin, vers son épilogue, Lewis Teague enfonce le clou de l'ambivalence puisque notre justicier s'est décidé une fois de plus à braver les barrières de la morale en assassinant lâchement un proxénète afin de venger la mort de son ami. Un homicide exécuté de sang froid au moment même où sa femme vient le féliciter pour lui annoncer sa victoire des élections municipales ! Toute cette radicalisation extrémiste s'avère donc franchement fumeuse et laisse au final le sentiment amère que notre justicier n'était qu'un prolétaire primaire aussi naïf que verni dans son endoctrinement à la violence permissive.

En résulte un film d'action distrayant mais peu subtil dans son traitement superficiel, où le ridicule effleure même parfois certaines situations héroïques (la descente musclée dans le café équivaut à une bagarre de saloon et le nettoyage en interne du parc rappelle un peu l'assaut final du cartoonesque Justicier de New-York). Néanmoins, les nostalgiques ayant été bercés par le standard de la Vhs (le film avait connu une petite heure de gloire au début des années 80 ! ) trouveront encore matière à se divertir des agissements stoïques de John d'Angelo, d'autant plus que l'interprétation d'ensemble s'avère réellement attachante !
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BRUNO MATEI
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