L'Obsédé de William Wyler, 1965

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L'Obsédé de William Wyler, 1965

Messagepar BRUNO MATEI » 12 Juin 2014, 06:23

Titre d'origine: The Collector
Réalisateur: William Wyler
Année: 1965
Origine: U.S.A/Angleterre
Durée: 1h58
Distribution: Terence Stamp, Samantha Eggar, Mona Washbourne, Maurice Dallimore.

Récompenses: Prix d'Interprétation Masculine pour Terence Stamp au Festival de Cannes
Prix d'interprétation Féminine pour Samantha Eggar au Festival de Cannes
Golden Globe de la Meilleure Actrice pour Samantha Eggar

Sortie salles U.S: 17 Juin 1965

FILMOGRAPHIE SELECTIVE: William Wyler (Wilhelm Weiller) est un réalisateur et producteur américain d'origine suisse, né le 1er Juillet 1902 à Mulhouse, décédé le 27 Juillet 1981 à Los Angeles (Californie). 1926: Lazy Lightning. 1930: La Tourmente. 1935: La Bonne Fée. 1939: Les Hauts de Hurlevent. 1940: Le Cavalier du Désert. 1941: La Vipère. 1946: Les Plus belles années de notre vie. 1952: Un Amour Désespéré. 1953: Vacances Romaines. 1955: La Maison des Otages. 1956: La Loi du Seigneur. 1958: Les Grands Espaces. 1959: Ben Hur. 1961: La Rumeur. 1965: L'Obsédé. 1966: Comment voler un million de dollars. 1968: Funny Girl. 1970: On n'achète pas le silence.

Grand classique méconnu enfin disponible en Dvd sous la bannière de Wild Side Video, l'Obsédé relate de manière originale les rapports conflictuels entre un kidnappeur et sa victime. Magnifiquement incarnés à l'écran par Terence Stamp et Samantha Eggar, communément récompensés à Cannes pour leur prestance criante de vérité, le film repose entièrement sur leurs épaules puisque durant près de 2 heures nous partageons leur intimité au sein d'un huis-clos aussi anxiogène que cruel. Après avoir kidnappé une jeune artiste dont il est féru d'amour, Freddie Clegg l'embrigade dans sa cave afin de la convaincre qu'une idylle leur est envisageable. De prime abord effrayée et pleine de craintes pour sa survie, Miranda va apprendre à connaître son ravisseur, solitaire introverti entièrement voué à la sauvegarder malgré ses conditions drastiques.

Dans une mise en scène studieuse à l'esthétisme gothique (photo sépia à l'appui !), drame et suspense s'entrechoquent avec une intensité psychologique toujours plus poignante pour le calvaire d'une étudiante, embrigadée malgré elle au sein d'une bâtisse bucolique. Ou plus précisément confinée à l'intérieur d'une cave peu éclairée mais convenablement aménagé pour l'accueillir. Grâce à la prestance humaine des deux protagonistes, l'Obsédé est un superbe affrontement psychologique que doivent se tolérer un collectionneur et sa proie afin que cette dernière puisse succomber au pouvoir de l'amour. Outre la quête désespérée pour la victime de retrouver sa liberté et celle du ravisseur de consolider l'amour, les enjeux reposent notamment sur leur rapport de domination/soumission, leur différence sociale et leur caractère d'opposition. Alors que Freddie est depuis toujours réfugié dans la solitude de sa demeure pour y étudier la collection de papillons, Miranda observait la vie parmi sa passion de l'art avec une spontanéité coriace. Par divers stratagèmes de séduction et d'amitié, elle va donc tenter d'amadouer son ravisseur pour emporter la mise avant que ce dernier ne se rebelle d'avoir cerné le simulacre. Cette liaison impossible s'avère d'autant plus précaire et terriblement cruelle que l'empathie qu'on leur accorde communément nous implique dans le désarroi de leur défaite. Poignant et bouleversant, car tragique et sans illusion, l'Obsédé finit par nous tirer les larmes pour cette troublante relation partagée entre possessivité, désillusion, désir de manipulation et de sincérité.

Avec l'incroyable alchimie que forment humainement Terence Stamp et Samantha Eggar, l'Obsédé implique le spectateur dans la tension du huis-clos, du fait de leurs rapports intimes compromis à la cause de l'amour. Grâce à cette étude de caractère consciencieusement démêlée, William Wyler nous fait participer à un grand moment de cinéma dont l'intensité psychologique n'a d'égale que le pouvoir de fascination qui en émane !
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BRUNO MATEI
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