Photo empruntée sur Google, appartenant au site alapoursuitedu7emeart.over-blog.net
Réalisateur: Peter Hyams
Année: 1981
Origine: U.S.A
Durée: 1h49
Distribution: Sean Connery, Peter Boyle, Frances Sternhagen, James Sikking, Kika Markham, Clarke Peters, Steven Berkoff.
Sortie salles France: 2 Septembre 1981. U.S: 22 Mai 1981
FILMOGRAPHIE: Peter Hyams est un réalisateur et scénariste américain, né le 26 Juillet 1943 à New-York (Etats-Unis).
1974: Les Casseurs de Gang. 1974: Our Time. 1976: Peeper. 1978: Capricorn One. 1979: Guerre et Passion. 1981: Outland. 1983: La Nuit des Juges. 1985: 2010. 1986: Deux Flics à Chicago. 1988: Presidio. 1990: Le Seul Témoin. 1992: Stay Tuned. 1994: Timecop. 1995: Mort Subite. 1997: Relic. 1999: La Fin des Temps. 2001: D'Artagnan. 2005: A Sound of Thunder. 2009: Présumé Coupable. 2013: Enemies Closer.
Inspiré du Train sifflera trois fois, Outland est un western futuriste dont l'action est déplacée sur une station minière de Jupiter. Sur place, un nouveau shérif fédéral est recruté pour le maintien de l'ordre pendant que les ouvriers exécutent leur tâche de chantier. Mais une série d'incidents meurtriers vont interpeller le policier et l'orienter vers un démantèlement de trafic de drogue. Le régisseur de ce réseau de métamphétamine décide alors d'envoyer des tueurs pour le supprimer.
A travers ce scénario simpliste, Peter Hyams exploite parfaitement l'originalité de ces décors industriels érigés sous une colonie minière et confronte son héros flegmatique vers un survival intense dans son sens du suspense en ascension. Outland, c'est d'abord une immersion totale sur une planète hostile dont le climat étouffant et opaque s'insinue lentement dans l'esprit du spectateur. C'est ensuite une course contre la montre magistralement dirigée et dominée par la prestance du monstre sacré, Sean connery. Seul contre tous (même si assisté d'une médecin légiste caractérielle), l'homme indéfectible va devoir user de subterfuge et vaillance pour contrecarrer ses adversaires. La densité du récit est notamment impartie à la dimension psychologique de ce personnage intègre, délibéré à retrousser ses manches depuis que ses alliés ont démissionné par preuve de lâcheté. Démuni et dubitatif (sans parler d'une contrariété conjugale !) mais pourvu d'un héroïsme digne pour honorer sa déontologie, Outland transcende le portrait d'un homme partagé entre sa crainte d'échouer et sa hargne de vaincre.
En pourfendeur, Peter Hyams préfigure également l'avènement de la drogue infiltrée au sein de l'entreprise et met en exergue l'exploitation des prolétaires par ces entrepreneurs sans scrupule. Là où des mains d'oeuvre éreintées par un labeur de longue haleine s'approvisionnent en substance illicite pour pouvoir tenir le coup et ainsi décupler le chiffre d'affaires.
La dernière demi-heure particulièrement fertile en péripéties spectaculaires utilise judicieusement le décompte d'un compte à rebours présageant les duels à venir. Tandis que les décors grandioses confinés vers les remparts externes de la station impressionnent par leur réalisme géométrique. L'action impartie aux altercations ne fait jamais preuve d'outrance mais donne le vertige quand notre héros, affublé d'une combinaison, doit s'agripper sur un chantier électrifiée pour tenter de déjouer les assassins réfugiés à l'intérieur de la station.
Dominé par la présence virile d'un Sean Connery pugnace mais humainement indécis, Outland est un solide western à l'esthétisme hermétique et à l'efficacité narrative redoutable. En outre, il transcende sans esbroufe inutile le portrait d'un héros inscrit dans la probité mais seul contre tous pour attester de la lâcheté de l'homme. Un classique toujours aussi captivant.