
Titre original : El Orfanato
Réalisé par Juan Antonio Bayona
Ecrit par Sergio G. Sánchez
Avec Belén Rueda, Fernando Cayo, Mabel Rivera, Montserrat Carulla, Edgar Vivar...
Année : 2007
Pays : Mexico/Spain
Durée : 100 min
.: L'HISTOIRE :.
Laura a passé son enfance dans un orphelinat entourée d'autres enfants qu'elle aimait comme ses frères et soeurs. Adulte, elle retourne sur les lieux avec son mari et son fils de sept ans, Simon, avec l'intention de restaurer la vieille maison. La demeure réveille l'imagination de Simon, qui commence à se livrer à d'étranges jeux avec "ses amis"... Troublée, Laura se laisse alors aspirer dans l'univers de Simon, convaincue qu'un mystère longtemps refoulé est tapi dans l'orphelinat...
.: LA CRITIQUE :.
Il ne faut pas se surprendre si Guillermo del Toro ("HELLBOY", "BLADE 2") se présente comme co-producteur du brillant film de Juan Antonio Bayona, "L'ORPHELINAT" (El Orfanato). La thématique du film à elle seule lenfance vécue dans un environnement hostile ou violent rappelle deux oeuvres phares du célèbre réalisateur mexicain: "LE LABYRINTHE DE PAN" et "LECHINE DU DIABLE", sortis respectivement en 2006 et 2001.
Si lhistoire mise en images par Bayona semble saventurer en territoire connu disparition dun enfant dans une maison au passé mystérieux la beauté de ce film réside en son traitement. Au diable les effets spéciaux, la trame musicale exacerbée et lutilisation à outrance de stratagèmes informatiques; Bayona a bien compris, a très bien compris même, quune caméra placée de façon juste et précise, accompagnée dun travail sonore impeccable et dune direction dacteurs réfléchie nont absolument rien à envier aux nouveaux sorciers virtuels du 7e art.
Dans ce film, Laura (la superbe Belén Rueda) est une jeune mère de famille qui décide de racheter la maison qui lui servit naguère dorphelinat afin dy ouvrir une maison destinée aux enfants handicapés. Cet ancien orphelinat recèle toutefois un drame depuis longtemps oublié, drame qui revivra tant dannées plus tard à travers la disparition de son fils unique. Des anges ou démons? reviendront la hanter dans un jeu de chat et souris qui la mèneront ultimement à revisiter son passé trouble, dans lespoir de retrouver à la fois son fils et une certaine sérénité.
Au visionnement, on se rappelle certaines scènes de "LES AUTRES", dAlejandro Amenabar. De la même manière, léquipe scientifique chargée de revisiter le manoir à la recherche desprit depuis trop longtemps perdus (équipe menée par la toujours très belle Geraldine Chaplin, un véritable plaisir à voir) rappellera lefficace "POLTERGEIST", de Spielberg, mais en franchement mieux.
Vraiment, la réussite de"L'ORPHELINAT" réside dans le traitement sans faille du scénario, sans avoir recours à des faux-fuyants techniques. Alors que dautres se seraient paresseusement abandonnés aux prouesses dun département deffets spéciaux venu masquer les moments ésotériques, Juan Antonio Bayona propose en lieu une lecture simple, efficace, terriblement pure. Aucun artifice, aucun faux bond : la mise en scène nest ni nerveuse, ni hachurée. L'oeil se pose lentement mais sûrement sur lhistoire, et la suit sans jamais lui couper la parole.
Un beau film, interprété justement, filmé justement; fait intelligemment et destiné à un auditoire dont on ne sous-estime pas le potentiel dêtre émerveillé, intéressé et intelligemment interpellé. Une très belle surprise en ce début d'année 2008.
Note de cendrillon is dead : 10 sur 10
Critique de L'Orphelinat sur Oh My Gore !