Titre d'origine: The Fly 2
Réalisateur: Chris Wallas
Année: 1989
Origine: U.S.A.
Durée: 1h45
Distribution: Eric Stoltz, Daphne Zuniga, Lee Richardson, John Getz, Frank C. Turner, Ann Marie Lee, Gary Chalk.
Sortie salles France: 26 Avril 1989. U.S: 10 février 1989
FILMOGRAPHIE: Chris Wallas est un réalisateur américain, né en 1955 à Chicago, Illinois, U.S.A.
1989: La Mouche 2. 1990: Les Contes de la Crypte (Série TV, épisode: Till Death). 1992: Psychose Meurtrière.
Trois ans après le succès de La Mouche, remake beaucoup plus retors que son classique conçu par Kurt Neumann, Chris Wallas entreprend une séquelle afin d'exploiter le filon commercial. Série B à nouveau bâtie sur les thèmes de la téléportation et de la mutation génétique, La Mouche 2 réussit à entretenir l'intérêt grâce à la bonne volonté de son réalisateur et des comédiens en herbe. Cinq ans après les évènements dramatiques qui avaient coûté la mort à Seth Brundle, sa compagne accouche d'un enfant physiquement ordinaire mais à la croissance anormale. Elevé par le docteur Bartok et sujet à divers expériences pour déjouer une éventuelle mutation, Martin Brundle doit tenter dès son plus jeune âge de déchiffrer les secrets de la téléportation préalablement étudiée par son père. Utilisé comme cobaye et épié dans son foyer factice, il ne va pas tarder à découvrir qu'il est le fruit d'une machination.
Pourvu d'efficacité dans son cheminement narratif et mené avec savoir-faire par son action encourue, La Mouche 2 ne s'embarrasse pas de réflexion métaphorique et d'intensité dramatique pour tenter de concourir avec son modèle. Avec son intrigue futile dénuée de surprises, le film aurait pu rapidement sombrer dans la séquelle insignifiante si les comédiens n'avaient pas su faire preuve d'éloquence ! Bien que son scénario s'articule autour des secrets de la téléportation et renoue avec les transformations génétiques auquel le héros tentera de trouver une solution à sa dégénérescence, l'implication des acteurs et son savoir-faire technique pallient en partie son manque d'ambition. Dominé par la présence juvénile d'Eric Stolz, le comédien réussit à insuffler une certaine fragilité dans sa condition de victime gagnée par sa maladie, alors qu'un peu plus tard, sa métamorphose le conduira en monstre vindicatif afin de réprimander ses oppresseurs. Reflet de son adolescence, la pudeur et l'innocence qu'il nous véhicule de prime abord culmine vers une séquence véritablement poignante lorsqu'il doit faire face à l'agonie de son compagnon canin réduit à la difformité monstrueuse ! Epaulé par la jeune Beth Logan auquel ils finissent par entamer une liaison amoureuse, Daphne Zuniga joue avant tout sur son charme physique pour nous convaincre mais sait aussi se montrer sincère dans sa compassion portée à Martin. Quand à Lee Richardson, il incarne avec hypocrisie l'autorité d'un leader mégalo dénué de vergogne pour la vie humaine car trop avide de cupidité pour parfaire son entreprise professionnelle. Pour clore l'interprétation, si les rôles secondaires impartis aux méchants s'avèrent parfois caricaturaux, leur exubérance renforce le caractère ludique des situations, à l'instar des effets gores gratuits mais spectaculaires qui émanent des agressions de la mouche !
Dénué d'ambition, La Mouche 2 joue la carte de l'exploitation dans son format traditionnel de série B du samedi soir. Sauvé par la prestance attachante des comédiens et l'efficacité de sa réalisation, le film bénéficie en outre d'effets-spéciaux artisanaux assez convaincants et d'une action homérique parfois débridée (gore à l'appui, particulièrement dans sa dernière partie effrénée !).
Une séquelle franchement sympathique, en toute humilité !