Réalisateur: Richard Franklin
Année: 1978
Origine: Australie
Durée: 1h47
Distribution: Robert Thompson, Susan Penhaligon, Robert Helpmann, Rod Mullinar, Bruce Barry, Julia Blake, Helen Hemingway
Récompense: Grand Prix à Avoriaz en 1979
Sortie salles France: 9 Mai 1979. Australie: 1er Octobre 1978
FILMOGRAPHIE: Richard Franklin est réalisateur et producteur australien, né le 15 Juillet 1948 à Melbourne (Australie), décédé le 11 Juillet 2007.
1972: Belinda. 1973: Loveland. 1975: The True Story of Eskimi Nell. 1976: Fantasm. 1978: Patrick. 1981: Déviation Mortelle. 1983: Psychose 2. 1984: Cloak and dagger. 1986: Link. 1991: FX 2, effets très spéciaux. 1994: Un Agent très spécial (télé-film). 1995: Hotel Sorrento. 1996: Brillliant Lies. 1997: One way Ticket (Télé-film). 1999: Le monde perdu de Sir Arthur Conan Doyle: la découverte (télé-film). 2003: Visitors.
Quel étrange ovni que ce Patrick, production australienne récompensée du Grand Prix à Avoriaz en 1979, alors que ses compères Halloween et Phantasm écopent successivement du Prix de la Critique et du Prix Spécial du Jury. Un préjudice porté au classique onirique de David Schmoeller, Tourist Trap, puisque passée dans l'indifférence des membres du Jury présidés par Roger Corman ! Prochainement responsable du sympathique Déviation Mortelle et des excellents Psychose 2 et Link (son meilleur film !), Richard Franklin aborde le thème de la psychokinésie à travers le châtiment d'un patient de 24 ans plongé dans un coma à la suite du meurtre de sa mère et de son amant.
Soigné dans l'institut privé du Dr Roget, un praticien cruel délibéré à le maintenir en vie afin de démystifier les secrets de la mort, Patrick est chaudement accueilli par l'infirmière néophyte, Katy Jacquart. Epris d'affection dans leur complicité de confiance, ils vont entretenir une curieuse relation amicale en communicant avec une machine à écrire. Mais des phénomènes paranormaux toujours plus violents vont ébranler la sérénité de l'infirmière et de son entourage, Patrick étant maladivement jaloux de ses relations extraconjugales. Alliant le surnaturel et la romance entre l'infirmière empathique et le tueur doué de pouvoirs télékinésiques, Patrick est une étrange curiosité pourvue d'une intrigue intéressante (l'impuissance d'un criminel alité transcendée par ses pouvoirs paranormaux et provoquant le malheur des autres à distance !) mais desservie d'une mise en scène académique. D'ailleurs, la même année, Jack Gold exploitera avec beaucoup plus d'habileté et de maîtrise le même concept avec le spectaculaire la Grande Menace. Si l'intrigue insolite se laisse efficacement suivre, la mollesse de son rythme nous empêche de nous passionner pour les enjeux dramatiques au point de démotiver une partie des spectateurs par son absence d'action (si élude 2/3 scènes chocs assez réussies). En prime, le charisme austère de l'interprétation perfectible manque de crédit dans leur démarche de survie ou d'héroïsme. Seules, les prestances de Susan Pehhaligon, en infirmière bienveillante et affirmée, et de Robert Thompson, en tueur mutique exprimé d'un regard impassible, parviennent à instaurer un climat d'inquiétude dans leurs sentiments ambigus d'amour et de rancoeur.
Défavorisé par une réalisation brouillonne et des seconds-rôles plutôt ternes, Patrick réussit néanmoins à éveiller l'intérêt par son propos original et l'étrangeté de son ambiance surnaturelle. Une curiosité sympathique mais inévitablement obsolète que seuls les nostalgiques indulgents auront encore plaisir à suivre.